It’s still a little hard to say what's going on. [♥]
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Sarah Fowles staff • I've lost myself again and I am nowhere to be found.
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Sujet: It’s still a little hard to say what's going on. [♥] Ven 5 Nov - 1:59
Life, it taught me to die So it's not hard to fall
Elle aurait pu se laisser mourir là. Sur cette plage abandonnée, mais quelque chose la retenait. Il la maintenait en vie. Même à des centaines de kilomètres, même entre la vie et la mort. Il la sauvait. De tout. Même d’elle-même. Surtout d’elle-même. Elle n’était à présent plus qu’un corps sans âme qu’il avait su raviver. Elle avait cru qu’elle pouvait mourir toute seule dans un coin et lui rendre ainsi la vie plus facile mais elle ne pouvait pas. Elle ne pouvait pas se dire qu’elle l’abandonnait ici dans le Sud alors qu’il avait tout fait pour la rejoindre et la retrouver. Elle ne pouvait pas lui faire ça. Pas après tout ce qu’il avait fait pour elle.
Rassemblant le peu de force qui lui restait, elle se leva et tapa ses cuisses pour enlever le sable. Elle saisit son sac et regarda une dernière fois l’horizon avant de prendre la direction du centre. Elle avait bien réfléchit depuis ces derniers jours, et elle avait enfin prit sa décision. Elle voulait être sauvée. Elle voulait encore revoir son sourire, croiser son regard et comprendre qu’elle n’est pas seule, entendre son rire, s’amuser à se chatouiller jusqu’à ne plus pouvoir respirer. Elle voulait vivre. Juste pour l’aimer.
Il lui fallut plusieurs heures avant qu’elle ne s’aventure dans la zone neutre. Elle était déjà venu avant, mais c’est comme si cette fois était la dernière. Comme si en ressortant de là, elle serait une nouvelle femme. Ou alors peut-être n’allait-elle jamais en ressortir ? Elle aperçut l’hôpital au loin et elle prit une bouffée d’air frais avant de continuer sa marche. Elle avait fait un nombre incalculable de pause, elle n’allait pas s’arrêter encore maintenant. La nuit allait tomber et elle ne se sentait pas de repartir de nuit s’il la rejetait. Et il aurait bien raison de le faire. Après tout, c’est elle qui avait abandonné. Il avait toutes les raisons de lui en vouloir. D’ailleurs elle avait peur de sa réaction. Elle se posait un millier de questions. Et s’il ne la voulait plus ? Et s’il ne lui pardonnait pas ? Que ferait-elle ? Sa vie ne rimerait à plus rien. Mais il fallait envisager cette hypothèse. Non, non elle ne pouvait pas se l’imaginer.
Elle s’arrêta devant le bâtiment, son cœur battant la chamade à sa manière. Ses mains tremblaient. Elle s’accrocha à sangle de son sac et pénétra dans l’enceinte de l’hôpital. Elle avait besoin de lui. Elle chercha du regard un moment comme une petite fille perdue puis s’avança finalement vers ce qui semblait être l’accueil (si on pouvait appeler ça comme ça).
« Excusez-moi… » L’infirmière remonta le regard vers elle et attendit qu’elle continue. « Je cherche le médecin Benjamin O’Neill, est-il là ? » Elle crut voir une lueur briller dans les yeux de l’infirmière à l’annonce du prénom de son fiancé et elle se referma un peu plus. Peut-être était-ce simplement sa lueur à elle ? A l’idée de le revoir à nouveau ?
« Hum attendez quelques minutes, je vais voir avec une autre infirmière. »
Sarah hocha de la tête et suivit du regard l’infirmière se poster juste à côté d’une autre. Elle pouvait entendre d’ici les murmures des deux femmes. Un sentiment de jalousie se forma dans le creux de son ventre et elle du réfréner son envie de partir le plus loin d’ici. Mais elle n’avait pas de raison de fuir cette fois-ci. Elle savait ce qu’elle voulait. Lui. Sa vie. Leur relation. A nouveau.
« Est-ce que tu as vu Docteur Yummy ? » « Pas depuis ce matin. Mais je comptais aller le chercher pour l’inviter à sortir… encore. » « C’est mon tour ! » « Hé tu as tenté hier ! Et pourquoi tu veux le voir au fait ? » « Une jeune femme le demande… »
Elles se tournèrent vers Sarah et elle les fixa du regard. Il était à elle. On aurait dit des vautours prêts à bondir sur leur proie. Benjamin était tout sauf une proie. Les deux infirmières se rapprochèrent d’elle et dans un sourire mielleux, la deuxième l’invita à la suivre.
« Il doit être à la cafétéria. Il n’arrête pas de travailler alors il doit prendre une pause. »
Il n’arrêtait pas du tout ? Un sentiment de culpabilité remplaça aussitôt la jalousie et elle suivit l’infirmière jusqu’à la cafétéria où elle s’arrêta immédiatement. Il était là, assis à une table, seul, mangeant le regard dans le vide. Il semblait épuisé. Elle avait juste envie de le serrer dans ses bras et ne jamais plus le quitter. Mais c’était un peu plus compliqué que ça. Elle sentit ses membres trembler et son cœur s’affolait dans sa poitrine comme il l’avait toujours fait en sa présence. Mais cette fois-ci c’était différent. Ils n’avaient jamais été dans cette situation. L’infirmière arriva près de Benjamin et lui offrit son plus beau sourire et Sarah réfréna l’envie de l’envoyer à l’autre bout de la pièce. Elle n’était pas venue pour ça. Elle était venue pour lui. Pour le voir. S’excuser. Abdiquer.
Alors qu’elle allait s’avancer, il releva le regard vers elle une fois que l’infirmière la montra du doigt et elle se sentit fondre sous son regard. Elle ne sut déchiffrer son regard et timidement, s’avança vers lui. L’infirmière resta à côté de lui à lui parler alors qu’elle ne pouvait le lâcher du regard. Plus rien ne comptait mis à part lui et ce qu’il penserait de sa venue. Elle avait peur. Elle resta muette alors qu’elle attendait que l’infirmière parte mais celle-ci resta là à reluquer Benjamin. Sa jalousie reprit le dessus et elle se racla la gorge pour lui montrer qu’elle dérangeait. Après plusieurs secondes, elle roula des yeux et prit le chemin de la sortie de la cafétéria. Sarah se laissa doucement tomber sur la chaise en face de lui et remonta le regard vers le sien. Elle resta un instant silencieuse avant de rassembler son courage.
« Je suis désolée. » Lâcha-t-elle sincèrement alors que son regard descendit vers sa main. Elle n’osait avancer la sienne pour la prendre. Elle avait trop peur de sa réaction.
« Je ferai tout pour retrouver ce qu’on avait avant Ben. »
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Sujet: Re: It’s still a little hard to say what's going on. [♥] Sam 6 Nov - 1:44
« Heure du décès. 19h43. » avait-il prononcé d’un ton résigné, les mains encore souillées de sang chaud. D’un mouvement il essuya la sueur qui avait coulé de son front lors de l’intervention et qui brouillait sa vue. Et pourtant il avait froid. Il se sentait vide. Il ne prenait même plus de plaisir dans son métier, accumulant les patients comme s’ils étaient des numéros. Au moins cela avait-il le mérite de lui vider la tête et de ne pas s’appesantir sur la douleur qui vrillait l’intérieur de sa poitrine. Jamais ça n’avait été aussi difficile de ce côté ci du mur. Il avait cru que le plus difficile serait en attendant d’avoir retrouvé Sarah et qu’ensuite ce ne serait que bonheur et papouillage. Rien ne l’avait vraiment préparé à faire face à la femme qu’il avait vue quelques jours auparavant.
Il devait reconnaître un certain nombre de défauts à la jeune femme, et il avait appris à tous les aimer. Car quand il s’agissait d’amour, il était surtout question de savoir si vous pouviez supporter les manies les plus détestables de l’autre au quotidien. Rien n’était jamais comme dans les films, ces parodies de moment de vie sur fond de musique sirupeuse. Non ! Le matin on avait tous une haleine de chacal. Les journées grognons n’étaient pas les meilleures. Et les ébats n’avaient rien d’envolées magiques et acrobatiques. Non c’était plutôt courbatures et essais hasardeux. Mais il n’avait jamais trouvé que ce puisse être un problème. Il avait chéri ces moments d’imperfection avec d’autant plus d’ardeur qu’il savait qu’il y aurait certains jours où il ne pourrait y avoir plus heureux homme que lui. C’était dans le doute que ses sentiments prenaient toute leur valeur.
Mais là ? Mais là…
« Docteur… » Il sursauta brusquement quand on posa une main sur son épaule et son interlocuteur reprit avec plus de douceur. « Est-ce que vous savez s’il y a de la famille à prévenir. » « Non aucune idée… » Articula-t-il avec peine, trop brusquement tiré de ses rêveries. « Ecoutez faites comme pour les autres, prenez une photo que vous accrocherez dans le hall… Si quelqu’un qu’il connaissait passe par là… » Il n’acheva pas sa phrase, qui avait-il de plus à dire ? Ils vivaient dans une époque insensée. « Vous êtes là depuis combien de temps ? » « Euh… » « Si vous êtes incapable de répondre c’est que c’est déjà trop long. Allez donc vous reposer un peu, mangez quelque chose. Si on doit recoller les morceaux des médecins on n’a pas fini. » « Oui vous avez sans doute raison. » Fit-il en retirant ses gants et sa blouse pour les laisser tomber à terre. Tout serait récupéré par l’équipe qui s’occupait de stériliser les blocs opératoires et les ustensiles. « Oui je vais aller faire un tour à la cafet’. Si jamais on me cherche… » « Oui oui… » Fit l’infirmière en le poussant pratiquement dehors. Il eut un sourire reconnaissant à son adresse, puis disparu dans les couloirs de l’établissement.
Le self était à l’image du Santa Cruz, triste et « sous-équipé ». Même si l’on trouvait là tous les nutriments nécessaires pour rester en bonne santé, il manquait toutes ces petites douceurs qui rendaient les moments pénibles moins désagréables et en y réfléchissant bien Benjamin admettait que c’était sans doute une des raisons de sa formidable perte de poids. Lui qui n’avait jamais écouté que ses envies devait maintenant se restreindre. Il opta pour un café qui l’aiderait à garder les yeux ouverts et une assiette de pâtes avec quelques boulettes de viande. Seulement il mangeait sans appétit, livré tout entier à ses pensées.
« Benjamin » Il releva les yeux pour croiser le regard pétillant de Natalie, une des infirmières. Une chouette fille si on omettait le fait qu’elle n’arrêtait pas de le harceler. « Il y a quelqu’un qui s’est présenté à l’accueil et qui vous cherche alors… » Il releva la tête pour regarder dans la direction qu’elle lui indiquait et il bloqua complètement. Sarah. Elle était la dernière personne qu’il s’attendait à voir maintenant. « Vous savez pour demain soir… » Elle avait l’air encore plus fatiguée que quelques jours auparavant et il sentit aussitôt monter en lui une boule d’angoisse qu’il du taire. Quelque part elle lui avait défendu de s’en faire pour elle. « … ce bar… ils ont de bonnes bières… blablabla… » « Merci Natalie… » Dit-il alors que Sarah était maintenant juste en face de lui. Elle s’assit et il ne sut quoi faire d’autre que de la fixer bêtement. Il ne remarqua même pas Natalie qui tournait les talons.
La voir maintenant était bien plus difficile après tout ce qui s’était dit. Et tout ce qui avait été passé sous silence. « Je ne crois pas qu’on puisse retrouver ce qu’on avait avant. » Répondit-il après un moment en laissant son dos reposer sur le dossier de sa chaise, créant ainsi le plus possible d’espace entre lui et elle.
« Toi morte moi vivant. Il n’y a pas de train qui fait la liaison entre la terre et l’au-delà. » Ajouta-t-il, se détestant aussitôt d’être aussi dur. Cela ne lui était jamais arrivé, pas même lorsqu’il aurait eu des bonnes raisons de le faire.
« Je ne peux pas faire ça c’est trop dur. »
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Sujet: Re: It’s still a little hard to say what's going on. [♥] Sam 6 Nov - 17:16
Elle se mit à rire nerveusement alors qu’il la voyait déjà morte et elle baissa la tête, ramenant ses mains sur ses cuisses et les tortillant dans tous les sens. Elle était pétrifiée de peur. Elle avait fait bonne figure devant lui mais à présent elle ne pouvait cacher le doute et la peur qui lui tiraillaient l’estomac. Non elle ne voulait pas mourir. Oui elle s’était laissé dépérir car elle était bien trop lâche pour se battre contre la maladie toute seule. Et oui elle avait peur de mourir. Bien plus qu’avant. Il avait ramené un but dans sa vie. En revenant, en le retrouvant, elle avait retrouvé une raison de vivre. Et elle ne voulait pas la laisser filer comme elle avait fait. Elle voulait être celle qui serait à ses côtés jusqu’à la fin. Jusqu’à sa fin.
Elle ne releva pas le regard quand il lui avoua qu’il ne pouvait pas faire ça. Mais faire quoi ? Être avec elle ? Reprendre la place qu’il occupait avant dans sa vie ? Ou la regarder s’éteindre peu à peu ? Mais elle avait changé, elle voulait croire en la rédemption, la guérison. Elle voulait croire en la vie. En lui. Elle ne voulait pas être une déception et l’empêcher d’avancer. Mais elle avait l’impression qu’en lui demandant de la guérir, elle serait aussi un poids trop lourd à porter qui l’empêcherait vraiment de s’épanouir. Et elle ne voulait pas être celle-là. Elle sentit une boule se former dans son ventre et elle se mordilla la lèvre pour s’empêcher de craquer. Elle ne pouvait pas se montrer plus faible qu’elle ne l’était déjà.
« Je ne te demande pas de me regarder mourir sans rien faire. » Lâcha-t-elle alors qu’elle relevait le regard vers lui, plus confiante que jamais. Elle devait garder un bon profil devant lui. Ne pas lâcher prise.
Mais elle se heurtait à un mur trop dur qu’il s’était forgé depuis qu’elle l’avait quitté. Elle ne le connaissait plus. Elle avait l’impression que jamais ils ne pourraient être ceux qu’ils étaient avant. Bien entendu, ils ne pourraient jamais l’être à nouveau puisqu’ils avaient bien changé depuis. Elle avait juste l’impression que le Benjamin bien en chair et gaffeur n’existait plus. Il était tellement différent. Et elle s’en rendait compte à présent. Passé le moment de surprise et de retrouvailles, elle était là, face à un inconnu. Face à un nouveau Benjamin qu’elle avait du mal à cerner et à retenir entre ses doigts. C’était égoïste et totalement absurde de dire ça, mais par moment elle regrettait l’ancien. Celui qui n’avait pas confiance en lui et était toujours là à la faire rire pendant des heures. Benjamin, où es-tu ?
« Je suis venue ici car tu m’as ouvert les yeux. Et tu as raison. » Elle baissa un instant la tête vers ses mains entortillées puis releva le regard vers lui. « Je ne peux pas me laisser mourir maintenant que tu es là. J’ai cru que je pourrai m’éloigner de toi pour que tu n’aies plus à t’occuper de moi, parce que je suis un fardeau pour toi Ben. Mais je suis trop égoïste. Et je t’aime trop pour briser le lien qui nous unit. Ou du moins qui nous unissait. »
Elle porta ses mains à son cou pour détacher son collier et elle prit délicatement la bague qui pendait. Elle la regarda un instant, une larme coulant sur sa joue puis elle prit la main de Benjamin et y déposa l’anneau. Elle resta un instant sa main sur la sienne, comme pour apprécier le contact de sa peau sur la sienne et le regarda avec tout l’amour et la tendresse qu’elle avait pour lui et pour ce petit objet qui avait tant de signification pour elle.
« Tu me la rendras quand je serai guéris. » Murmura-t-elle comme si elle avait peur de ses propres mots.
Elle voulait qu’il comprenne qu’elle ne faisait pas ça que pour lui, pour qu’il la reprenne. Elle le faisait aussi pour eux. Pour leur couple, les sentiments qui ne pourraient jamais partir tellement ils étaient fort. Et puis au fond, elle le faisait un peu, aussi, pour elle. Elle n’était heureuse que quand elle était à ses côtés.
« Si tu veux encore me guérir. » Ajouta-t-elle comme si elle avait peur du rejet. Comme si elle avait peur qu’il ait changé d’avis.
« Si tu veux encore de moi. »
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Sujet: Re: It’s still a little hard to say what's going on. [♥] Jeu 11 Nov - 18:14
Que se passait-il réellement dans l’esprit de Sarah ? Il n’en savait rien. Il s’était toujours targué de pouvoir lire en elle sans efforts, et c’était ce qui faisait en partie la force de leur couple. Mais il se rendait compte qu’il s’était trompé et qu’une bonne partie de sa personnalité lui échappait, tout comme les raisons qui l’avait poussée à fuir leur appartement pour se jeter tout droit dans la gueule du loup en voulant le tenir éloigné de tout ça. Un tel abandon avait eu un effet dévastateur sur lui, il avait eut tellement de mal à lui accorder sa confiance qu’une fois fait il s’était cru à l’abri de tout. En matière de relations amoureuses il croyait avoir vécu le pire bien avant de la rencontrer. Depuis, en une année, il avait eut tout le loisir de se forger les hypothèses les plus farfelues concernant sa fuite et cela l’avait emplit d’amertume et de tristesse.
Comment avait-elle pu penser une seule seconde que s’occuper de sa maladie était un fardeau pour lui ? C’était son métier tout simplement, c’était les mêmes gestes qu’il répétait chaque jour avec des inconnus. C’était sans doute la seule fois ou ses capacités et ses connaissances ne lui servait qu’à lui. Il la traitait comme un objet précieux dont il fallait prendre soin, mais jamais cela ne l’avait pesé. En un certain sens il croyait que c’était là le prix qu’il avait à payer pour avoir eu le loisir de la connaître, et autant dire que c’était bien peu en réponse à tout le bonheur qu’il avait reçu. Mais comment lui dire ? Il se sentait tellement maladroit avec ses émotions, incapable d’exprimer ce qu’il ressentait réellement. Il lui aurait sans doute suffit d’un geste pour briser la distance qui les séparaient mais lequel ?
Même lorsqu’elle prit sa main dans la sienne et y déposa l’anneau qu’il lui avait offert pour sceller leur union il fut incapable de faire preuve de la moindre initiative. Il n’osait penser à la portée qu’un tel geste pouvait avoir sur leur couple. Cela signifiait-il qu’ils mettaient leur relation en parenthèse le temps qu’il trouve un moyen de l’opérer ? Toute la fragilité et l’instabilité de leur couple résidait en ce maudit caillou. L’attrapant entre son pouce et son index, Benjamin le fit tourner un moment à la faible lueur qui les environnait tandis que les derniers mots de Sarah mourraient en un silence oppressant. Finalement il rangea l’anneau dans une poche de sa blouse et osa enfin ancrer son regard à celui de la jeune femme.
« Bien sûr que… » « Docteur O’Neill ? On a un problème à la chambre 510. Enfin… » « D’accord Natalie… » Soupira-t-il en passant une main sur son visage, pinçant l’arrête de son nez entre son pouce et son index comme s’il cherchait à chasser toute mauvaise idée de son esprit. L’infirmière repartit aussitôt et de nouveau le silence s’installa entre les deux jeunes gens. Benjamin avala une dernière gorgée de son café et grimaça devant l’amertume du breuvage puis se leva. Il ne savait comment mettre un terme à la conversation ni de quelle façon se montrer plus engageant. Il était complètement embourbé dans ses sentiments.
« Tu n’as qu’à venir ça ne va pas être trop long… » Il se mordit la lèvre et secoua la tête, peiné d’avoir eu une telle parole. La chambre 510 était occupée par un gamin de 14 ans pour lequel il n’y avait plus rien à faire. A Tijuana, les ressources nécessaires pour sauver sa vie manquaient et même la morphine, censée diminuer sa douleur, était présente en trop faible quantité pour qu’on lui en dispense largement. Il avait montré les premiers signes d’épuisement la veille déjà.
Allongé dans son lit il avait l’air d’être avalé par toutes les machines reliées à son corps. Pourtant son regard était toujours vif, comme s’il refusait de céder entièrement à la maladie. Sans famille de ce côté ci du mur, il avait fait de son mieux pour survivre, comme beaucoup ici. Benjamin s’avança dans la chambre et prit quelques minutes pour vérifier les différents moniteurs, essayant de garder un visage impassible alors que ses doutes se confirmaient.
« Docteur ? » Il releva la tête et croisa le regard de Natalie, qui attendait au seuil de la chambre, puis ses yeux s’attardèrent un long moment sur Sarah. « Trouvez-moi la morphine que vous pouvez. » « Mais… » « Juste… Allez-y. »
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Sujet: Re: It’s still a little hard to say what's going on. [♥] Mer 12 Jan - 2:41
Elle attendait le moindre geste, la moindre parole, le moindre espoir. Elle s’était totalement laissé aller. Elle ne pouvait plus reculer. Elle avait peur de sa réponse, peur de ce qu’il déciderait pour elle. Mais pour la première fois depuis un an, elle se sentait en sécurité. Elle se sentait à sa place, comme si son monde s’était à nouveau rassemblé. Il était son monde. Elle n’était pas plus sûre que maintenant. A cet instant précis où ses yeux étaient plongés dans les siens. Elle ouvrit la bouche, buvant sa réponse quand la fameuse Natalie vint les déranger. Elle détourna rapidement le regard pour ne pas que celle-ci voit ses yeux bouffis et passa sa main sur son visage pour enlever toute trace de ses larmes. Elle attendit que celle-ci parte et tourna le regard vers lui alors qu’il se levait à son tour. Elle n’avait pas le droit de lui demander tout ça. Elle s’en voulait. Elle voulait juste être avec lui.
Elle hocha la tête légèrement quand il lui proposa de le suivre et un pincement au cœur, elle se leva. Elle n’avait pas le moins du monde envie d’assister à un décès ou encore de voir quelqu’un à la limite de la mort mais elle était là pour lui. Et elle ne pouvait reculer. Elle se leva à son tour et le suivit, laissant une certaine distance entre eux pour ne pas soulever les regards indiscrets des infirmières. Elle ne voulait pas lui créer d’ennuis. Elle se stoppa brutalement à l’entrebâillement de la porte de la chambre quand elle aperçu le jeune garçon dans le lit et elle porta instantanément sa main à sa bouche, surprise de découvrir un enfant dans un tel état. Elle se trouvait bien stupide d’être venue à présent. Elle s’en voulait. Parce qu’elle se rendait compte que d’autres personnes avaient plus besoin de soin qu’elle. Elle le savait. Quoi qu’en dise Benjamin, elle le savait. Elle ne méritait même pas d’être soignée. Pas après avoir vu ça. Elle était prête à échanger sa place avec le gosse.
Ses yeux se posèrent instantanément sur Benjamin et elle suivit chacun de ces gestes avec tendresse. C’est là que son amour pour lui prenait encore lus de l’ampleur. Elle se rappelait à quel point elle pouvait l’aimer. A quel point il était la personne la plus généreuse et la plus adorable qui soit sur terre. Elle ne serait pas celle qu’elle était aujourd’hui sans lui. Il avait fait d’elle une femme meilleure. Et elle était heureuse d’avoir forcé le destin. De ne pas l’avoir laissé filé. Parce qu’il était l’homme le plus bon qu’il lui avait été donné de connaître. L’homme de sa vie.
Elle sursauta légèrement quand il tourna la tête vers elle et ils se regardèrent longuement. Elle ne sut quoi lui signifier. Elle était démunit. Il était le plus raisonnable d’eux deux. Il savait ce qu’il faisait. Elle lui faisait confiance. Elle s’en voulut aussitôt de ne pas lui faire passer plus de choses par le regard. Elle ne savait plus à présent. Il prit une décision et elle sentit son cœur se fendre. Elle savait qu’il avait prit cette décision en partie pour elle. Parce qu’il avait l’espoir de sauver toutes les personnes. Parce qu’il était ainsi fait. Parce qu’elle l’avait aimé pour toutes ces raisons mais celle-ci en particulier. Natalie partit de la chambre et il se retrouva face au gamin de 14ans.
Elle ne put tenir devant ce spectacle et s’enfuit dans le couloir, les sanglots l’empêchant de respirer correctement. Son dos heurta le mur et elle prit sa tête entre ses mains. Elle s’en voulait de lui infliger ça. Bordel comme elle pouvait s’en vouloir. D’être entrée dans sa vie pour tout chambouler et être incapable de lui donner ce qu’il méritait vraiment. Mais à présent elle n’avait pas la force de repartir. Tout aurait été tellement plus simple s’il était resté du côté du Nord. Elle n’aurait pas eut à se raccrocher à la vie. Et il n’aurait pas eut à se raccrocher à eux. Elle ne pouvait pas le laisser seul. Elle ne pouvait pas lui faire ça. Pas après tout ce temps où elle s’était cachée. Pas après tout ce temps où il l’avait cherché. Elle essuya son visage avec rage, renifla bruyamment tandis qu’elle s’essuyait le nez sur sa manche. S’appuyant sur le mur d’une main, elle se releva avec difficulté, portant sa main à ses côtes, respirant bruyamment. Elle mit quelques secondes pour reprendre une respiration plus normale puis elle refit le chemin en sens inverse et entra doucement dans la chambre. Ses yeux cherchèrent Benjamin dans un coin de la pièce où il s’affairait avec des papiers et elle posa d’abord légèrement ses mains dans le dos sur la veste du médecin pour lui montrer qu’elle était là. Qu’elle ne l’abandonnerait pas. Avec la même douceur, elle se décala pour se retrouver à ses côtés. Elle n’avait plus peur de le toucher. Elle n’avait plus peur qu’il la repousse car il lui avait prouvé à quel point il tenait à elle. Par cette simple décision, il lui avait prouvé qu’il y avait encore de l’espoir pour eux. Pour ce garçon.
« Ben… » Souffla-t-elle doucement comme si cette simple parole pouvait tout dire.
Elle laissa glisser sa main sur son bras, jusqu’à la sienne qu’elle fit entrelacer avec ses doigts. Elle voulait être là pour lui. Elle voulait lui montrer. Elle voulait qu’il sache. Qu’elle était plus forte qu’il ne pouvait le penser. Elle remonta son regard jusqu’au sien et lui fit enfin passer tout ce qu’elle ressentait par celui là. S’il voulait, s’il pouvait, s’il devait guérir cet enfant, alors elle voulait être là pour l’aider.
« Dis-moi ce que je peux faire pour t’aider. Pour lui. » Elle resserra sa main dans la sienne et soutint son regard.
« Pour toi. »
I am with you I will carry you through it all I won't leave you I will catch you When you feel like letting go Cause you're not, you're not alone
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