Les Terriens reviendront toujours à la banalité.

**Alama Organ**

Une journée ensoleillée, mais durant laquelle il valait mieux rester au soleil pour avoir un brin de chaleur. Elle se rendit au marché dans la matinée. Après avoir fait un bref tour au marché, afin de voir ce qui était disponible à la vente, Alama vadrouilla quelques minutes en se rapprochant du désert. La journée était déjà à son apogée. Aussi étrange que cela puisse paraître, elle n’y avait jamais mis les pieds. Elle avait mis un point d’honneur à connaître la ville aussi bien que possible, mais n’avait jamais ressenti le désir de s’aventurer là-bas. Il fallait aussi ajouter à cela sa peur d’y aller seule. Elle l’imaginait toujours comme un gouffre, aspirant et perdant ses visiteurs tel un trou noir. Elle savait pourtant qu’elle ne craignait rien. Mais non, elle n’irait certainement pas se promener seule là-bas !

Baguenaudant dans les rues, elle passa une première fois devant le Il Bohemio, sans s’arrêter. Elle ne le connaissait que le soir, quand les habitants de l’Est venaient boire un coup. C’était à chaque fois un moment… folklorique. Elle se souvenait de deux-trois soirées à discuter de tout et de rien avec des personnes qu’on n’aurait jamais imaginées vivre dans le Sud. C’était toujours agréable de se dire que la vie n’était pas finie, et qu’elle pouvait même sembler normale de temps à autres.

C’est sur cette pensée qu’elle revint sur ses pas et tenta de pousser la porte, sans savoir s’il était ouvert. Elle eut la bonne surprise de voir la porte se déplacer pour lui laisser le libre accès. Elle entra et laissa à ses yeux quelques secondes pour s’acclimater à la différence de luminosité. Il faisait vraiment clair dehors, comparé à l’ambiance tamisée de l’intérieur. Connaissant bien le lieu, elle se dirigea droit vers le bar. Il était un peu tôt pour demander un whisky. Et elle n’était pas très fan du café.

« Bonjour. Un chocolat chaud ! »

Le bar tender la regarda sans aucune expression particulière avant de la servir. C’en était presque étrange. Elle s’installa sur le tabouret haut, collant ses mains à sa tasse fumante, avant de jeter un bref regard à la salle. Elle n’était pas autant remplie qu’en soirée, mais elle apercevait plusieurs groupes de personnes, tous âges confondus, qui appréciait un moment de tranquillité autour d’une tasse réchauffant quelque peu de la fraîcheur extérieure.