THE LAST HOPE.
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Get cha head in the game

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Michael Arthur Anders
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MessageSujet: Get cha head in the game Get cha head in the game  EmptyDim 22 Aoû - 20:43



    Six heures du matin, le réveil sonne. Dans moins d'une heure le jour va commencer à se lever. Dans moins de deux heures, les centrales électriques et hydrauliques se mettrons en marche. L'électricité fonctionnera et l'eau coulera aux robinets pendant une heure et demi. Michael, se donna une gifle afin de mieux se réveiller. Il avait décidé d'aller faire un peu de sport ce matin. Il fallait qu'il ait fini avant 8h30 au plus tard pour pouvoir prendre une douche après. Sinon, il devrait attendre le soir pour se laver. Il leva de son lit et fit quelques étirements afin de se réveiller et de réveiller ses muscles. Il n'était pas question d'aller dans les douches communes afin de passer la tête sous un robinet pour se réveiller. Non ça, il ne pourrait le faire que dans deux heures. L'infirmier se dirigea alors directement vers l'armoire de sa chambre. Il en sortit un bas de jogging qu'il avait récupéré au dernier marché inter-communale et un vieux tee-shirt gris qu'il avait ramené du nord. Il enfila le pantalon par-dessus son boxer short et fit glisser son tee-shirt à travers sa tête et ses bras. Une fois habillé, il prit les clés de sa chambre qu'il mit en pendentif autour de son cou grâce à une vieille chaine en toc. Il sortit de sa chambre et referma dernière lui. Il traversa le couloir du dortoir universitaire et descendit à la va vite les escaliers jusqu'au cuisine. Il avait mis de côté hier soir, un paquet de gâteaux et une bouteille d'eau, rempli de glaçons. Le temps de la nuit, ils avaient eu le temps de fondre et l'eau de rester un minimum fraiche. Il les sortit de sa cachette et les prit dans ses mains. Enfin prêt, il sortit du bâtiment. La température n'était pas encore très élevée à cette heure là. Michael souffla un bon coup, fit quelques étirements musculaires, sautilla sur place et commença à courir. Il avait à peu près un kilomètre jusqu'au terrain de basket de la Zone West. Il commença doucement par des petites foulées puis pris un peu de rythme. Moins de dix minutes plus tard, il arrivait essoufflé devant le grillage du terrain de basket. Il se pencha en avant pour tenter de reprendre correctement sa respiration. Il se redressa et dévissa le capuchon de la bouteille qu'il tenait dans sa main droite et bu une gorgée. L'eau était encore un petit peu fraiche. Après avoir repris correctement sa respiration, il passa le portail du terrain de basket et entrain à l'intérieur. Il posa la bouteille d'eau et le paquet de gâteaux sur un banc et se dirigea vers l'arbre qui empiétait sur terrain. Il attrapa une branche et grimpa dans l'arbre. Deux secondes plus tard, il en redescendit avec un vieux ballon de basket. Les gamins de la communauté le planquaient là-dedans pour éviter de se le faire piquer. C'est Michael, qui leur avait de faire ça un jour où, il était venu faire un match avec des gosses. Et oui, s'était dur à avouer, mais il y avait des gamins à Tijuana. Et des jeunes en plus. Des enfants malades. C'était déplorable, mais c'était comme ça. Michael fit rebondir doucement le ballon sur le bitume et commença à faire quelques paniers. Ce n'était pas trop ça. Il tira une bonne dizaine de fois en manquants quasiment un coup sur deux. Il soupira. Il balança d'un coup le ballon contre le grillage et le fit se tordre dans tout les sens. Il entendit alors un petit cri qui venait de l'extérieur du terrain et vit quelqu'un sur les fesses sur le trottoir, de l'autre côté du grillage. Michael fit de grands yeux et se précipita à l'extérieur du terrain. Une jeune femme brune avec des lunettes était par terre sur les fesses, les bras en arrière, les mains sur le béton, signe qu'elle avait du vouloir amortir sa chute. Elle avait du être se faire surprendre lorsque Michael avait lancer le ballon contre le grillage et tomber. Michael se précipita vers elle pour l'aider à se relever. « Oh mon dieu, ça va? » , demanda-t-il confus. « Je suis vraiment désolé, je ne vous avais pas vu. Vous ne vous êtes pas fait mal? ». Il aida la jeune femme à se relever et l'invita à s'asseoir sur un des bancs du terrain de basket. « Vous êtes sur que ça va? Vos lunettes, vous n'avez rien? », dit-il en se confondant en excuses. « Je devrais peut-être arrêter le basket après tout. Vous êtes sur que ça va? », demanda-t-il une nouvelle fois à la jeune femme.
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MessageSujet: Re: Get cha head in the game Get cha head in the game  EmptyDim 22 Aoû - 22:49

Ce ne sont pas du tout les méchants qui font le plus de mal en ce monde. Ce sont les maladroits, les négligents... [Paul Valéry]
(C'est pas mon genre de mettre des citations partout, mais là je l'ai lue par hasard et j'ai tout de suite pensé à la mettre pour ce topic lool)

Alama sortit du bâtiment, un léger sourire aux lèvres. Elle venait de faire une bonne (très bonne) transaction. Elle soupesa le sac en bandoulière qu’elle portait en permanence et son sourire s’étira encore plus. Elle aussi faisait des affaires, profitant des nombreux trafics de la ville. Elle devait juste participer aux rares échanges qui n’étaient pas nuisibles pour le reste de la population. Dans son sac, elle pouvait compter trois livres qui s’ajouteraient à sa collection personnelle. Un dictionnaire français – espagnol, un recueil des contes Disney et un magazine féminin espagnol. Qui expliquait son envie soudaine pour le dictionnaire (elle maitrisait certes le français, mais absolument pas l’espagnol). Cela la faisait encore rire de penser qu’elle avait échangé deux paquets de bonbons qu’elle avait trouvés en fouillant dans une vieille chambre de l’hopital (sans doute oubliés là par un ancien patient ; si les chambres avaient été fouillées au début de l’isolement, les bonbons n’avaient sans doute pas été jugés importants dans l’urgence des premiers instants, et oubliés par la suite), sans doute périmés, contre ces trois livres qui lui semblaient d’une valeur inestimable. Elle commençait à penser à un projet de cours de lecture pour enfants, sans savoir si cela en intéresserait beaucoup, mais il fallait qu’elle en parle aux communautés, qu’elle commence à établir une collection enfantine, et surtout qu’elle agrandisse sa collection personnelle. Ses « trafics » étaient donc de plus en plus fréquents. Bien qu’elle n’aimait pas tellement se rendre à l’Ouest, c’était là qu’elle trouvait les meilleurs « dealers ». Surtout que certains, maintenant, la sollicitaient souvent. Il fallait dire que cela ne leur coutait pas beaucoup de récupérer deux-trois bouquins inintéressants pour la plupart des personnes en se baladant, en sachant qu’Al’ serait toujours preneuse, contre les quelques sucreries dont elle semblait avoir une collection inépuisable, et qu’ils n’osaient pas réellement demander à quelqu’un d’autre.

Bref, elle marcha dans les rues, couvant de son avant-bras son sac en tissu fin qui portait les ouvrages. A moitié transparent, tout le monde pouvait aisément distinguer ce qu’il contenait, mais elle ne le cachait pas de peur du vol. Uniquement par contentement d’une nouvelle acquisition. Oui, bon, et peut-être un petit peu du vol, même si elle admettait que le risque était inexisant. Elle emprunta le chemin qui lui semblait le plus court, bien qu’elle ne soit pas dans la partie de la ville qu’elle maîtrisait le mieux. Il lui semblait d’ailleurs s’être perdue. A force de toujours chercher le meilleur itinéraire, le plus direct entre le repère de son « dealer » (elle adorait l’appeler comme ça, même s’il s’agissait d’un jeune, certes, peu fréquentable, mais pas réellement méchant) et l’endroit où elle avait ses habitudes, elle passait toujours des heures à contourner et retourner à chaque coin de rue, se rallongeant toujours en fin de compte. Un jeune homme la dépassa en trottinant. Elle l’aurait bien interpellé pour lui demander un conseil, mais on ne savait jamais sur qui on tombait, alors elle s’abstint. Un petit quart d’heure plus tard, elle entendit le bruit du rebond d’un ballon sur le sol. Elle ne devait pas être loin du terrain de basket. Tant mieux, il était devenu son repère pour retrouver son chemin.

Effectivement, en tournant au coin du dernier bâtiment, elle apercut le terrain. Occupé, à cette heure-ci. Ce n’était pas excessivement rare, la plupart des personnes préférant éviter la chaleur et la cohue de la journée, mais c’était toujours une bonne surprise. Elle fit le tour d’elle-même, pour vérifier de quel sens elle arrivait, et distingua le coin qu’elle connaissait bien, à l’autre extrémité. Il fallait donc qu’elle le rejoigne pour reprendre sa route. Elle longea donc le terrain, regardant d’un œil distrait l’homme (qui n’était pas si jeune que ça ; il n’était pas vieux, mais il ne sortait pas de l’adolescence non plus, malgré ce qu’elle avait pensé en le voyant la dépasser quelques instants auparavant) jouer. Elle ne savait pas depuis combien de temps il jouait, mais il s’arrêta bien vite. Tout à coup, elle vit le ballon venir droit dans sa direction. Elle était tellement près du grillage qu’elle ne le distinguait plus réellement, et eut vraiment l’impression que le ballon allait la percuter de plein fouet. Elle fit un pas de réflexe en arrière. Mauvaise idée. Son pied gauche heurta le trou d’une pierre manquante au sol, son autre pied se coinca dans son jean en voulant amortir le choc et elle s’étala de tout son long. Voulant protéger ses livres avant tout, elle serra son sac dans son bras droit, ne se retenant que de sa main gauche quand elle tomba lamentablement sur les fesses.

La douleur sur sa paume fut fulgurante. Les os de ses fesses heurtèrent violemment le bitume, et elle eut l’impression qu’on lui avait donné un violent coup de baton. Le cocchyx également avait pris un bon coup. Il avait heurté pile poil le bord du trottoir. Etes-vous déjà tombé sur le dernier os de votre colonne vertébrale ? Vous avez l’impression que rien ne peut vous faire plus mal. Votre respiration est coupée, la douleur remonte jusqu’au crâne, et vous êtes incapable de parler durant trente bonnes secondes. Vous avez envie de pleurer de peine, plus que de douleur, pourtant il ne s’agit que d’une douleur physique. Le souffle coupé, donc, elle posa son sac entre ses jambes, posa sa main droite au même niveau que sa gauche, et attendit que le choc passe. De toute façon, elle ne se voyait pas capable de faire autre chose d’autre sur le moment. Le joueur de basket se précipita à l’extérieur du terrain pour l’aider. C’était la moindre des choses. Elle le vit bouger les lèvres, mais sa première phrase siffla à ses oreilles sans qu’elle n’en comprenne le moindre sens. Il lui tendit une main. Elle l’attrapa avec peine de sa main saine, et essaya de reprendre son souffle tandis qu’il la soulevait. Elle ôta ses lunettes, avec l’impression soudaine qu’elles l’empêchaient de respirer. Elle chercha de l’air quelques secondes encore, puis tout redevint normal, aussi vite qu’elle avait été coupée du monde extérieur.

La seconde phrase lui parut beaucoup plus claire. Elle hocha brièvement la tête, signe qu’elle avait compris qu’il n’y était pour rien, mais aucun sourire compréhensif ne se dessina sur ses lèvres. Il lui fallait encore quelque secondes pour que des expressions normales regagnent son visage. Elle attrapa son sac rapidement, le remit sur son épaule et glissa les livres dans son dos. Elle regarda sa main et vit une blessure qu’elle n’avait plus vu depuis un moment. La blessure type du frottement violent de la peau sur un mélange de béton et de petits cailloux. Elle la frotta pour enlever le superflu. Elle ne mourait pas pour si peu.


« Je survivrais » annonça-t-elle à l’homme qui la regardait, avec un réel air inquiet. Eh bien il pouvait s’inquiéter, on n’avait pas idée de lancer un ballon sans regarder où il va aller.

Elle le suivit machinalement vers le banc du terrain de sport. Ah oui, s’asseoir. Bonne idée ! Elle s’asseya avec une grimace de douleur. Un beau bleu l’attendrait. Le temps qu’elle rentre, elle ne pourrait même pas prendre une douche. Pourtant, la moiteur qui l’avait emportée durant quelques secondes lui laissait déjà l’impression d’être sale et collante. La question toute simple qu’il lui posa la fit régir. Ses lunettes ! C’était un bien relativement rare et il lui était incapable de lire plus d’une demi-heure sans elles. Elle les tourna dans tous les sens, mais étant donné qu’elles étaient restées bien accrochées à son nez, elles n’avaient rien.

« Non, c’est bon. Heureusement, ç’est sans doute ce qui m’aurait le plus embêtée ! Mais ça ira, merci. Enfin, merci. Qu’est-ce qui vous a pris ? »

Elle rangea ses lunettes dans leur étui de fortune, posa son sac à côté d’elle, bien caché derrière son dos, et tourna le cou dans tous les sens pour s’assurer qu’il n’avait rien subi. Elle manqua de s’étouffer en voulant rire de sa remarque sur son piètre talent au basket alors qu’elle avait le cou tendu comme un string en voulant tester s’il allait bien (oui, je sais, pas très classe, mais tout le monde comprend).Comme elle lui avait dit, elle survivrait. Elle tourna ensuite sa main gauche dans tous les sens. Enfin, dans tous les sens, c’était vite dit. La douleur de son cocchyx avait quelque peu fait oublié la douleur de son poignet, mais la joyeuse fracture qu’elle avait subi durant ses manifestations se fit vite rappeler à elle. Une douleur l’envahit jusque dans le coude. Elle fit une grimace sans doute horrible et retint un cri. Il ne lui semblait pourtant pas qu’elle s’était tant blessée. Elle avait même pu rester appuyée dessus pendant presque une minute ! Mais là, ça n’allait vraiment pas.

« Aaaah, nan, ça va pas ! Mon poignet ! J’ai trop mal ! »

Elle eut le réflexe de se baisser dessus, le serrant dans son autre main, comme si elle pouvait le guérir en le serrant le plus fort possible. Malheureusement, cela faisait longtemps qu’elle avait compris que ça ne marchait pas comme ça. Ce n’était sans doute pas cassé, mais ce serait au moins une bonne entorse. Elle respira le plus fort possible, essayant de se concentrer sur autre chose. Tant qu’elle ne le bougeait pas, la douleur repartait petit à petit.

« J’ai trop mal, répéta-t-elle. Ca ira, mais j’ai bien mal quand même. »

Elle le regarda avec un regard qu’elle voulait plein d’empathie et d’accusation, mais ce n’était pas tout à fait dans ses habitudes, et elle arrêta bien vite, se rendant compte du ridicule de la situation. Après tout, il n’était pas censé deviner qu’au moment même où il lancerait son ballon, une personne passerait exactement à l’endroit du choc contre le grillage, surtout à cette heure de petite influence.
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MessageSujet: Re: Get cha head in the game Get cha head in the game  EmptyMer 25 Aoû - 3:16

    Comment résumer la situation? Une catastrophe. Mais qu'est-ce qu'il lui avait pris de lancer ce ballon sur le grillage? Michael s'en voulait d'être aussi impulsif parfois. Ça ne lui apportait que des ennuis et cette fois-ci, n'avait pas échappée à la règle. La jeune femme s'était (comme on dit familièrement) magnifiquement vautré. Et tout ça c'était de sa faute. Il avait pourtant aperçu sa chute et n'avait pas pensé qu'elle créerait autant de dégâts. Malheureusement, la pauvre était tombé sur le coccyx et ça, ça avait du faire très mal. Enfin, heureusement qu'elle avait eu le réflex de rester calme. Si elle avait essayé de bouger, cela aurait été pire. « Qu'est-ce qui vous a pris ? » lui demanda la jeune femme. Elle posa sur Michael un regard noir et accusateur. Mais quel con!, pensa Michael de lui-même. Elle avait de quoi lui en vouloir. Elle avait fait une bonne chute, vu les symptômes qu'il observait. Elle aurait surement mal encore quelques jours. Il faudrait que Michael surveille son état et lui demande de venir à l'hôpital. « Je ne sais pas, j'étais ailleurs. Je ne pensais pas qu'il y aurait quelqu'un derrière le grillage et que vous tomberiez comme ça. » Michael n'avait plus été aussi confus depuis l'incident qui s'était produit au nord. Tellement, il s'en voulait tellement. Il ne savait pas comment il s'y prenait pour mettre les autres gens en danger.
    « Je suis vraiment un danger public », se blâma Michael. Même si la jeune femme lui assurait qu'elle allait pouvoir « survivre », comme elle disait, les douleurs post-traumatiques allaient surement se faire ressentir bientôt. Et oui, le corps humain est vraiment bizarre. Dans plusieurs situations, il n'exprime pas la douleur immédiatement. C'est lorsque le muscle ou le membre est au repos, que la douleur se fait ressentir. C'est comme cela que l'on se réveille avec des courbatures, après avoir fait un effort physique la veille. Tout cela s'était de la physique et de la médecine. Et le diagnostique de Michael se confirma sans appel quelques secondes plus tard. La jeune femme poussa un cri et se plia en deux. « Aaaah, nan, ça va pas ! Mon poignet ! J’ai trop mal ! ». Son visage se tordit de douleur et elle poussa un nouveau un cri de plainte. Elle serrait de toutes ses forces son poignet gauche dans sa main droite. Michael s'empressa de lui venir. « Attendez, laissez-moi voir je suis... »
    Michael se coupa immédiatement. Médecin, allait-il rajouter? Non, médecin il ne l'était plus à Tijuana. Ici, il n'était qu'infirmier, un simple infirmier. Pendant plus de sept ans, il avait été médecin et pendant plus de trois ans, un excellent chirurgien. Mais, tout s'était arrêter aujourd'hui. Quand, on vous a appelé « Docteur » pendant un certain nombre d'années, c'est dur de tirer un trait d'un seul coup. « ...infirmier. » fini-t-il par dire. La jeune femme, lui tendit son poignet et Michael le prit dans ses mains. Il l'observa quelques secondes attentivement, le retourna, etc. Il fit plier le poignet de la jeune femme et celle-ci poussa une cri de plainte. Le diagnostique était sans appel, c'était une entorse. Michael tata les os et les articulations entre ses doigts pour confirmer ce qu'il pensait. Il reposa doucement la main de la jeune femme sur sa cuisse et leva les yeux vers elle. « C'est une entorse. Essayez de ne pas plier votre poignet pour l'instant. Il faudrait que vous veniez à l'hôpital pour que je vous donne une crème anti-inflammatoire et une atèle pour immobiliser votre poignet. » lui déclara-t-il sur un tond très professionnel. Il lui fit un sourire maladroit et s'excusa encore une dernière fois pour sa maladresse. La jeune femme lui sourit et lui lança un regard plein de compassion. Soudain, Michael eu comme un flache. Il perçut quelque chose de familier dans ce regard. Il n'aurait pas su dire quoi exactement. Mais, il avait l'impression de l'avoir déjà vu quelque part. Ah, Michael n'avait pas vraiment la mémoire des visages. Mais maintenant qu'il y réfléchissait, il avait l'impression d'avoir déjà vu cette jeune femme quelque part. Où ça, exactement? Il ne parvenait pas à se souvenir. Michael la regardait plus attentivement, essayant de trouver où il avait pu la voir, mais il n'y avait rien à faire. Comme, il était resté interdit pendant quelques secondes, la jeune femme le remarqua et lui demanda ce qu'il se passait. « Oh, pardon. Je suis vraiment désolé. Ca va peut-être vous paraître bizarre, mais...j'ai l'impression de vous avoir déjà vu quelque part » fini par dévoiler Michael, avec un soupçon de gène dans la voix. La jeune femme ne parut pas comprendre, tout de suite sa remarque. « Nan, laissez tomber. C'est stupide. Je dois sûrement me tromper. Vous n'avez pas mal autre part? » demanda-t-il pour changer de sujet. Il avait dû paraître assez stupide.
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MessageSujet: Re: Get cha head in the game Get cha head in the game  EmptyJeu 26 Aoû - 13:43

Alama écouta les explications du jeune homme. C’est vrai qu’elle y était allée un peu fort. Il n’était pas censé deviner qu’en lançant sa balle dans un terrain clos et vide, il arriverait à faire chuter une personne. Encore moins une personne à l’extérieur. Mais elle ne pensait pas non plus qu’elle en arriverait là. C’était l’équation hasardeuse du léger sursaut, du mauvais jeu de pieds et du manque provisoire d’équilibre. Elle s’adoucit quelques secondes pour lui adresser un regard plus compatissant. Ce n’était pas non plus sa faute si elle passait si près du grillage. Mais c’est vrai qu’elle avait vraiment cru qu’elle allait se prendre le ballon en pleine tête. Elle réagit plus intensément à son auto-proclamation de danger public. Il ne fallait pas aller jusque là. Elle se devait de reconnaître sa part de responsabilité.

« Non, c’est sûr, vous ne pouviez pas savoir, je suis désolée. Je dois avouer que je ne pensais pas me ramasser aussi joliment pour si peu. Mais je vous rassure, vous n’êtes pas un danger public… »

En voulant accompagner sa parole d’un geste de la main compatissant, la douleur se réveilla. Bon eh bien c’était effectivement une chute lamentable. Elle entendit à côté dire qu’il était infirmier. C’était une bonne chose ; au moins, elle saurait tout de suite si ça valait le coup de déranger des médecins à l’hôpital ou si elle pouvait attendre patiemment que la douleur passe. Elle le laissa le tripoter, non sans retenir sa plainte quand la douleur devenait trop forte. Au moins, ses gestes étaient sûrs, il semblait savoir ce qu’il faisait, sans fioritures. Elle n’avait pas l’impression d’être tombée sur un plan type « Laissez-moi faire, je suis infirmier, je vais vous sauver, vous et toute votre famille après avoir sorti ces jumeaux orphelins de la maison en feu ». C’était une bonne chose. Elle écouta son diagnostic. Une entorse. Super. Avec un peu de chance, et son ancienne fracture au même poignet, elle mettrait beaucoup plus de temps à se remettre. Déjà qu’elle avait remarqué un décalage de souplesse avec son autre bras, mais alors là, c’était vraiment mal barré.

Essayer de ne pas plier son poignet, elle n’avait pas besoin de l’indication pour ne pas le faire. Niveau douleur, l’immobilisme était déjà assez dur à supporter, elle n’allait pas s’amuser à tricoter dans les prochains jours. Le mot « hôpital » l’interpella. Evidemment qu’il lui conseillait, il était infirmier, il devait sûrement y travailler.


« A la base, je me rendais à l’hôpital, ça tombe plutôt bien. »

Elle esquissa un sourire, rigolant intérieurement plutôt fort à sa blague, puis lui fit un signe de tête compatissant pour accepter ses (nouvelles) excuses. Mais son regard sembla changer dans la seconde. Elle avait dit quelque chose ? Peut-être qu’il trouvait sa petite blagounette débile ? Bah, peu importe, elle avait autre chose à y penser. Elle fit mine de se lever, quand il reprit la parole. Il l’avait déjà vu quelque part. A part s’il avait vécu sur une île déserte, ou cloîtré dans un appartement sans télé l’année avant la fermeture du mur, c’était sûr qu’il connaissait son visage. Pourtant ses cheveux avaient bien poussé, elle avait remis ses lunettes et fortement maigri depuis sa « médiatisation ». C’était rare qu’on la reconnaisse encore. La plupart des personnes voulaient oublier leur passé, et les évènements qui allaient avec également. Elle préférait éviter d’en reparler. Elle en avait discuté avec les chefs des communautés, évidemment. Sûrement niveau sécurité. Mais elle s’abstenait d’en discuter avec les premiers nostalgiques qu’elle croisait. Elle trouvait préférable de ne pas trop s’afficher dans ce rôle, surtout avec la tournure qu’avaient pris les évènements pour elle. Si une personne lui disait clairement qu’il la reconnaissait en tant que telle, elle ne prenait pas la peine de mentir, mais elle ne l’avouait pas d’elle-même. Elle réfléchit rapidement. Après tout, elle n’avait aucune obligation d’information envers lui. Surtout qu’elle le connaissait depuis… Allez, trois minutes quarante-cinq ? Non, il se passerait de cette information.

« J’étais à New-York avant, et vous n’en avez pas l’accent, donc je ne pense pas que vous m’ayez déjà vue. Surtout que j’ai un peu… Evité la foule à un moment. »

Joli mot pour ne pas dire « j’ai été violemment arrêtée et emprisonnée comme un chien jusqu’à mon exil ». S’il pensait l’avoir déjà vue, soit il oublierait ça, soit il chercherait justement où il avait bien pu la rencontrer. Elle trouva bien vite une autre alternative.

« Ah, si, je vis à l’hôpital. Je ne m’y ballade pas trop, mais c’est possible que vous m’ayez croisée là-bas. Et puis, j’ai un visage commun ! »

Elle le laissa méditer là-dessus. Elle était fière de son excuse trouvée au bon moment.

« Non, ça ira. Disons que le poignet fait un peu oublier le reste maintenant… »

Elle essaya de trouver une position pas trop douloureuse et de s’y tenir. Elle était bien pressée de se faire soigner, mais cela pouvait attendre quelques minutes. Elle attendait que la douleur du bas de son dos passe un peu avant de se remettre à marcher. Surtout que le dictionnaire n’était pas en petit volume et pesait son petit poids, alors si elle pouvait éviter de le trimbaler dans l’immédiat, cela l’arrangeait bien. Elle s’appuya mieux contre le dossier du banc et se tourna vers l’infirmier. Il n’avait pas l’air méchant. Ni hargneux, ni stupide. Chose tout de même un peu rare ici. Elle ne dénigrait pas les autres habitants de la ville, mais il était clair qu’il n’y avait pas que des flèches.

« Qu’est-ce qu’un infirmier fait hors de la zone neutre ? Je croyais que le personnel médical évitait de quitter l’hôpital ? »



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MessageSujet: Re: Get cha head in the game Get cha head in the game  EmptyLun 30 Aoû - 0:32

    La jeune femme allait mieux. En tout cas, elle s'était radoucit. Il est vrai que Michael aussi aurait surement été hargneux si il avait fait une telle chute et qu'il s'était fait aussi mal. Vu le caractère impulsif de Michael, il aurait surement été grossier. Il aurait gueulé un bon coup et lâché une bonne insulte. Mais tout comme la jeune femme, il se serait vite radoucit. Michael n'était pas méchant, loin de là. Même si il semblait jouer les dures parfois, il était tendre comme une guimauve. Visiblement, la jeune femme l'avait remarqué. Il ne fallait pas qu'il se blâme ainsi, essaya-t-elle de lui faire comprendre. Essaya-t-elle, simplement. Même si Michael ne répondit rien, il s'en voulait toujours. Et même si cette charmante jeune femme lui disait que s'était aussi de sa faute à elle, Michael ne changerait pas d'avis sur lui. Michael têtu? Non, pas du tout...xD Depuis ce qu'il s'était passé au nord, depuis que...qu'il avait agressé une patiente sous l'effet de stupéfiants, Michael prenait vite les choses à coeur. Il essayait de protéger tout le monde autour de lui. Mais ce n'était pas facile à Tijuana. Alors oui, il avait touché à la drogue et avait fait du mal à quelqu'un. Et oui, il s'en voudrait toute sa vie pour ça. Il avait maintenant une peur bleu de faire du mal à quelqu'un d'innocent. C'était pour cela qu'il avait tenu ses propos sur lui-même. Mais, il fallait qu'il passe à autre chose.
    La jeune femme avait fait une blague sur l'hôpital. C'est vrai que cela « tombait bien » qu'elle veuille se rendre à l'hôpital, même si cela aurait été mieux qu'elle n'y aille pas pour se faire soigner. En tout cas, Michael pourrait la raccompagner. Elle aurait surement un peu de mal à marcher. Il pourrait veiller sur elle. Et puis, il devrait bientôt rentrer lui aussi. La journée allait commencer à l'hôpital. Plus tôt que prévu pour Michael, d'ailleurs. Décidément, cette brune lui rappelait quelque chose. Elle répondit soudain à son interrogation, ou presque. New York. Non, effectivement, ils n'étaient pas du même coin. Même si il n'y avait pas vraiment grande distance entre New York et Miami, ils ne pouvaient s'être croisés. En plus, comme elle le disait, il n'en avait pas l'accent. Il avait plutôt cet accent grave et chaud du sud des Etats-Unis. Celui qui montrait le métissage anglo-espagnol. Non, ils ne s'étaient pas croisés au nord, c'était certain. A l'hôpital? Peut-être. Elle vivait à l'hôpital universitaire? C'était bizarre pourtant, il n'avait pas souvenir de l'avoir croisé dans cet endroit. « Vous avez raison. Ce doit être là que je vous ai croisé » dit-il sans vraiment le penser. Un silence s'installa. La jeune femme s'adossa au banc. Elle semblait l'observer à son tour. Que pensait-elle? Il aurait bien voulu le savoir. Il espérait juste que son jugement ne soit pas trop sévère. Mais, elle n'avait pas l'air bien méchante elle non plus. « Qu’est-ce qu’un infirmier fait hors de la Zone Neutre ? Je croyais que le personnel médical évitait de quitter l’hôpital ? » demanda-t-elle soudain. Michael se mit à rire. C'était une bonne blague. Michael constatait que même à Tijuana des rumeurs stupides circulaient. « Qui vous a dit ça? C'est totalement ridicule. Le personnel médical n'évite absolument pas de quitter l'hôpital. C'est juste que nous sommes Tijuana et malheureusement l'hôpital est rarement vide de patients. Nous avons beaucoup de travail. Alors ce n'est pas facile de sortir souvent » confia Michael. En effet, la jungle tijuanienne ne permettait pas beaucoup de repos pour le personnel soignant. En plus des blessés, il fallait aussi compter les personnes malades à surveiller. Celles qui avaient justement été envoyé de l'autre côté du mur, car elles étaient malades. Comme, il y avait des logements et une cafétéria à l'hôpital, le personnel médical n'avait pas vraiment besoin de sortir. « Mais si vous voulez tout savoir, je suis responsable de la sécurité de la Zone Neutre. Je fais des rondes aux postes de frontières et il m'arrive souvent d'aller dans les autres communautés. Je vais beaucoup à l'Ouest, je connais beaucoup de personne dans cette communauté ». Même si des frontières existaient réellement entre les communautés, Michael n'y faisait pas vraiment attention. C'est d'ailleurs pour cela qu'il avait choisi la Zone Neutre, parce qu'il ne voulait pas s'intégrer dans « une seule » communauté. Il trouvait qu'un grand mur séparait déjà assez l'humanité. Ce n'était pas la peine de refaire la même chose de l'autre côté. « Maintenant que j'y pense, je crois que vous êtes la première personne de la Zone Neutre que je rencontre, qui ne fasse pas partie du personnel médical » sourit Michael. C'était vrai. Tout les gens qu'il croisait étaient, soit des médecins (etc), soit des patients. Mais tous venaient d'autres communautés. Cette jeune femme était la première « civile neutre », s'il on pouvait dire, qu'il rencontrait. C'était assez curieux. « Et vous, que faisiez-vous ici, si tôt? Si ce n'est pas trop indiscret bien sûr » demanda Michael à la jeune femme.
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MessageSujet: Re: Get cha head in the game Get cha head in the game  EmptyMar 31 Aoû - 22:34

Ouf, c’était passé comme une lettre à la poste, finalement. L’hôpital était un endroit où beaucoup de monde passait, à part en étant le meilleur physionomiste possible, il fallait vraiment être doué pour se souvenir parfaitement du moindre visage croisé.
Elle n’aurait pas cru que sa question provoquerait une telle réaction. Le rire. C’était si stupide que ça, qu’elle pense que le personnel médical ne sortait que rarement ? Après tout, elle ne croisait presque jamais d’habitants de la zone Neutre hors de celle-ci, et elle n’était pas la seule à émettre cette remarque. Plus d’un lui avait déjà fait remarquer qu’ils ne se baladaient pas plus que ça. Après, il était vrai que toutes les informations n’étaient pas bonnes à prendre, surtout dans un contexte comme le leur. La réponse du jeune homme confirma également ses pensées. Evidemment, être le seul hôpital du coin ne devait pas aider à libérer du temps à ceux qui y travaillaient. Entre les blessures et maladies de tous genres, cela devait être dur de s’accorder un peu de repos, surtout avec le manque probable de personnel. Alama n’avait jamais pris garde à cela. Elle n’aimait pas traîner dans l’hôpital. Déjà, on la prenait toujours pour une malade si elle avait le malheur de se balader un peu trop dans les couloirs. Et puis, elle considérait déjà comme une chance de pouvoir vivre dans ce quartier, elle n’allait pas faire regretter la décision prise de l’héberger, en gênant le personnel médical. Elle se faisait discrète, évitait les heures de rush, ne se mettait pas dans les pattes des médecins, et évitait surtout de demander la moindre chose ou un coup de main. Sans oublier qu’un hôpital, eh bien ce n’est pas l’endroit le plus agréable pour la promenade matinale.


« Désolée… J’avais entendu ça un jour… Comme je l’avais plus ou moins remarqué, je pensais que c’était volontaire. Mais c’est vrai que ce doit être épuisant, après une journée complète, d’aller se promener dans les autres communautés. »

Malgré cela, Alama ne concevait pas qu’on ne puisse s’octroyer un moment pour se vider l’esprit. Certes, chaque paire de bras était importante, mais entre la fatigue, la monotonie et le fait de ne voir ni le soleil ni des personnes extérieures, cela n’était pas plus sain pour eux. Ni pour les malades. Un esprit reposé en vaut deux. Elle avait discuté un jour avec une ancienne étudiante, qui avait été propulsée plus que rapidement comme aide-soignante, ou quelque chose dans le genre, après son arrivée au Sud, par faute de moyen humain. Elle lui racontait son quotidien (agréable certaines fois, mais surtout morbide), et lui avait juste dit qu’elle rêvait de voir la plage. La plage ! Elle était à moins d’un kilomètre, et elle n’avait même pas eu le temps d’aller jeter un coup d’œil ! Evidemment, Alama en avait déduit que c’était donc vrai, que le personnel de l’hôpital ne sortait qu’en cas d’extrême urgence. Elle était bien contente de se faire dire le contraire.

Alama écouta la suite, sans répliquer. Il cumulait les postes celui-là alors. En plus il était responsable de la sécurité. Peut-être même qu’ils s’étaient croisés à une négociation. Non, Alama se souviendrait de lui. Elle faisait en sorte de mémoriser chaque visage et chaque nom, et de tisser des liens, mêmes lointains, avec chaque personne importante des réunions. En cas de problème, et surtout en cas de besoin, elle savait à qui faire appel. Et elle savait surtout qui éviter, ou quelles étaient les faiblesses les plus voyantes de chacun. Cela ne lui avait pas encore servi, car elle n’avait pas géré de conflit où elle était impliquée personnellement, mais en cas de soucis, elle savait plus ou moins comment insister avec chacun, et comment les décider à lui rendre service. Non, c’était même certain qu’ils ne s’étaient jamais réellement vu, ou du moins assez longtemps pour discuter ensemble. Par contre, il connaissait du monde à l’Ouest. Mauvaise chose. Alama également. Et pas les meilleurs. Mais elle ne pensait pas qu’ils avaient des personnes en commun.


« A l’Ouest, vraiment ? Personnellement, j’aime bien aller à la plage. C’est le seul endroit vraiment différent. »

Mais sa remarque ne suffit pas à faire oublier la curiosité du médecin. Ah, c’était la première personne non médicale qu’il voyait qui habitait tout de même la zone neutre. Ahah, quelle coïncidence. Elle sentit tout de même ses jours chauffer. Mais son sourire ne lui faisait pas penser qu’il posait la question vicieusement. C’était une remarque tout ce qu’il y avait d’inoffensif, se répéta-t-elle. Après tout, cette partie de sa vie, elle n’était pas obligée de la cacher.

« On va dire que c’est… Un échange de bons procédés. Je leur rends service, ils me laissent loger là. J’aime beaucoup trop être neutre pour choisir une communauté. Alors j’ai négocié ma chambre. Et puis, je ne dérange pas, la preuve, vous ne m’avez même pas remarquée, alors que vous êtes le chef de la sécurité ! »

Elle adora sa petite pique vers la fin. Le chef de la sécurité ? Il fallait se le mettre dans la poche. Si elle reformulait sa phrase, cela donnait : je « deale » leurs moyens, ils me laissent crécher dans une chambre vide, et en plus je me fais toute petite. Quoi de mieux ? Elle adorait se dire « dealeuse ». Déjà avant, au Nord, elle se présentait tel quel, devant ses amis. C’était plus ou moins ça de toute façon. La négociation n’était qu’un gros trafic, et elle gérait celui de l’hôpital. De toute façon, la rumeur courait déjà qu’une personne extérieure négociait leurs moyens matériels, mais personne n’en était vraiment sûr, et surtout personne ne pourrait deviner que c’était elle. Avait-t-elle la tête d’une telle personne ? Seuls ceux qui se demandaient pourquoi ils n’étaient pas en manque de bandes, gants, et autres choses utiles commençaient à se poser des questions, mais comme il le disait lui-même, ils étaient bien trop occupés pour penser à autre chose qu’à leur occupation principale.

Que faisait-elle là si tôt ? Comment dire ? J’échange des livres contre des bonbons à une petite frappe pour remplir ma bibliothèque personnelle. C’était plausible ? S’il ne lui riait pas au nez, il allait la prendre pour une débile, ou une menteuse. Mais après tout, qui mieux que le chef de la sécurité connaissait les bons plans en matière de trafics du coin ? Du moins, c’est sur cette pensée qu’elle se décida à lui en parler.


« Ce n’est pas indiscret. Je collectionne les livres. Et on m’en échange quelques fois. J’ai fait une bonne prise. Je vous échange tous les livres que vous trouverez ! »

Avec un tapotement sur le sac qu’elle maintenait toujours derrière elle et un léger sourire amical, qui voulait plus dire « je ne fais rien de mal, n’est-ce pas ? Je me cultive, et c’est important pour le bon fonctionnement du cerveau. D’ailleurs, je suis sûre que vous êtes intéressé ! ». Une bonne prise n’était pas à proprement parlé un magazine féminin, mais un conte Disney en excellent état. Elle avait dans sa réserve quelques ouvrages médicaux, dont quelques uns en anglais, et une superbe encyclopédie du corps humain, qu’elle n’avait montré à personne pour le moment. Elle était persuadée qu’il y aurait trop de convoitises dans l’hôpital, les références libraires manquant cruellement en cas de doute. Elle voulait bien rendre service, certes, mais elle ne laisserait la consultation qu’à certains chefs de services s’ils lui demandaient. C’était la condition pour garder sa précieuse collection en bon état.

« Et, bien sûr, je peux me vanter d’avoir en ma possession quelques ouvrages qui seront, je pense, fort intéressants, et surtout utiles, avec votre manque cruel de références à l’hôpital. Je sais de source sûre que le moindre doute de l’équipe médicale ne peut être vérifié nulle part, hormis entre vous. J’ai la collection la plus importante de la ville, sans m’avancer. Je ne parle pas du livre marin qui apprend à faire tous les nœuds possibles et imaginables avec un bout de ficelle… Mais que pensez-vous de l’Encyclopédie Médicale ? La préface précise que c’est un ouvrage de référence ! Je n’ai réussi à réunir que la première moitié, il est en plus de trente ouvrages ! Je suis ouverte à toute négociation » précisa-t-elle bien vite derrière.

Guettant la moindre réaction, elle se demandait comme il prendrait une telle révélation. Personne ne faisait attentions aux livres dans la ville, ce n’était donc pas un mal de se les procurer. Surtout qu’elle ne commettait aucun vol. Mais, cacher de telles informations était peut-être égoïste. Mais elle ne pouvait se permettre de laisser le libre accès, pour des raisons évidentes de conservation. Elle s’apprêtait à en discuter avec les dirigeants de l’hôpital, mais l’occasion était, là, trop belle.



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MessageSujet: Re: Get cha head in the game Get cha head in the game  EmptyVen 10 Sep - 23:40

    Il avait peut-être été trop brutal. Sa réponse avait mise mal à l'aise la jeune femme. Après tout, elle n'était pas tout le temps à l'hôpital. Lorsqu'elle s'y trouvait elle devait toujours croiser quelqu'un en train de travailler. Après, définir si c'était toujours les mêmes personnes, ce n'était pas forcément facile. Et puis, cela semblait normal qu'elle se soit fiée aux dires de la rue. Elle avait l'air d'y être tout le temps d'ailleurs. Une femme de la rue, s'était rare pour un habitant de la Zone Neutre. Quand Michael y pensait, elle n'avait rien d'une habitante de la Zone Neutre. C'était étrange à dire, mais on pouvait déjà cerner des profils à Tijuana. La communauté de l'Ouest par exemple, s'était plutôt les gros dures, les repris de justices, etc. La communauté du Sud, les personnes discrètes qui n'ont pas vraiment fait grand chose pour venir de l'autre côté du Mur, etc, etc. Il aurait plutôt dit qu'elle venait de l'Est ou que s'était une "solitaire", comme certains appellent les vagabonds. Elle avait un look assez « cool », pensa Michael. Bizarrement, la jeune femme parût surprise quand il lui dit qu'il allait souvent à l'Ouest et qu'il y avait beaucoup d'amis. Peut-être avait-elle peur? Il est vrai que comme l'avait avoué Michael, les gens de l'Ouest avait « un gros passé », si l'on pouvait dire. June, n'aimait pas non plus s'y promener, même accompagnée. Mais, les gens que connaissait Michael, n'étaient pas des anciens taulards ou des mercenaires. C'était plutôt des anciens soldats. Oui, il avait de nombreux ex-soldats à l'Ouest. Avoir de beaucoup d'anciens membres des forces de l'ordre aidait à garder un peu d'équilibre, parmi la foule de badboys. L'Ouest, n'était pas si hostile quand on savait un peu se débrouiller. Et puis, comme elle disait, il y avait la plage. Il est vrai que l'océan adoucit chacun d'entre nous. Lorsqu'il habitait encore à Miami, de l'autre côté du Mur, Michael adorait passer des soirées sur la plage, à faire son footing, se promener avec une amie ou à tout simplement prendre l'air frais et regarder le soleil se coucher sur l'océan. Romantique à ses heures, Michael? Ah, peut-être qui sait? Plus personnellement, il se souvenait surtout des dizaines de feux de camps et de fins de soirées bien arrosées, qu'il avait fait avec ses potes durant l'internat de médecine. Il était jeune et con, comme on dit. Mais, même si il ne buvait plus maintenant, il aimait toujours la plage et la mer. Cela lui rappelait Miami. Une époque bien lointaine maintenant. Mais, la conversation prit une toute autre tournure quand la brunette répondit à sa dernière remarque. Il semblait que la jeune femme logeait dans l'hôpital universitaire par un échange de bons procédés. Michael resta interloqué. Elle avait négocié sa chambre? C'était incroyable. Toutes personnes ayant décidé de résider sur la Zone-Neutre, avait un droit automatique sur une chambre. Il suffisait juste qu'elle fasse une demande, mais en aucun cas sa chambre était dû. Cela avait été voté au conseil. C'était comme pour les soins, les malades ne payaient rien. Ils venaient aider ou donner quelques choses à l'hôpital après. Seulement ils le voulaient, mais il n'y avait aucune obligation. Vu le nombre de chambres encore libre dans l'université, il n'y avait vraiment pas de quoi négocier quelque chose. Il ne savait pas qui lui avait dit cela et avec qui elle avait passé un marché, mais cela n'était pas normal. « Attendez, si êtes une résidente officielle de la Zone-Neutre, vous n'avez rien à devoir en échange de votre chambre. Votre logement fait partie de vos droits. C'est automatique. La Zone-Neutre fournit un logement à tout ses résidents gratuitement. Vous rendez service que si vous en avez envie ou que si c'est votre job. Votre chambre n'appartient qu'à vous ». C'était bête à dire, mais à Tijuana tout le monde avait le droit à un toit. La ville était encore trop peu peuplée, pour avoir un problème de place dans les habitations. Et personnes ne devaient être dehors, à moins de l'avoir choisi (comme les solitaires). A Tijuana tout se troquait, sauf cela. La nourriture, le matériel, etc, oui. Mais pas le logement. Cela faisait partie des lois et droits à Tijuana. Tout le monde a le droit à un toit, à parts égales. Autrement dit, les grandes villas des anciens quartiers riches avaient été divisées en plusieurs parties, pour éviter les inégalités. La jeune femme ne le savait peut-être pas, mais maintenant, c'était résolu. Michael, ne pouvait concevoir que cette jeune femme puisse travailler pour l'hôpital en échange de sa chambre, alors qu'elle n'avait pas lieu de le faire. Michael échappa un petit rire, lorsque la jeune femme lui dit le sujet de sa présence à l'Ouest. Elle collectionnait les livres. C'était marrant. Ou peut-être pas d'ailleurs. Disons que c'était assez marrant de collectionner les livres à Tijuana, quand on sait que chaque objet peut servir à être échanger contre de la nourriture. La nourriture était beaucoup plus importante que la littérature de l'autre côté du Mur. On s'inquiétait plus de savoir si les camions de livraisons de vivre étaient arrivés, que du dernier livre que l'on pourrait lire. Michael avait déjà échangé quelques livres pour acheter de la nourriture et des piles pour son radio-réveil. Si il avait su que quelqu'un faisait le contraire, il n'y aurait jamais cru. Après réflexion, il se disait que ce n'était pas si stupide que ça en avait l'air. Ce n'était parce qu'ils vivaient un peu « en enfer », rejetés par la société, qu'ils n'avaient pas le droit de se cultiver. Le savoir et la littérature étaient des choses très importantes, qui formaient les grands hommes. Et si quelqu'un ne s'efforçait pas de préserver cela dès aujourd'hui, alors quand pourrait-on le faire? Les produits circulaient tellement. La plupart des gens échangeaient des livres contre d'autres choses plus utiles, elle devait surement avoir une belle collection. Ce que confirma la jeune femme quelques instants après. Elle semblait très maline. Et Michael ne doutait pas qu'elle devait être une très bonne femme d'affaire. En tout cas, dans sa petite entreprise personnelle. « Des livres? C'est pas commun de croiser quelqu'un à Tijuana qui cherche des livres. En général, on cherche plutôt à s'en débarrasser. Mais bon cela, ça doit vous arranger », plaisanta Michael. La jeune femme sourit et reprit la parole. « Je peux me vanter d’avoir en ma possession quelques ouvrages qui seront, je pense, fort intéressants, et surtout utiles, avec votre manque cruel de références à l’hôpital. Je sais de source sûre que le moindre doute de l’équipe médicale ne peut être vérifié nulle part, hormis entre vous ». Michael ne répondit rien. Certes, elle n'avait pas tout à fait tort mais, sa remarque était un peu vexante. La plupart du personnel médical était assez qualifié pour ne pas avoir à chercher ses diagnostics dans les livres. Même si cela pouvait toujours aider. Et puis, en tant qu'ancien médecin et chirurgien, Michael savait très bien que, en cas de doute, on demandait plus souvent à ses confrères, qu'à un de ses livres. Mais, Michael la laissa continuer. « Que pensez-vous de l’Encyclopédie Médicale ? Je n’ai réussi à réunir que la première moitié, il est en plus de trente ouvrages ! Je suis ouverte à toute négociation ». Michael ouvrit soudain de grands yeux. « Vous avez l'Encyclopédie Médicale? ». Même si comme l'avait dit Michael, les livres n'étaient pas forcément utiles, l'Encyclopédie Médicale étaient un ouvrage très important. C'était inconcevable qu'elle puisse en avoir quinze volumes. Michael était plus intrigué que jamais. Il fallait absolument que l'hôpital obtienne ses ouvrages. La jeune femme voulait les échanger contre n'importe quoi. N'importe quoi? Michael, ne savait pas trop ce qu'il pouvait lui proposer contre cela. De la nourriture? Ce n'était pas de son ressort. Il bafouilla quelques instants en cherchant dans sa tête, quand son regard se posa sur le sac de la jeune femme. Il la regarda et voyant son réel intérêt pour les livres, il tenta quelque chose. « Je...Ce n'est pas qui m'occupe de cela mais, je pense que...la bibliothèque de l'Université aurait peut-être besoin d'être remise à neuf. Elle est fermée pour l'instant, mais je crois qu'il y a encore de nombreux livres à l'intérieur. Et, je pense qu'il serait temps qu'ils sortent du noir ». En disant cela Michael, savait très bien qu'il allait provoquer comme un big-bang dans la tête de la jeune femme. Si elle aimait les livres, il savait où il y en avait. Et ceux-là, elle n'aurait pas besoin de les troquer. Aucuns membres du personnel médical et de la communauté n'avaient le temps, l'envie ou l'intérêt de s'occuper de l'ancienne bibliothèque qui se trouvait dans l'hôpital universitaire. Alors, si elle pouvait en faire quelque chose, cela serait magnifique. « Personne n'a le temps de s'en occuper à l'hôpital, alors si vous voulez, je peux demander à mes supérieurs de vous donnez l'accès à cette bibliothèque. Je ne pense pas qu'ils seront contre et comme cela vous pourrez ranger vos livres, comme vous voulez ». Michael conclut là-dessus et attendit la réaction de la jeune femme. Elle devait surement s'attendre à une réponse, mais surement pas à celle-là. Il espérait que cela allait lui faire plaisir. La jeune femme semblait vraiment aimer son petit trafic de livres. Et d'ailleurs, comment s'appelait-elle? Il ne le savait toujours pas. « Pardon, c'est quoi votre prénom au faite? » demanda Michael, soudainement.


Dernière édition par Michael Arthur Anders le Sam 11 Sep - 17:48, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Get cha head in the game Get cha head in the game  EmptySam 11 Sep - 17:38

Oooh comme c’était mignon, il s’inquiétait de savoir si elle ne s’était pas fait arnaquer. Elle ne put retenir le léger rire qui s’échappa de sa gorge en pensant à l’image du bienveillant qui s’inquiète qu’elle ne se fasse avoir par de grands méchants loups. C’était donc ça, la réaction étrange qu’il avait eu quand elle lui avait annoncé qu’elle échangeait sa chambre. Au début, elle pensait qu’il allait lui dire qu’elle n’avait rien à y faire, ou qu’elle serait bien mieux ailleurs. Cela aurait été fort possible. Avec tout le travail qu’ils avaient, cela ne devait pas forcément les réjouir que certains viennent squatter sans rien en échange, comme des profiteurs. Après tout, elle ne faisait rien de visible pour eux et c’était évident que certains qui n’étaient pas au courant devaient sans doute se demander pourquoi elle trainait là, sans même rendre visite à un malade ou quelque chose comme ça. Mais bien au contraire, il lui annonça que chacun avait droit à une chambre, même sans contrepartie, que c’était ouvert à tous et sans obligation d’achat. Ce fut à elle d’ouvrir de grands yeux ronds. Non mais ils étaient sérieux ? Ce serait elle qui gérerait ça, cela ne se passerait certainement pas comme ça ! On n’était pas chez mémé, chacun devait mériter sa chambre. Sauf cas de force majeure évidemment, les enfants, malades, personnes âgées et autres cas spéciaux ne pouvant effectivement pas rendre service. Mais pour elle, c’était évident que chacun devait participer un peu, pour que tout se passe pour le mieux. Elle ne pensait pas au travail forcé bien évidemment mais c’était beaucoup trop facile de profiter d’un toit pour le simple fait d’être là. Mais après tout, peut-être était-ce pour cela qu’elle n’avait jamais désiré diriger. Elle savait qu’elle serait bien trop injuste envers ceux qui n’obtiendraient pas ses faveurs.

Pour elle, c’était en guise de remerciement qu’elle rendait ce service. On ne lui avait pas précisé que chacun pouvait avoir une chambre, mais elle n’avait même pas demandé en réalité. Elle se devait de le faire. C’était beaucoup trop facile. Les médecins travaillaient sans compter leurs heures, et elle profitait du même confort sans rien ? Non, elle se sentirait bien trop mal. De même, cela l’occupait. Elle avait le sentiment d’être importante. Elle aimait se dire que plus d’une personne lui était redevable, soignant ou soigné. Elle savait qu’elle ne faisait pas tourner l’hôpital, mais elle aidait singulièrement et appréciait cette idée. Et puis, elle était faite pour ça. Elle était faite pour discuter, rogner, dealer, négocier, bref, pour conclure des affaires. Elle était douée là-dedans et avait l’impression de retrouver un semblant de vie normale en le faisant. C’était effectivement un échange de bons procédés, mais sans contrainte aucune. Se devant de rassurer le jeune homme sur le fait que personne n’avait agi de façon malhonnête envers elle, elle lui répondit sans plus s’attarder.


« Oh non, ‘faut pas vous en faire hein ! On ne m’a forcé à strictement rien ! Le logement est mon droit, et le service que je rends mon devoir. Je n’aime pas être redevable de quoi que ce soit. Les bons comptes font les bons amis. »

Elle ne s’attarda pas plus dessus, ne désirant pas débattre de ses fonctions au sein de l’hôpital. Ce n’était pas un secret, et plus d’une fois elle aurait rabattre le caquet à deux trois personnes, mais là tout de suite, elle ne ressentait aucune envie de se mettre en avant.
D’autant que le sujet qu’ils abordèrent l’intéressait bien plus. Effectivement, ce n’était pas commun de s’occuper des livres à Tijuana. Mais c’est comme la Bourse. On vend, on vend, et quand on se rend compte que ça a de la valeur, on ne cherche qu’à racheter. Ces livres auraient de la valeur un jour, c’était certain. Les hommes sont ainsi faits. Dans l’enfer, ils oublient leur culture, leurs œuvres et leur éducation. Mais quand ils redeviennent sédentaires, ils ne cherchent qu’à s’instruire. Et à ce moment-là, Alama sera là. Avec des livres d’une valeur exceptionnelle. Quand on sait qu’ils vendent certains bouts de cailloux des milliers de dollars, un livre rare, voire unique, elle n’osait imaginer combien elle en tirerait.

Et même sans prendre en compte cet aspect pécuniaire, elle y tenait, à ces livres. Ils étaient leur histoire, leur présent, leur futur. Tout ce qu’ils faisaient aujourd’hui avait une explication dans leur histoire, qui était dans ces livres. Elle avait tout appris avec eux et rien n’avait plus de valeur. Les rares hommes qui ont valu la peine, dans leurs centaines d’années d’existence sont ceux qui ont écrit des œuvres durables. Et elle ne cherchait qu’à les retrouver. C’était eux qui lui disaient quoi faire. Alors non, ce n’était pas commun, mais ce n’était pas parce que tout le monde s’en fichait qu’elle devait faire de même. D’ailleurs la tirade qu’elle lui fit sembla l’intéresser. Ainsi donc l’Encyclopédie l’intéressait ? Elle n’avait lu nulle part que c’était un ouvrage de référence, mais il faut bien montrer la carotte pour attirer l’âne (non pas qu’elle le prenait pour un âne, bien sûr). Elle ne se contenta que de répondre d’un hochement de tête avec un « hum hum » bien placé pour le laisser mariner encore un peu. La patience est la clé. Elle le laissa marmonner sans trop comprendre les quelques sons qui sortaient de sa bouche, se doutant qu’il devait passer en revue les propositions qu’il pouvait lui faire (et qui l’intéresseraient).

Quand il parla. La bibliothèque de l’Université ? Moui, c’était intéressant. Il devait y avoir des livres vraiment intéressants, classés qui plus est. Et très certainement en bon état. Elle ne fit pas paraître ce qu’elle pensait, mais réfléchit à toute allure. Un véritable bouillonnement d’idées. La bibliothèque de l’Université, vraiment… Elle savait qu’elle était là, mais comme il l’avait précisé, elle était fermée. Elle avait bien pensé la forcer mais ce n’était pas une très bonne idée. Et elle voulait attendre un peu avant d’en discuter avec les responsables. Mais si on lui servait sur un plateau d’argent, ce n’était pas plus mal. Mais ne pouvait-elle pas l’obtenir d’elle-même ? Elle poussa sa réflexion un peu plus loin. Comme il le disait, elle était fermée et personne n’avait le temps de s’en occuper. Ouais, le temps, c’est ça. Elle savait très bien que tout le monde s’en fichait, oui. Mais c’était une proposition correcte. Cependant, il fallait qu’elle discute des conditions de cette offre. A qui serait-elle redevable ? Aurait-elle des obligations ? Serait-ce à elle de la diriger ? Parce qu’elle avait une idée bien précise de l’utilité d’une bibliothèque. Et ne comptait pas en laisser l’accès à qui le souhaiterait, c’était évident. Elle n’allait pas leur laisser une partie de sa collection qui apparemment avait de la valeur pour rien.

Elle fit une moue de réflexion, avant de se tourner vers le médecin. Les négociations ne se faisaient pas sur plusieurs jours, et il fallait qu’elle ait une garantie.


« Effectivement, c’est une offre correcte. Mais je ne pense pas qu’elle soit équitable. J’aurais certaines conditions à poser, et bien des choses à définir avec qui m’en donnera l’accès. Il faut tout d’abord que je la voie. »

Elle savait bien qu’ils n’allaient pas se lever de suite et aller la visiter, mais c’était une condition qui devait semblait évidente. Consciente également qu’elle ne pariait pas sa vie, elle se décrispa un petit peu et fit un petit sourire amical. D’ailleurs lui-même la détendit en lui posant une question un peu plus personnelle. Son nom ? Elle pensa un instant lui en donner un faux, puis se ravisa avec un sourire. C’est bon, elle n’avait plus 15 ans.

« Ah oui, pardon. Je m’appelle Alama. Alama Organ. Et vous ? »


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THE LAST HOPE
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Get cha head in the game  Vide
MessageSujet: Re: Get cha head in the game Get cha head in the game  EmptySam 11 Sep - 23:32

    Cela avait été à elle, d'ouvrir de grands yeux quand Michael lui avait dit qu'elle n'avait pas de services à rendre en échange de sa chambre. Décidément, ses deux là n'étaient jamais sur la même longueur d'ondes. « Oh non, ‘faut pas vous en faire ! Je n’aime pas être redevable de quoi que ce soit. » Elle marquait un point. Et Michael venait de s'en trouver avec elle, un point commun. Lui aussi n'aimait pas être redevable de quoi que ce soit à quelqu'un. Il avait cette bonne ou mauvaise habitude de rendre le double quand on faisait le simple pour lui. Il ne pouvait pas s'en empêcher, il était trop gentil. Euh non, c'était surtout une question de fierté masculine. Non, précisément c'était son égo. Lorsqu'on lui rendait un service, il rendait le double. Premièrement parce qu'il adorait faire plaisir, mais aussi deuxièmement (et surtout), parce qu'il aimait se la péter. Oui, lorsqu'il le pouvait (et quand il n'était pas maladroit, comme aujourd'hui), il aimait en mettre plein la vue. Mais d'une manière très discrète. Il aimait en mettre plein la vue, mais comme si de rien n'était, quoi. Sans se vanter. Non, parce que se vanter ouvertement et à outrance ça, il ne le pouvait pas. En clair, il aimait juste faire les choses en grand. Comme les conneries d'ailleurs. Le passé lui en était témoin. C'était d'ailleurs pour cela qu'il était de l'autre côté du Mur aujourd'hui, parce qu'il avait fait une connerie, modèle géant. Mais cela, il n'y avait que June qui le savait pour l'instant. Pas qu'il aimait se la péter, mais qu'il avait fait une grosse connerie. « Les bons comptes font les bons amis », ajouta la jeune femme en souriant. Michael ne savait pas comment prendre cette phrase. Venait-il de celer définitivement une nouvelle amitié ou alors la jeune femme venait-elle de montrer son côté strictement intéressé? La belle brune aux yeux gris et aux lunettes noires semblait avoir deux facettes. Il faudrait à l'avenir que Michael fasse attention. Il n'aimait pas vraiment qu'on l'utilise, ni qu'on le prenne pour un imbécile. Encore moins une femme. Mais ses drôles de spéculations étaient pour l'instant à laisser de côté. Il venait de lui faire une proposition des plus alléchantes pour un petit rat de bibliothèque comme elle. L'Encyclopédie Médicale contre une bibliothèque entière, il y avait de quoi foncer tête baisser. Et bien...euh...non. Pas elle. Déçut. Oui, Michael était déçut et surprit. Elle n'était vraiment pas facile à suivre, ni à cerner, ni à comprendre d'ailleurs. Cela en devenait énervant et intriguant aussi. Une offre correcte. Un peu qu'elle était correcte! Pas équitable? Mais pourquoi s'en souciait-elle autant? Elle était tout bénèf' si cette histoire se faisait. Pourquoi faisait-elle autant de manière? Par prudence? Par peur? Elle devait sûrement se dire qu'il y avait un os là-dessous. Michael était quelqu'un de confiance. Et il n'aurait jamais arnaqué cette fille. Elle lui demandait des livres, il lui proposait de lui en donner autant comme autant et elle venait faire la fine bouche. Michael était déboussolé. Elle était dur en affaire. Plus qu'il ne le pensait. Elle aurait certaines conditions à poser? Décidément elle y tenait à ses bouquins. Pourtant ce n'était pas à Tijuana qu'on allait lui en voler. Vu que la plupart des gens cherchaient plutôt à s'en débarrasser. D'un autre côté, elle était prudente et prudence est mère de sagesse. Mais bon c'était peut-être exagéré quand même. Bien sûr, qu'il faudrait qu'elle la voit cette bibliothèque, mais par ailleurs il fallait qu'il en parle à ses supérieurs. « Bien sûr, bien sûr, évidemment. Il faudra que je demande la permission à mes supérieurs d'abord, mais ce sera quand vous voudrez », sourit Michael. Oups, il ne l'avait (peut-être) pas fait exprès, mais sa dernière phrase résonnait comme une invitation. Une invitation pour la voir en sa compagnie. Pourvu qu'elle ne le prenne pas mal, pensa Michael. « Enfin, je voulais dire, je vous donnerais la clé et vous pourrez la visiter comme bon vous semble », s'empressa-t-il de rajouter. Il n'était pas vraiment à l'aise aujourd'hui. Il faut dire qu'il n'était pas partit du bon pied avec cette jeune femme. C'était une première rencontre assez fracassante! Bouh, il lui avait (accidentellement) lancé un ballon en pleine figure. On avait vu mieux pour se faire de nouveaux amis. Puis, il la vexait, elle le vexait, etc. Vu de l'extérieur, ils devaient franchement faire pitié tout les deux. Michael était perturbé et amusé par cette belle...Alama. Alama Organ. Ce nom lui disait quelque chose. Quoi? Il ne le savait pas. Il l'avait peut-être entendu un moment à l'hôpital, mais s'était tout. « Et vous? », lui demanda-t-elle à son tour. Vu la manière dont elle s'était présentée, Michael aurait voulu dire James, James Bond. Mais bon, ce n'était pas forcément très drôle après tout. Et puis, ils n'avaient pas gardé les vaches ensemble donc, ce genre de plaisanterie n'était peut-être pas à faire tout de suite. Michael rit intérieurement de sa blague et se contenta de répondre en bon et du forme à son interlocutrice. « Michael. Michael Anders. Enchanté », dit-il en lui tendant sa main droite. Heureusement que c'était la droite d'ailleurs, puisqu'elle avait le poignet gauche foulé. « Vous avez un prénom très original », rajouta Michael. C'est vrai que Michael, lui, ne l'était pas du tout...original comme prénom. Ils se serrèrent la main et restèrent un moment à se sourire comme deux parfaits idiots. Michael chercha désespérément quelque chose à dire pour couper court à ce moment pathétique. Vous venez d'où? - pensa à lui demander Michael. De New York! Elle venait de te le dire, abruti! Il posa alors son regard sur son poignet gauche. « Ca va mieux votre poignet? », demanda-t-il d'une voix redevenue neutre. Il ne s'attendait pas à ce qu'elle lui réponde un grand OUI, mais au moins que la douleur avait un peu passée. Michael se retourna et jeta un coup d'oeil vers l'horizon. Le soleil avait commencé à se lever pendant qu'ils parlaient. Il était peut-être temps qu'ils rentrent à l'hôpital. Michael allait devoir prendre son tour de garde. Pour la douche, c'était surement raté, mais il aurait peut-être le temps de la soigner avant que l'hôpital soit bondé de monde. « Je crois qu'il serait peut-être temps d'aller à l'hôpital, votre poignet a besoin d'être soigné et je pense qu'il va falloir que je vous ausculte pour voir si vous ne vous êtes pas fait mal autre part », conseilla Michael en rassemblant ses affaires. « Vous pouvez marcher? » demanda-t-il gentillement. Si elle avait pu venir jusqu'au banc, normalement, oui. Mais Michael préférait toujours demander.
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