Age
Vingt ans.
Lieu de Naissance
Fukuoka, Japon.
Catégorie:
1 & 4.
Raison de son Envoi au Sud :
Atteinte d'ostéogenèse imparfaite de type 1, dite maladie des os de verre, qui entraîne une surdité partielle (70%). A été coffrée pour détention de drogue et outrage à agent.
Communauté:
Solitaires.
Traits de Personnalité: ( adjectifs)
Violente ; solitaire ; colérique ; silencieuse ; cynique ; volontaire ; froide ; sarcastique ; observatrice ; menteuse façon arracheuse de dents ; tête brûlée ; impatiente ; incapable de rester en place ; allergique à l'autorité ; indépendante.

Ca fait déjà un an que nous sommes ici. Joyeux Noël, Ritsuka. Je sais, je me fais de plus en plus cynique avec le temps, mais dans cette fichue zone Sud, le sentimentalisme n'est pas vraiment permis. Pourtant, j'ai tendance à croire que cette situation me pèse moins qu'à d'autres. Pour moi, le Sud représente une réelle liberté. Pas de justice ni de morale, hormis celles qu'on s'impose à soi-même. Un ciel aussi bleu que dans un dessin d'enfant, de grands espaces et Tijuana au milieu de tout. Je crois que j'ai bien fait de me faire solitaire. De toute façon, quand on voit la façon dont les autres se déchirent tous les six mois, ça ne donne pas vraiment envie. Et je suis vraiment trop indépendante pour essayer de rejoindre une des communautés. Ourse mal léchée à vingt ans tout juste, quoi de plus beaux ?
Bref, j'écris, mais il faudrait peut être que je me présente – c'est la première fois que j'écris aussi sérieusement depuis que je suis ici. Je m'appelle Ritsuka. Danaëlle Ritsuka Watanabe de mon nom complet mais ici, seul le prénom compte. Danaëlle était le prénom de feu ma mère, une Anglaise exilée au Japon pour des raisons obscures que mon père a refusé de m'expliquer, et morte en couche. J'avais un frère jumeau, Koutaro. Pourquoi je parle de ma famille au passé ? Voyons. Ma mère est morte et mon père et Koutaro sont au nord. Viva la vida.
Je suis née à Fukuoka, Japon. Jolie ville très rose au printemps à cause des cerisiers en fleur. C'est là bas que mon père a appris pour ma maladie, quand j'avais six ou sept mois je crois. Ostéogenèse imparfaite, aka maladie des os de verre. Type un. Une chance sur deux d'avoir cette maladie, une chance sur deux que ce palier me rende sourde. Pas de bol ascendant manque de cul comme on dit, je suis sourde. Pas totalement certes ; j'entends les sons de façon très étouffée et seuls les plus forts me parviennent clairement. Vive la génétique.
C'est principalement à cause de ça que j'ai été envoyée au Sud – mais aussi parce que j'ai eu des démêlés avec la justice américaine. Mon père avait été muté à Tucson, en Arizona, quand nous avions quinze ans – autant dire que j'étais totalement dégoûtée de quitter mon Japon natal et que je lui avais bien fait comprendre. C'est à cette époque là que j'ai commencé à déconner je crois. J'en voulais énormément à mon père de nous avoir arrachés au Japon. J'avais toutes mes amies là bas, une vie calme et sereine entre la mer et les saisons rythmées par les cerisiers. A quinze ans, j'avais déjà une nette tendance à me bourrer la gueule dès que je pouvais histoire de déconner un peu ; la même année, je me mettais à fumer comme un vrai pompier. Les choses se sont à peu près stabilisées dans ma seizième année et, à dix-sept ans, j'ai été chopée en possession de drogue – un peu de marijuana, de quoi se faire deux ou trois joints. De quoi me faire un casier judiciaire aussi. J'aurais pu me contenter de ça si j'avais été sobre mais manque de bol pour eux, j'étais complètement faite, et il a évidemment fallu que j'en vienne à insulter un flic de tous les noms. Je savais que j'aurais pu simplement attendre qu'on me balance au Sud simplement par le fait d'avoir une maladie génétique, mais comme d'habitude il a fallu que j'en rajoute. D'un côté un peu plus ou un peu moins, ça n'aurait rien changé.
Bref, me voilà donc à être balancée dans la zone Sud quelques temps plus tard. Le jour où j'y suis allée aura été le pire je pense. Je ne savais pas pourquoi mais j'étais persuadée que mon frère, au moins, resterait avec moi au Sud. Grosse déception évidemment puisqu'il s'est contenté de dire qu'il m'aimait et qu'il ne m'oublierait pas. Tel que je le connais, il devrait avoir complètement zappé où je suis actuellement. Ou alors mon père lui aura demandé de me considérer comme morte – je vois bien la scène. Vers la fin, mon père ne pouvait plus me supporter. Et connaissant l'irrémédiable adoration de Koutaro pour papa, il l'aura écouté... Quel bel esprit de famille...
Un an donc que je suis dans le coin. Je ne peux pas vraiment dire que je me suis beaucoup liée d'amitié depuis tout ce temps. De toute façon, je déteste m'attacher aux autres depuis que j'ai compris qu'ils peuvent à tout moment vous être arrachés. Je préfère rester dans mon coin, faire mes petites affaires et basta. Je laisse très peu de gens s'approcher trop de moi, je déteste me confier. Que dire de plus sur moi ? Ah, ce que je fais au sud depuis que j'y suis peut-être...
Pour tout dire, pas grand chose. Je me contente de vivre ma vie le mieux possible. Je participe à des rixes de temps en temps, me retrouve un peu trop souvent avec quelques os cassés mais c'est le prix d'une vie pareille. Mais pour moi, rien ne sera jamais plus beau que la vision du désert mexicain du haut des falaises, et une vie dure comme celle de la zone Sud vaut bien pareille consolation.