"Les hommes naissent libres et égaux … Cette utopie n'est elle pas magnifique ! Ce petit bout de phrase connu de tous comme la vérité absolu n'est que la partie immergée d'un mensonge qui surpasse l'humanité. Je me prénomme Zora Evelina Andrews et malgré tout ce qu'en dise les gens ma vie n'a pas été un conte de fée. Mais je n'ai pas honte de mes origines au contraire ! Mais laissez moi vous conter cette histoire.

A l'époque où tout commença Prague était une ville magnifique et prestigieuse par son architecture et sa culture. En apparence si riche et somptueuse, elle cachait dans son ombre un peuple pauvre et affamé qui espérait sans cesse de voir leur lendemain plus florissant. Je suis née dans une famille qui ne possédait que l'espoir pour survivre. Cadette d'une famille de sept enfants je n'ai pas eus la chance d'être gâtée et d'accéder à l'école. Au lieu de ça j'aidais mes parents du mieux que je le pouvais. M'occuper de mes frères et sœurs était chose courante ainsi que soulager ma mère dans ses travaux. Sauf qu'à l'aube de mes 16 ans, la jeune fille que j'étais rêvait d'une autre vie. Le rêve américain … Assisse dans mon lit que je partageais avec mes sœurs, je ramenais mes genoux contre ma poitrine alors que des perles salées coulaient le long de mes joues pour tomber lourdement sur le drap. Je devais être forte pour moi mais surtout pour eux. Je devais les aider même si cela devait signifier mon départ. J'avais pris ma décision il y a peu sous le regard soupçonneux de ma mère qui voyait le regard de sa fille se voiler dès qu'elle venait à le croiser. Le billet d'avion était acheté tout comme mon sac était prêt. La maison qui n'était composée que d'une seule pièce était endormie à mon plus grand soulagement. Je n'étais pas prête à supporter des adieux déchirants ainsi que les plaintes de désespoir de ma mère. Mes bras se refermèrent autours de mes genoux alors que j'essayais de calmer les sanglots qui agitaient ma poitrine. Comme toute personne normale j'avais peur de l'inconnu … Tout quitter pour commencer une nouvelle vie. Je n'étais qu'une gamine influencée par les images qu'elle voyait défiler devant ses yeux durant toute la journée. Séchant mes larmes, je me levais en souplesse pour sauter le corps de ma grande sœur. Je m'attardais quelques secondes sur son visage où des cernes violettes se dessinaient sous son regard. Je plaçais rapidement ma main devant ma bouche pour étouffer mes pleurs. Mon choix était fait … Je traversais alors le lit de mes frères puis celui de mes parents pour atteindre la porte. Le regard baissé, je retenais ma respiration alors que mon cœur se serrait à cette vision qui n'allait pu être mienne. Je déposais une lettre que j'avais rédigé il y a peu pour mes parents sur le bord de leur lit. Et à présent je me retrouvais face à la porte, ma main suspendue sur la poignet dans l'attente d'une once de courage pour l'ouvrir. Ne pas regarder en arrière et avancer … Fermant les yeux j'ouvris la porte pour vite m'engouffrer à l'extérieur tout en la refermant aussitôt. La chaleur de l'été me frappa de plein fouet tout en me faisant suffoquer. Je pouvais encore faire demi tour … NON ! Animée d'une force dont j'ignorais l'existence mais jambes se mirent à courir alors que des larmes reprenaient leur place maitresse sur mon visage. Je courais vers une nouvelle vie … mais allait elle être plus belle ?

Arrivée à New York ma vie ne fut pas aussi belle que je l'aurais pensé. Chaque soir qui se profilaient à l'horizon devenait un calvaire pour moi. Vendant mon corps tous les soirs dès que la lune prenait le contrôle de notre monde j'essayais de tenir le coup en pensant que demain serait meilleur. Et malgré toute l'horreur que j'en éprouvais, je ne pouvais cracher sur ce travail qui me permettait de vivre dans cette jungle humaine. Ce ne fut qu'au bout de trois ans que ma vie prit un grand tournant. Avec le temps j'avais acquis une certaine clientèle qui appréciait mes services mais c'était avant qu'il ne rentre dans mon existence. Au départ il n'était pour moi qu'un client spécial qui me payait non pour mes service mais pour ma conversation et ma présence. Je le voyais alors un soir sur deux et surtout j'attendais avec impatience nos rendez-vous. Qui aurait cru qu'une femme comme moi pouvait aimer et être aimée ! Je tombais peu à peu amoureuse de lui alors que dans ses paroles pleines de promesse je me mettais à espérer une vie meilleure. Il m'offrit alors un petit appartement ainsi que mes études en sciences politiques. Je voyais enfin un avenir meilleur ! La nuit était à présent un moment de recueillement et de repos pour la jeune fille que j'étais. Sept ans plus tard alors que fêtais mes 26 ans, je devins femme de sénateur. La petite fille paumée avait laissé place à une nouvelle Zora Andrews bien plus forte que par le passé. Dire que notre mariage fut accepté par tous ne serait que mensonge. Et malgré toutes les mauvaises langues qui voyaient en notre union un moyen pour la prostituée que j'avais été de vivre dans la richesse, j'aimais plus que tout au monde mon mari. Il était mon air, la seule personne pour qui j'étais prête à tout. Cependant malgré la richesse qui était à présent mienne il était hors de question pour moi que je viennes à oublier mes racines. Elles étaient une part entière de la personne que j'étais. C'était pour cela que tous les mois de l'argent était envoyé à ma famille même si je ne pris aucune nouvelle d'eux. L'argent envoyé provenait d'une famille prénommait Andrews et non de leur petite Zora.

Un ans plus tard je rêvais d'enfants en compagnie de mon mari alors que le mur commençait à devenir peu à peu une obsession pour moi. Je ne pouvais tolérer une telle abomination de la part d'hommes à l'esprit aussi étroit qu'un dé à coudre. Profitant de ma nouvelle influence dans le monde de la politique grâce à mon mari, je commençais doucement à monter une sorte de résistance contre le plus grand fléau de l'humanité. En toute discrétion, des réunions contre le mur eurent lieu dans notre villa puis dans d'autres lieux plus clos pour ne pas attirer l'attention. Mais l'homme étant faible de nature j'aurais dut prévoir la trahison d'un des notre. Notre groupe fut décimé … Assisse devant mon poste de télévision je ne pouvais que pleurer devant tous les meurtres de mes amis camouflés pour la plupart comme des accidents anodins. Ainsi que des arrestations pour le moins douteuses. Sauf que la réalité était autre ! Comme à mon habitude lorsque la nuit venait à tomber je pris place dans le lit conjugale tout en blottissant au passage dans les bras de mon mari. Ses bras entouré ma taille alors que mon souffle parcourait avec douceur son torse. Si seulement j'avais su que ce soir allait être notre dernier, je me serais encore plus enivrée de sa personne. Sa main remonta le long de mon dos pour finir dans ma nuque où il attrapa une de mes mèches blondes. Blottissant ma tête contre sa poitrine je laissais les larmes m'échappaient. Je m'avais promis de ne plus être faible pourtant à présent que tout était perdu, il ne me restait plus que mes larmes pour crier mon désespoir. La fuite était encore possible mais il était hors de question que je l'accepte. J'allais assumer mes actes ! Doucement mes yeux se fermèrent pour la dernière fois dans ses bras. Le matin ne tarda pas à traverser les stores vénitiens de notre chambre alors que debout depuis près d'une heure j'étais enfin prête à accepter mon sort. Assisse sur le rebord du lit je regardais ma moitié dormir paisiblement alors que chaque battement de mon cœur me faisait souffrir. Un bruit ne voiture dans l'allée me fit sortir de mes songes et sans attendre je déposais un dernier baiser pour partir vers un futur incertain. Ouvrant la porte d'entrée, je tombais nez à nez avec des soldats au sourire lugubre. La tête haute, je n'émis aucune résistance pour les suivre …

Continuer à vivre malgré toute l'horreur que me procure ma personne, tel sont les maitres mots qui me permettent d'avancer dans l'espoir de trouver un monde meilleur.

Mon arrestation se déroula comme je l'avais toujours rêvé et ce en fut sans grande surprise que je fus jetée dans une cellule pourrie dans l'attente de mon exil dans le sud. Tout se déroulait comme je l'avais prévu … Mais c'était sans compter sur la barbarie des grands de ce monde qui eurent la chance de me détruire. James ne faisait plus parti de ce monde … Tout mon monde s'écroula devant les gardes qui m'annoncèrent cette nouvelle avec le sourire. Non il ne méritait pas une telle chose ! Un attentat ! Comment pouvaient ils croire que j'allais avaler un tel mensonge, ils avaient tué mon mari ! Je me laissais tomber sur le matelas qui me servait de lit alors que mon corps était enfermé dans un étau qui resserrait sa prise à chaque respiration. Avaler ma salive était un calvaire et laisser l'air pénétrer dans mes poumons encore plus. Pourtant aucune larmes ne franchirent la frontière de mes paupières ! Ces hommes ne méritaient pas un tel spectacle. Me mordant la langue jusqu'à ce que mon sang vienne se mêler à ma salive je restais stoïque. Ma raison de vivre était partie en poussière … Ce monde n'était plus à présent fait pour moi … La solitude m'étouffais un peu plus chaque soir dans ma cellule. Mourir voilà le meilleur châtiment que j'espérais ! Mais c'était sans compter sur le sadisme des grands qui m'offrir le malheur de vivre de l'autre côté du mur. Traité comme une moins que rien je fus envoyée dans le sud. Tout ce que j'avais créé partait en fumé et je redevenais la prostituée de mon passé. Je n'étais plus rien … Seul mon nom me permettait de ne pas perdre la raison.

Le sud n'était pas comme les journaux le décrivait, il était bien pire. Le chaos ! Voilà le mot qui collerait parfaitement au monde dans lequel je venais de mettre les pieds. Sang, brutalité, l'absence de loi voilà à quoi se résumait le sud à croire que l'homme avait laissé ses instincts primaires prendre le dessus. Un tel spectacle était des plus déplorable à voir. Dos au mur, seule, je me laissais alors glisser sur le sol alors que des larmes coulaient enfin sur mes joues. La dernière fois … Je devais me relever pour lui ! Pour que notre combat passé ne soit pas vain. Il vivait à travers moi tout comme il coulait encore dans mes veines. Je pouvais encore entendre sa voix résonnait dans mes oreilles avec ses nuances graves et sensuelles qui avaient toujours eus le don de me séduire et de m'apaiser. Je n'étais pas seule et j'avais devant moi un monde à reconstruire ! Les hommes ont toujours eut besoin de chef pour les diriger, il ne manquait plus qu' a savoir si j'en avais l'étoffe. Mes pas me menèrent à Tijuana à dix kilomètres de là où on m'avait jeté. Et je commençais une nouvelle en tentant de me reconstruire en plus des responsabilités qui étaient à présent mienne.