There's a part of me that's dead and in the ground [sujet fini]
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Benjamin O'Neill staff •
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Sujet: There's a part of me that's dead and in the ground [sujet fini] Jeu 22 Juil - 23:14
De plaisir, le marché était devenu un exercice vital. Jamais Benjamin n’avait vu une telle ferveur pour batailler les « prix », ni un marché dont les cris des marchands ne retentissaient pas à ses oreilles pour mieux l’appâter. Ce n’était pas des lunettes de soleil contrefaites qu’on négociait sous les manteaux mais des médicaments, des fils et des aiguilles, des semelles, des chaussettes… Et il ne pouvait supporter de voir ça, même s’il croyait qu’être débarrassés de certaines choses n’étaient pas un mal, comme l’iphone 3705, merveille de technologie en papier mâché qui savait tout faire sauf se rendre utile. Mais de là à se retrouver à devoir choisir entre slip et gants… Secouant la tête il détourna le regard d’une bagarre qui éclatait entre deux badauds pour des miettes de pain. Quand l’on touchait aux besoins primaires, l’homme redevenait un animal. Il y avait bien une chose avec laquelle il ne fallait pas plaisanter, la bouffe.
« Eh t’en veux ? » « Des… petits pois ? » « Eh t’as la garantie conserve. Des comme ça on en fait plus hein. » « Ouais pas ici en tout cas. » « T’as quoi en échange ? » demanda l’homme, préférant ignorer le sarcasme. « Bah… » Le souci quand on était médecin et qu’on préférait éviter l’automédication c’est qu’on n’avait pas grand-chose à troquer. Il ne pouvait même pas faire un bon pour des points de suture, ou pour un plâtre, les soins étaient gratuits. C’était la communauté qui se chargeait de rassembler le matériel nécessaire. « Laisse tomber. Eh toi. Tu veux des petits pois ? » L’homme l’avait déjà planté là, courant après son prochain négociateur. Benjamin n’eut pas un geste pour le retenir. Ca faisait maintenant bien un an qu’il courrait les marchés autant qu’il le pouvait. La seule raison en était que c’était quasiment le seul jour où on pouvait passer les frontières sans soucis et où la population de Tijuana se rassemblait. C’était d’ailleurs ironique de voir qu’après les avoir confinés dans une partie du globe, ils avaient eu même choisi d’élever des barrières. Non s’il était là c’était parce qu’il avait toujours l’espoir fou d’apercevoir une tête blonde connue dans la foule, une cascade de boucles dorés. Il le voulait tellement qu’il était parfois victime d’hallucinations.
Il avait toujours l’impression que son cœur allait exploser dans sa poitrine, puis c’était ses mains qui tremblaient et son dos qui se couvrait de sueur. Il avait chaud et froid à la fois. Il se raccrochait à un espoir si bien que le retour à la réalité était toujours douloureux. Chaque fois il perdait un peu plus de lui, comme si on arrachait une partie de son être. Et il sentait déjà le déchirement qui le cisaillerai en deux, lorsque cette jeune femme perdue dans la foule se retournerait et qu’il verrait qu’elle n’était pas Elle. Ce n’était jamais son regard, jamais cette bouche qu’il aimait embrasser, ce corps qu’il voulait contre lui.
« Sarah ! » hurla-t-il en pure perte, mais son cri fut étouffé par la foule. « Sarah ! » une certaine frénésie s’emparait de lui et d’un geste brusque il écarta de son chemin quelqu’un qui piétinait devant lui. Charrié par la force des personnes réunies il avançait d’un pas et reculait de deux. « Sarah ! » Il ne savait pas pourquoi son esprit jouait toujours avec lui de cette manière et le torturait. « SARAH ! » La fine silhouette dansa devant ses yeux et se retourna et le monde cessa d’exister. Cette fois il ne pouvait pas se tromper. « SARAH BORDEL ! » Cette fois il agrippa carrément les personnes qui l’empêchait d’avancer, pestant contre le fait d’être devenu un poids plume et de ne pouvoir fendre la foule tel Moïse, ou plutôt comme une boule de bowling lancée contre des quilles. « Sa- HUMPF… » Il s’écroula par terre en se tenant l’entrejambe, une vive douleur lui ayant coupé le souffle. Il avait percuté quelque chose ou quelqu’un de plein fouet. La joue posée sur le gravas, son souffle soulevant à chaque bouffée douloureuse un nuage de poussière, il resta un moment inerte et sonné, avant de trouver la force de se lever à nouveau. Son envie décuplé par la rage il fini par poser une main sur son épaule pour l’attirer à lui mais elle se débattit et par reflexe il se plia en deux et posa ses mains en bouclier pour protéger ses parties endolories.
« Ca va c’est moi ! »
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Sujet: Re: There's a part of me that's dead and in the ground [sujet fini] Mar 27 Juil - 1:07
Le marché était pour elle un moyen de se mêler à la foule. D’ordinaire éloignée et cachée près de l’océan, elle côtoyait ce qui faisait le Sud ici. Ses habitants, ses arnaques, ses bagarres et ses trocs. Elle, elle n’avait rien à échanger. Depuis quelques mois elle avait déjà tout perdu. Elle avait tout échangé contre des médicaments et maintenant elle n’avait plus rien à donner. Elle se retrouvait sans rien. Et elle n’aurait échangé son oreiller pour rien au monde.
Un marchand ventait les mérites de ses petit-pois et elle passa vite son chemin. On lui proposa des vêtements, des fruits et même des brosses à dents. Elle refusa tout d’un signe de main. Elle n’avait pas besoin de tout ça. Elle ne voulait rien de tout ça. Tout ce qu’elle avait besoin n’était pas de ce côté de la frontière. Alors plus rien n’importait. Pas même son état de santé. A quoi ça servait d’être en bonne santé dans un monde sans vie ?
« Hééé ! » Lâcha-t-elle alors qu’un marchand venait de la bousculer.
Il se retourna et allait s’excuser quand ses yeux se posèrent sur sa poitrine. D’abord offusquée, elle descendit à son tour son regard sur sa poitrine et vit son collier à l’extérieur de son tee-shirt. La bague de diamant à la vue de tous. Elle n’eut pas le temps de réagir que le marchand s’était déjà rué sur le précieux bijou.
« Vous avez là un très beau bijou ! Je vous l’échange contre toute ma cargaison d’haricots ! » « Non merci. »
Elle essaya de lui reprendre son bien des mains mais il le serrait si fort qu’elle avait peur qu’il la casse.
« J’ai des vêtements, ils vous iraient très bien ! » « Je vous ai dis non. » « Des médicaments alors ! En cette période, vous allez en avoir besoin ! »
Il tirait encore un peu plus sur le collier et elle sentait la pression de ses mains sur sa poitrine. Prêt à lui arracher du cou.
« Mais… »
Elle n’attendit pas qu’il finisse et rassembla ce qui lui restait de force pour le pousser et ranger rapidement le collier sous son haut.
« Je ne l’échangerai pas ! »
Elle se rua un chemin dans la foule et s’éloigna à rapide foulée vers l’ouest. Les marchés ce n’était définitivement pas pour elle. Mais comme si la sortie de cette bague faisait raviver de vieux souvenirs, elle entendit qu’on criait son prénom. Et cette voix. Si familière. Mais c’était impossible. C’était cette maudite bague qui ravivait ses vieilles blessures. Elle s’arrêta un instant, posant sa main sur la bague sous le tissu et respira profondément. Elle n’avait pas couru longtemps et pourtant elle était déjà essoufflée. Un rien la fatiguait. Elle n’irait pas loin comme ça. Elle le savait. Elle entendit une nouvelle fois son prénom et se retourna mais ne vit pas la personne qu’elle recherchait. Comment pouvait-elle la voir ? Il n’était pas de ce monde. Et voir son visage lui aurait clairement montré qu’elle devenait folle. Si ce n’était pas déjà fait.
Elle se remit en marche mais elle fut stoppée par une main sur son épaule. Croyant qu’il s’agissait du marchand venue lui voler sa bague, elle se débattit fortement et envoya un coup dans les côtes de l’homme. Il se plia en deux et elle se retourna complètement vers lui. Elle allait partir en courant quand elle entendit sa voix. SA voix. La sienne. A LUI. Benjamin…
Elle resta immobile comme si elle était en plein rêve. Sauf qu’elle ne rêvait jamais de lui de cette façon. Ce n’était que des cauchemars, encore et encore. Et puis physiquement ce n’était pas lui. Il n’avait rien de cet homme imposant dont elle était tombée amoureuse. Mais. Mais il avait quelque chose. Quelque chose de familier. Son odeur ? Sans doute. Sa démarche ? Peut-être. Il releva la tête et elle faillit s’écrouler. Retenant son souffle, elle se perdit dans l’abîme de son regard. Ses yeux ? Indéniablement. Son cœur s’affola dans sa poitrine à tel point qu’il lui brûlait la peau. Elle se sentait déjà essoufflée rien qu’à l’idée que ça soit lui. Ce n’était pas un rêve. Bon dieu pourvu que ça ne soit pas un rêve.
Machinalement, ses mains se posèrent sur le visage du jeune homme comme pour s’assurer que c’était bien lui. Il avait tellement changé. Tout en lui était différent. Mais pas ses yeux. C’était grâce à eux qu’elle le reconnaissait. Qu’elle savait au fond d’elle, que c’était bien lui. Son Benjamin. Son fiancé.
« Comment tu… » Une larme coula derrière ses lunettes noires et elle ne finit pas sa phrase.
Elle se jeta dans ses bras et ferma les yeux. Si c’était un rêve, elle aurait aimé pouvoir rester ainsi pour toujours et ne jamais avoir à se réveiller. Car la réalité était bien trop triste comparé à ce contre quoi elle se blottissait. La réalité était toujours trop triste comparé à lui. Il était son bonheur. Son sourire. Les larmes coulèrent sur ses joues alors qu’elle le serrait encore plus fort. Son touché était différent. Ses formes épousaient à présent mieux les siennes mais ce n’était pas pour autant qu’elle l’aimait plus. A vrai dire elle l’aurait prit pour un étranger si elle n’avait pas reconnu ses yeux. Elle l’avait aimé pour lui. Ce qu’il était à l’intérieur. Et elle aimerait probablement que lui.
Elle se détacha brusquement de son étreinte et le poussa légèrement pour s’éloigner de lui. Non c’était impossible. Il ne pouvait pas être là. On l’avait piégé. Elle porta sa main à la bague sous son tee-shirt pour s’assurer qu’elle était toujours là et elle recula doucement, le regardant derrière ses lunettes noires.
« Tu ne peux pas être là… » Ses paroles étaient mêlées à ces pleurs et elle cherchait ses mots alors qu’elle essayait de se défaire de son emprise.
« Tu ne devrais pas… tu n’aurais pas dû… »
Fuir. Comme elle l’avait toujours fait.
Elle ne lui laissa pas le temps de répliquer alors qu’elle commençait déjà à se dérober dans la foule.
Fuir.
Parce que ça ne pouvait être réel.
C’était une autre sorte de cauchemar. Et elle ne voulait pas voir son cœur arraché de sa poitrine. Elle l’avait vu en vie et c’était le principal. Maintenant il fallait fuir le plus loin possible de cette hallucination.
Elle était plus malade que ce qu’elle avait imaginé.
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Sujet: Re: There's a part of me that's dead and in the ground [sujet fini] Ven 30 Juil - 23:15
Et s’il levait les yeux maintenant disparaîtrait-elle comme toutes ces visions qu’il avait eues d’elle ? C’était cet espoir stupide qui l’avait nourri si longtemps, les tours de son esprit qui l’avait aidé à aller toujours plus loin. Si le rythme de son cœur ne s’était pas emballé chaque fois qu’il avait aperçu une tignasse blonde au loin, ou simplement une silhouette qui lui ressemblait, il aurait certainement déjà cessé de battre. C’était le sien qui déconnait, pas celui de Sarah. S’il pompait toujours le sang qui courait dans ses veines, c’était uniquement pour traîner la carcasse vide qu’il était. Lui qui s’était toujours suffit à lui-même ne pouvait plus voir l’avenir de la même façon si elle n’en faisait plus parti. Il serait sans doute comme ces orques qui s’échouent sur les plages pour se laisser mourir après la perte de leur âme sœur. Ces mammifères ne trouvaient qu’un seul être à qui elles voulaient dédier leur vie. Sans elle plus rien n’avait d’importance. C’était exactement ce qu’avait ressenti benjamin. Il avait été catapulté par le ressac et malmené par ses émotions. Bien sûr il était toujours le petit farceur de service, il avait toujours un mot bienveillant pour chacun, il plongeait ses mains dans les entrailles des autres pour en extirper la mort, mais chaque fois il creusait un peu plus la sienne.
« Sarah… » Souffla-t-il, comme une question posée au destin. Ses poumons se vidèrent de leur souffle et ses paupières ne résistèrent pas à se clore alors qu’elle parcourait son visage de ses mains. Mal à l’aise, comme à chaque fois qu’on établissait un contact physique avec lui de quelque nature que ce soit, il résista à l’envie de se dérober, et surtout parce que sa chaleur le secouait tout entier. Est-ce que maintenant il pouvait ouvrir les yeux sans risquer de la perdre à nouveau ?
« Nom de Dieu Sarah… » Répéter son prénom donnait plus de force à sa présence, comme si s’il ne cessait de le répéter elle ne pourrait plus se dérober. Poing serré il essuya de son pouce la larme qui coulait sur sa joue, refusant de se laisser piéger par la perfidie de ces petites perles salées. Si elle pleurait il pleurerait aussi. Comme il mimait chacune de ses émotions, aimanté par le simple fait qu’elle puisse ressentir quelque chose pour lui. Il ouvrit enfin ses bras juste à temps pour qu’elle vienne s’y réfugier, lui creusant une place qui n’était faite que pour elle. Surpris il remarqua que la sensation était différente. Sa bedaine disparue elle faisait corps avec lui et il sentait ses battements de cœur vibrer en lui comme un diapason. Il piégea son visage entre ses paumes après lui avoir retiré ses lunettes, puis embrassa son front, ses pommettes, le bout de son nez et enfin ses paupières. Il avait le goût salé des larmes sur ses lèvres. L’amertume de la séparation.
« Je sais… » Fit-il en secouant la tête comme une évidence, son corps souffrant déjà de la brusque distance qu’elle avait mise entre eux. « Je sais. » Il avait encore en mémoire le moindre mot de sa lettre. Il la connaissait par cœur, à la virgule près. Mais il ne lui avait jamais semblé possible de se résoudre à la laisser là-bas. Pourquoi ? Pourquoi aurait-il dû le faire ?
« Arrête c’est plus un jeu. » Il essaya de l’empêcher de fuir, la toucha du bout des doigts mais la sentit se dérober et son poing se referma sur le vide. Un sourire éclos alors sur son visage et il leva les yeux et les paumes au ciel, sa tête dodelinant d’amusement. Au moins elle n’avait pas changé d’un iota. Il se fraya de nouveau un chemin à travers les badauds, en envoya même un valser dans un sac de pois chiches parce qu’il tardait à lui laisser le passage. Puis il l’agrippa et l’amena en dehors du mouvement de foule, flot perpétuel qui menaçait de les avaler.
« Tu crois vraiment que je vais te laisser t’enfuir encore une fois ? » Cette fois ce fut lui qui la prit dans ses bras, la serrant à l’étouffer. Ses mains glissèrent sur son corps, l’agrippant à y laisser les marques de ses doigts. Il avait besoin de la sentir réelle dans leur étreinte. Elles attrapèrent même ses fesses à pleine paume, partie de son anatomie qu’il avait toujours avouer adorer. « Oh ça m’a manqué… » Il enfouit son visage au creux de sa nuque, souffle brulant sur peau fraîche, et ses barrages cédèrent. Bien qu’il s’en défende, son corps le trahissait par ses sanglots.
Pourquoi est-ce que tu nous as fais ça ?
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Sujet: Re: There's a part of me that's dead and in the ground [sujet fini] Sam 31 Juil - 3:54
Son toucher était doux, craintif. Il lui rappelait à quel point le contact de sa peau lui avait manqué. Alors qu’il prenait son visage entre ses mains, son monde s’arrêta. Comment avait-elle pu oublier la sensation que lui procurait ce simple contact. Voilà longtemps qu’on ne l’avait pas touché ainsi. A vrai dire il avait été le seul à lui faire vivre ce genre de sensations. Le seul. Alors comment avait-elle pu le laisser filer ? Le laisser vivre une vie sans elle ? Sans doute parce qu’elle l’aimait trop. Bien plus qu’il n’aurait pu l’imaginer. Mais ça il ne le saura probablement jamais.
Alors fuir avait été la plus probable des solutions. La plus sûre aussi. Mais elle n’aurait jamais imaginé qu’il soit mis du côté Sud. Il avait tellement d’avenir. Et elle avait tellement mit tout en œuvre pour qu’il soit au Nord que maintenant elle n’arrivait même pas à être heureuse et soulagée de le voir. Non elle ne pouvait pas se permettre de l’être. Il ne devait pas être là. Il n’aurait pas dû la suivre. Il avait tout perdu en venant ici. Sa vie. Elle n’était qu’un bout de femme abîmée. Elle n’avait rien à lui offrir. Au fond elle avait tout fait pour qu’il ne soit pas déçu.
Ses pas se firent plus rapides alors qu’elle s’éloignait de ce mirage. Ca aurait été tellement simple de se mouvoir dans ses bras. D’oublier le reste du monde, les conditions dans lesquelles ils étaient et de s’échouer dans ce souvenir d’un « eux » passé. Malheureusement elle avait brisé sa promesse. Celle de ne jamais le quitter. En se fiançant avec lui, c’est ce qu’elle avait promit. De l’aimer quoi qu’il arrive. Mais elle n’avait pas voulu qu’il l’aime quoi qu’il arrive. Elle n’avait pas voulu que par amour il soit placé du côté Sud. Mais elle n’avait agit que par amour elle aussi.
Par amour.
Et c’est encore par amour qu’elle s’éloignait.
Ou peut-être aussi par stupidité. Surtout.
Elle sentit son poing se resserrer sur son bras et elle se sentit happé vers l’extérieur de la foule. Son cœur s’était emballé comme jamais et elle essayait tant bien que mal de reprendre son souffle. Mais plus le temps passait, et plus son cœur devenait faible. Un bout de ficelle prêt à craquer en quelques fissures. S’il le savait. Il regretterait sans doute d’être là.
Pour la première fois depuis qu’elle l’avait vu, elle se sentait soulagée. Soulagée qu’il ne la laisse pas fuir une nouvelle fois. Soulagée qu’il s’accroche à elle comme elle aurait dû le faire à lui il y a de cela un an. Soulagée qu’enfin, il lui était revenu. Il l’étouffa de ses bras et étonnamment elle se sentit respirer à nouveau. Ses bras enroulèrent à son tour son corps qu’elle pouvait à présent coller facilement contre elle. Ils avaient besoin de se toucher pour se rendre compte que cette fois-ci, enfin, c’était réel. Enfin.
Un rire cristallin et presque surprenant sortit de la bouche de Sarah alors qu’il empoignait ses fesses. Voilà bien longtemps qu’elle n’avait pas rit. Bien longtemps. Mais son rire fut bientôt couvert par les sanglots étouffés du seul homme qu’elle ait véritablement aimé. D’abord surprise, elle essaya de résister elle aussi à se mettre à pleurer et pour une fois elle fut forte pour lui. Parce qu’avec tout ce qu’elle lui avait fait endurer, elle n’avait pas le droit d’être faible. Elle n’avait pas le droit. Sa main plongea dans ses cheveux et elle les caressa alors qu’elle soufflait des « chut » pour le calmer. Elle resterait le temps qu’il le faudra ainsi pour qu’il cesse enfin. Elle n’irait nulle part à présent. Car il venait de lui prouver à quel point elle avait fait une erreur de s’enfuir. A quel point leur destin était lié. A quel point l’amour était fort entre eux.
« Tu m’as tellement manqué. » Souffla-t-elle au creux de son oreille alors qu’elle le tenait contre elle. « Si tu savais comme je m’en veux Ben. » Ses lèvres se posèrent doucement sur le front de Benjamin. Elle résistait à l’appel des larmes. « Je suis désolée. Je n’ai jamais voulu te laisser, tu étais tout ce que j’avais… »
« Il n’y a pas une seule seconde où je ne regrette pas cette fichue lettre… »
Elle se décala légèrement et délicatement se saisit du bout des doigts, de son visage. Son regard plongea dans ses yeux.
« Mais c’était pour toi. C’est pour toi que je l’ai fais. »
Elle posa son front sur le sien alors qu’elle fermait les yeux et respirait son odeur.
« Tu ne devrais pas être là Benjamin. Tu n’as pas ta place ici. Tu avais tellement d’avenir devant toi là-bas et ici… »
Elle recula légèrement et le regarda à nouveau.
« Et ici tu n’as rien. »
Il n’avait rien qu’un monde en guerre. Ce n’était pas ce qu’elle avait voulu pour lui.
« Je l’ai fais pour toi. » Répéta-t-elle comme une vieille machine rouillée. Elle était rouillée. De l’intérieur.
« Pardonne-moi. » Supplia-t-elle alors qu’elle recommençait à pleurer et à toucher son visage.
Il avait tellement changé qu’elle se croyait dans un rêve.
Un rêve éveillé.
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Sujet: Re: There's a part of me that's dead and in the ground [sujet fini] Dim 1 Aoû - 20:25
Il s’était sentit tellement vide quand elle avait disparu qu’il ne savait plus comment combler ce manque qui existait en lui. Les larmes lui échappaient aussi facilement que les mots l’auraient du. Benjamin s’était toujours fait un devoir d’être fort pour eux mais aujourd’hui il en pouvait plus sa cacher derrière un courage qu’il n’avait pas. Tous les sentiments qu’il avait verrouillés au fond de lui au courant de cette année se faisaient un passage douloureux à travers ses larmes. Et ce n’était pas de la honte qu’il ressentait mais du soulagement. Tandis qu’elle le berçait comme un enfant, ses ongles massant doucement son cuir chevelu et apaisant ses muscles, il se fondit d’avantage en elle, appréciant l’odeur de savon qui s’attardait encore dans ses boucles blondes et celle plus caractéristique de sa transpiration. Sa poigne autour de lui était néanmoins faible et c’était lui qui les soutenaient tous deux, dans cette étreinte doucereuse.
Il releva la tête selon le mouvement qu’elle lui imprimait pour poser ses lèvres sur son front et il esquissa un sourire devant ce geste empreint d’une tendresse presque maternelle. Mais il ne dit rien, la gorge encore bloquée par les sanglots, comme un engin grippé par la rouille. Il ne savait d’ailleurs pas de quelle façon il aurait pu y répondre. Il préférait le taire le ressentiment qu’il avait ressenti quelques fois en repensant à sa fuite et à la difficulté qu’il avait de la trouver. Il n’y avait pas vu là la beauté d’un sacrifice mais plutôt comme une tentative désespérée d’oublier leur couple. Souvent il s’était demandé s’il avait bien fait de la suivre, si elle n’avait pas trouvé là un moyen poli de mettre fin à leur relation. Puis les moments qu’ils avaient vécus ensemble remontaient en lui comme une vague et il ne pouvait pas croire qu’elle ait pu feindre tout ça.
« Rien ? » Répéta-t-il comme un automate en secouant la tête. « Comment est-ce que tu… » Mais il n’acheva pas sa phrase parce qu’un simple touché d’elle le réduisait toujours au silence. La voir pleurer était comme la pire des punitions. Avec tout ce qu’elle avait traversé à cause de sa maladie elle n’avait que peu craqué et il avait toujours été impressionné par sa force de caractère, lui qui pleurait devant les soaps un peu trop guimauve.
« Je croyais que je saurais comment faire mais je n’en suis plus certain. Je… » Un passant le bouscula et il faillit perdre l’équilibre. Sentant que le lieu ne se prêtait pas une telle discussion il l’entraîna à sa suite dans une toute petite artère qui conduisait à une petite cour où ils ne pourraient pas être interrompus.
« Est-ce que tu te rends seulement compte de ce que tu dis ? Tu m’as laissé là-bas tout seul pour que je puisse avoir une belle carrière. Laquelle je te demande quand on déporte tous les malades pour ne pas avoir à s’embarrasser d’eux ? Je n’aurais pas troqué un seul moment de gloire, pas une seule opération contre toi. Et encore moins une autre vie ! A te croire tu es un fardeau. Bordel c’était cent fois plus dur d’être privé de toi que de se trouver ici. En plus il faut voir la vérité en face. Ils ne m’auraient pas gardé longtemps. Tu ne le vois pas venir toi le moment où ils foutront avec nous tous les gens un peu moches et les gros ? Et tu voulais que je fasse parti de ça ? Que je prenne part à toute cette hypocrisie ? »
« Merde… » Souffla-t-il finalement.
Il se détourna d’elle. « Je ne sais plus… »
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Sujet: Re: There's a part of me that's dead and in the ground [sujet fini] Sam 14 Aoû - 0:19
INTERVENTION DE TROIS CONTREBANDIERS, LE VISAGE CACHE SOUS UN FOULARD.
Cachant leur visage sous des foulards de fortunes, trois hommes épiaient la foule d'un regard sombre. Chaque passant, chaque femme, chaque homme qui marchait devant eux se voyait suivre du regard, mais ils ne bougeaient pas. Trouver une proie était tellement plus compliquée lors des marchés. Mais tellement plus amusant aussi. Arme accrochés à la cuisse, comme la plupart des personnes de cet entrepôt, le regard de l'un se posa sur un couple, qui se touchant, se regardant, se parlant, se montrait plutôt intéressant. Il y avait un homme, assez robuste, une carrure d'athlète, et une femme, plus frêle, plus petite, plus...sauvage aussi. Les yeux rivés vers les deux personnes, les deux autres hommes suivirent le regard de leur chef. Grâce a leur foulard, leur visage restait caché, leur identité secrète, et depuis des semaines, ils commettaient leur larcins sans peur d'être attrapé par la milice des Communautés. Quand le couple se faufila dans une petite ruelle, pour se séparer de la masse humaine, les trois hommes se dispersèrent, avançant doucement par trois cotés différents. L'un s'engouffra dans la ruelle, et s'arrêta net, à quelques mètres du couple
"Il y a un problème Mademoiselle".
Fit le chef en direction de la jolie blonde. Quelques secondes plus tard, ses deux compères arrivèrent derrière lui, bloquant la ruelle. Personne ne passait par là, et le brouhaha ne leur laisserait aucune chance de se faire entendre. Sortant un coutelas caché au niveau de son dos, le plus grand des trois s'approchait tranquillement du couple
"Hey mon grand, je crois que la demoiselle n'a pas besoin de toi...Tu as plus l'air de l'effrayer qu'autre chose. Ne t'inquiètes pas, on s'occupera d'elle.
Fit-il, derrière le fin tissu qui recouvrait son visage. A seulement un mètre de l'homme barbu, le couteau sortit, l'arme prête à être activé s'il le fallait, les deux hommes se regardaient, face à face, ne se lâchant plus.
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Sujet: Re: There's a part of me that's dead and in the ground [sujet fini] Dim 15 Aoû - 0:31
Les mots étaient des aveux déchirants mais les pleurs étaient des lames tranchantes qui découpaient sa peau aussi vite qu’il avait conquit son cœur aux premiers jours. Leurs pleurs mélangés étaient à la fois un soulagement et une souffrance sans pareille. Il avait toujours été son point d’ancrage, celui qui était toujours là pour la retenir quand elle tombait. Et sans lui, elle n’avait pas su comment se soutenir par sa propre force. Elle était devenue faible, sans vie. Elle ne vivait que parce que son cœur battait encore. Doucement mais il battait encore. Peut-être avait-il était assez fort pour lui. Peut-être avait-il attendu qu’il revienne enfin pour cogner à nouveau dans sa poitrine comme un oiseau fou dans sa cage.
Elle l’aimait. Oh oui elle l’aimait. Plus que sa propre vie. Plus que tout. Il ne pouvait pas lui en vouloir d’avoir voulu pour lui une vie meilleure. Une vie où la peur et la violence n’était pas constante. Mais comment avait-elle pu penser qu’une vie sans amour aurait pu être mieux ? Parce qu’elle avait espéré qu’il ne l’aimait pas aussi fort qu’elle. Parce qu’elle avait espéré qu’il l’oublierait vite et qu’il referait sa vie. Mais peut-être avait-elle sous-estimé ce qu’elle représentait pour lui et à présent ça devenait plus clair à ses yeux. A présent elle comprenait tout l’amour qu’il avait pour elle et elle l’aimait encore plus.
Elle resta muette face à lui alors qu’il se détournait d’elle et elle allait avancer vers lui pour se blottir contre son dos quand soudain une voix masculine la fit sursauter. Elle était beaucoup plus dure et hautaine que celle de Benjamin. Elle se retourna vers l’homme et posa sa main le long de sa cuisse, sentant la lame d’un couteau sous le tissu. Elle ne sortait jamais sans. Elle avait beau être faible et frêle, elle savait se défendre.
« Non pas le moindre problème merci. » Lâcha-t-elle avec un léger sourire pour les rassurer. Elle ne voulait pas d’ennuis. Elle venait de retrouver Benjamin, elle ne voulait rien qui puisse la séparer de lui.
Elle frissonna quand les deux autres hommes arrivèrent derrière le premier et elle jeta un regard à Benjamin derrière elle. Quand l’homme sortit un couteau, elle recula instinctivement pour se coller à Ben. Ce qui au départ était des retrouvailles, se transformait en attaque par des contrebandiers. Elle donnerait tout, pourvu qu’il leur laisse la vie sauve.
« Hé non je vous assure, je le connais… on ne veut pas de problème… »
Sa main attrapa le poignet de Benjamin pour l’inciter à ne rien faire alors qu’elle se sentait trembler. Elle n’avait que très peu à donner, son sac était rempli de choses inutiles, des boîtes de conserves vides et certaines pleines, de l’eau, des objets ayant une signification mais ce qui était le plus important dans tout son attirail et qui représentait le plus d’argent, c’était sans conteste la bague à son cou. Mais heureusement elle n’était pas apparente et elle ne l’aurait donné pour rien au monde.
« On a rien à donner alors laissez nous. »
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Sujet: Re: There's a part of me that's dead and in the ground [sujet fini] Dim 15 Aoû - 13:55
Il avait cru la connaître par cœur et que la réciproque était vraie mais il se rendait compte qu’il n’aurait pas pu plus se tromper. Pour une raison qui lui échappait totalement, elle, déesse parmi les dieux, avait le sentiment que lui, couillon des couillons, valait mieux qu’elle. Et pour quoi ? Parce qu’il pouvait rafistoler des organes ? Allons donc… N’importe qui muni d’une paire d’aiguilles, de fils et d’un bon bouquin de chirurgie aurait pu faire la même chose. En revanche personne n’était capable comme elle de révolutionner le monde d’un simple sourire. Elle ne se rendait même pas compte de ce qu’elle avait changé dans la vie du jeune chirurgien. Il était passé d’une coquille vide à quelqu’un prêt à se battre, rien que pour le bonheur d’une autre. Elle lui avait insufflé force et courage.
« Parfois tu… »
Mais il fut interrompu par un autre homme et surpris il se retourna d’un bloc, les yeux écarquillés. Il était vrai que de l’extérieur la scène pouvait paraître étrange, elle pleurait, et il l’avait agrippée pour l’amener hors de vue et hors de portée de voix de toute âme qui vive. Il avait tout d’un dangereux… l’idée fit naître un sourire sur son visage qu’il ravala presque aussitôt quand Sarah vint se plaquer contre lui et planter ses ongles dans son poignet. Comme un crétin il n’avait pas vu le danger venir de suite. Il jeta un regard derrière les trois comparses, là où se situait la seule issue de secours.
« Hey les gars… » Commença-t-il d’une voix mal assurée. « Si vous continuez comme ça ça… va pas pouvoir continuer… » Dit-il dans un gargouillement alors que sa gorge se serrait de peur. Bien sûr il ne portait pas d’arme. Même pas une de ces brioches dégueulasses dures comme du roc qui auraient tué un éléphant du premier coup et qui si vous les avaliez vous entraînaient sûrement au fond de l’eau. Il avait horreur des armes et surtout il ne savait pas s’en servir. Mais l’idée qu’ils puissent la toucher… L’idée qu’ils lui veuillent du mal…
« T’inquiète chérie… » Souffla-t-il en pressant sa main dans la sienne et en se défaisant de sa prise.
« BANZAIIIIII ! » Il se rua en avant, avec toute la détermination dont il était capable, se ramassant sur lui pour percuter les trois brigands et ouvrir une brèche dans le bloc qu’ils formaient. Une technique qui aurait sûrement fonctionné quand il faisait pas moins de 50 kilos de plus. Mais qui là… Il rebondit contre les torses des trois comparses et s’étala par terre, heurtant rudement le sol. « OUuuch… »
De grosses paluches l’agrippèrent aussitôt pour le remettre debout et il eut à peine le temps de retrouver ses repères qu’il se retrouva plié en deux par un coup dans l’abdomen qui lui coupa le souffle. On agrippa le peu de cheveux qui lui restait pour le redresser de force et lui colle un poing dans la mâchoire.
« Ok ok j’ai quelque chose pour vous… De la drogue… » Fit-il en sortant de sa poche un sachet contenant une dose important de plantes. « Je vous laisse le tout. Et vous nous laissez tranquilles… » Il n’eut pas à se répéter, on lui prit de force le sachet et ils disparurent aussitôt. Benjamin lui se courba en deux pour reprendre son souffle et se remettre de ses émotions, ses paumes posées sur ses genoux.
*J’ai bien failli faire dans mon froc…*
« Un peu de camomille ça va pas les tuer… »
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Sujet: Re: There's a part of me that's dead and in the ground [sujet fini] Mar 17 Aoû - 1:56
Il faut des mois pour construire quelque chose et une seconde pour tout foutre en l’air. Elle en avait déjà payé les frais et elle ne voulait plus avoir à revivre ça. C’était trop dur. Trop blessant. C’était un sacrifice qu’on ne fait qu’une fois dans sa vie car le bien être de l’autre est beaucoup plus important que le sien. Mais ça nous détruit tellement qu’on ne peut se résoudre à le faire une deuxième fois. C’est pour ça qu’elle ne s’était plus attachée. Ou tout simplement car après lui, elle n’avait pu s’attacher à quelqu’un d’autre sans voir dans ses yeux le reflet de lui. Sans voir dans leurs gestes son attitude. Sans voir que peu importe les différences entre un quelconque homme et lui, elle ne verrait que son reflet. Que lui, encore et toujours. Car peu importe la distance, peu importe. Elle lui était entièrement destinée. Et c’est ça qui faisait le plus mal. Être complètement dévouée à quelqu’un et en être séparée. Ça vous détruit de l’intérieur.
Il lâcha sa main et elle sentit la froideur de l’air s’insinuer dans tout son être. Comme si trop coupée par sa chaleur, elle ne pouvait à présent plus se détacher de lui. Pourtant c’est sans force qu’elle le regarda s’empaler dans les trois hommes. Il n’avait jamais été le plus courageux des hommes. Bien au contraire, il avait peur d’un simple insecte quand ils vivaient ensemble. Pourtant, il n’avait pas réfléchit et avait foncé dans le tas juste pour la protéger. Il avait changé. Elle s’en rendait compte à présent. Bien au-delà de l’apparence physique. Mais à quel point ? Était-il un étranger maintenant ? Y avait-il beaucoup d’autres choses qui les séparaient à présent ? Si seulement elle pouvait remonter le temps… Le temps où ils se connaissaient par cœur.
Elle se mit à crier quand ils le ruèrent de coups et voulu s’approcher de lui mais un bras gaillard lui coupa le passage et elle se sentit happé en arrière, son souffle coupé. Tous ces évènements étaient définitivement très mauvais pour son cœur et elle ressentait les conséquences de l’arrêt de son traitement. Elle ne pouvait rien faire à présent sans qu’elle ne ressente cette gêne constante dans sa poitrine et cet essoufflement irrégulier. Sa main se porta juste en dessous de sa poitrine et elle essaya tant bien que mal de respirer convenablement. Elle porta une attention particulière à Benjamin qui leur proposait de la drogue et c’est avec soulagement qu’elle les vit la prendre et commencer à partir. Soudain une quinte de toux secoua sa poitrine et elle essaya de se calmer alors qu’elle manquait d’air. Elle manquait cruellement d’air.
Benjamin reprenait et elle était soulagée qu’il n’ait pas vu l’état dans lequel elle était. Elle ne voulait pas qu’il sache. Elle ne voulait pas qu’il se fasse du souci, qu’il voit à quel point elle n’avait pas tenu sa promesse. Elle ne l’avait pas seulement abandonné. Elle s’était abandonnée elle-même. Loin de lui, elle en était même arrivée à se négliger. Et elle ne voulait pas qu’il se rende compte à quel point elle avait régressé. Ça le tuerait. De voir qu’après tous les efforts qu’il avait fait, elle avait si vite et si lâchement abandonné. Sa respiration se fit plus calme alors que les battements de son cœur commençaient à se calmer. Elle lâcha un petit rire nerveux quand il avoua que ce n’était que de la camomille et elle s’approcha rapidement de lui, posant une main dans son dos et l’aidant à se remettre droit.
« Je t’aime. » Lâcha-t-elle soudainement alors qu’ils se faisaient à présent face. « Je n’ai toujours aimé que toi. »
Elle n’attendit pas qu’il lui réponde et jeta éperdument ses lèvres sur les siennes. Parce qu’elle ne voulait pas mourir sans avoir goûté une nouvelle fois à ses lèvres. Ses doigts agrippèrent son cou et descendirent pour encadrer son visage. Elle prolongea le baiser alors qu’il la ramenait des mois en avant. Pendant un instant qui lui parut une éternité, elle se revoyait, là, dans leur appartement, pour leur première fois, elle se revoyait devant chez elle, l’embrassant pour la première fois, elle se revoyait la table en feu, quand il lui avait fait sa demande. Elle se revoyait là, dans cette chambre d’hôpital, l’apercevant pour la première fois. Pendant un instant elle avait oublié la réalité de leur avenir. Ses lèvres avaient un goût salé, les larmes quelques minutes auparavant y étant pour beaucoup. Sa petite barbe frottant son menton, griffant ses paumes. Le baiser raviva la flamme qui ne s’était jamais véritablement éteinte au fond d’elle. Elle sentit la chaleur émanait à l’intérieur d’elle. Elle sentit son cœur battre à nouveau comme il avait su si bien le faire à ses côtés. Elle ne l’avait jamais oublié. Il avait toujours été là. Sous sa peau. Dans sa chair. Elle n’appartenait qu’à lui.
Après plusieurs secondes, à bout de souffle elle lâcha ses lèvres et resta un instant les yeux fermés, ses mains posées sur ses joues, son front frôlant le sien. Son cœur venait de lâcher. Une seconde fois.
Elle ouvrit finalement les yeux et les plongea dans les siens. Puis comme si elle sortait d’un rêve et redescendait sur terre, elle regarda au-delà de la ruelle et glissa sa main dans la sienne pour l’emmener avec elle.
« Viens, s’ils reviennent il ne faut pas rester là. »
Mais c'était surtout pour cacher sa respiration saccadée qui lui tiraillait les côtes.
Benjamin O'Neill staff •
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Sujet: Re: There's a part of me that's dead and in the ground [sujet fini] Dim 22 Aoû - 16:08
La sensation de peur diminuait petit à petit mais le sang pulsait toujours dans ses veines à un rythme effréné, laissant l’air dans ses poumons se raréfier. Lui qui connaissait parfaitement le corps humain et ses réactions, était en revanche incapable de les entraver et il sentait ses muscles se relâcher après toute la pression que l’adrénaline avait engendrée, réveillant ainsi la douleur qui lui vrillait les côtes. Il savait déjà qu’il garderait les marques de cette petite incartade, mais ce n’était pas ce qui l’inquiétait. Il avait été tellement pris dans ses recherches qu’il en avait occulté tout le reste et maintenant qu’il avait le fruit de son obsession sous les yeux il se demandait comment ils pourraient s’en sortir. Au fond, ni l’un ni l’autre ne savait réellement se battre et ils avaient atterris dans une vraie jungle. C’était impressionnant de voir comment l’humain réagissait en pareils temps, la loi du plus fort s’inscrivait dans la cervelle de tous et trouver des gens sur lesquels on puisse se reposer relevait de l’exploit. C’était possible mais rare. Alors qu’ils auraient tous pu s’entraider. Ils étaient dans la même galère.
Il se redressa doucement, aidé par la jeune femme, le regard rivé sur l’entrée de la ruelle au cas où leurs agresseurs décideraient de revenir. Il se demandait si sa supercherie tiendrait assez longtemps pour qu’ils puissent sortir de là et disparaître dans la foule. Ils ne leur laisseraient pas de seconde chance c’était certain. Rasséréné il posa alors son regard sur Sarah, essayant de retrouver les brides de leur conversation. Mais elle ne lui laissa pas le temps de se plonger dans les regrets et l’amertume, elle captura aussitôt ses lèvres et il ne put que fondre dans ses bras. Il n’avait jamais réellement compris les raisons qui avaient poussé ce petit brin de femme à vouloir construire quelque chose avec lui. Il s’était toujours trouvé chanceux quand elle avait accepté tour à tour un rendez-vous avec lui, puis un baiser, puis une relation suivie, puis d’emménager chez lui et de l’épouser. Il se pinçait toujours le bras, attendant le moment où il se réveillerait enfin.
Mais comme un gosse qui tire sur la couverture pour empêcher le soleil de s’infiltrer entre ses paupières, bataillant pour quelques minutes supplémentaires de sommeil fictif, il préféra chasser ses doutes pour le moment, appréciant seulement le contact de ses lèvres contre les siennes. Douces et sensuelles, elles avaient un goût de fruit et un pouvoir magique ; celui de rendre chaque moment extraordinaire. Il hésita sur l’endroit où poser ses mains, pour finalement les caler au creux de ses hanches et la ramener contre lui, tandis qu’elle le possédait tout entier. Il avait envie de la faire sienne, encore et encore, juste pour lui montrer à quel point elle lui avait manqué, à quel point il avait été difficile de se lever les matins sans qu’elle soit là, ou de trouver une raison d’avancer alors que l’horizon semblait obscurcit. Bien sûr il avait vécu avant elle, mais pour rien au monde il ne voulait redevenir ce Benjamin là. Il aimait trop ce qu’elle avait fait de lui. Un homme courageux. Un homme amoureux.
Ses doigts se refermèrent sur les siens quand elle l’entraîna loin du marché. Sur la destination à prendre ils hésitèrent un moment, mais le plus sûr était de revenir à l’appartement de Benjamin. Le jeune médecin avait une idée fixe en tête, celle de s’assurer qu’elle était entière. Trop longtemps il avait redouté sa mort pour s’y confronter. Pourtant l’endroit où il vivait n’avait rien de charmant, on comprenait aisément qu’il y manquait une présence féminine de part le désordre des vêtements épars sur le sol et des paquets de chips et de cochonneries qui se cachaient dans tous les recoins.
« Tu fais pas attention parce que je bosse pas mal et j’ai pas vraiment le temps de ranger tout ça. En plus je ne pensais pas que… » Il s’agita un moment, récupérant des affaires pour les poser en boule dans un autre endroit. Inefficacité totale. Puis il se retrouva soudain planté devant elle, à plus trop savoir quoi faire de lui et de ses mains. « Je pensais plus… Je t’ai cherchée pendant tout ce temps. J’ai parlé de toi à tout le monde. Personne n’avait jamais entendu parler de toi. J’ai vraiment cru que je t’avais perdue pour de bon…. »
[Fin du topic : la suite sera postée dans la zone neutre]
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Sujet: Re: There's a part of me that's dead and in the ground [sujet fini]
There's a part of me that's dead and in the ground [sujet fini]
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