betrayed (Aahron)

« Keep holding, someone's will
Always be by your side,
Even when Evil will get to you. »

Il y a des blessures qu'on arrive jamais à guérir. Des cicatrices sur le coeur que le temps n'arrive jamais à réparer, à effacer. Même si c'est ce qu'on le souhaite le plus au monde, rien n'y fait. Bien sûr, on ne parle pas de coupures profondes, ou de marques d'opérations chirurgicales. On parle d'ecchymoses sentimentales, de blessure de l'âme. Un jeune homme qui se fait ridiculiser par toute sa classe, est un bon exemple. Bien sûr, il peut passer par-dessus, mais il aura toujours cet évènement sur le coeur. Pour Maxine, ce fut son transport vers le Sud qui lui avait brisé le coeur et l'avait marqué à jamais. Il lui arrivait de sentir, parfois, des mains qui frôlent ses cuisses pour monter jusqu'à ses joues avec une lenteur insoutenable. Les rires graves hantaient ses profonds silences quotidiens et ses plus effrayants cauchemars. Ce qui blessait le plus Maxine, c'est qu'elle n'a pas été consciente de ce qui lui est arrivé, puisqu'elle s'est évanouie après avoir reçut plusieurs coup. La jeune femme n'a donc aucunement idée de ce qui est arrivé, si on lui a volé ce qu'elle réservait pour une personne spéciale, la seule chose qui la rendrait heureuse, et ce, même si elle ne voit pas. Elle savait bien que ce devait être arrivé, à voir l'agissement des soldats avant qu'elle ne s'évanouisse, mais elle ne voulait pas le croire, n'y l'imaginer.
Depuis ce jour, elle se méfiait de toute forme de personne ayant un minimum de rapport autoritaire, militaire ou même des gardiens de communauté. Elle avait croisé l'un des seconds d'un des chefs et s'était mise à trembler de tout ses membres. Quelques jours après, elle s'était retrouvée face à un des défenseurs de la place Neutre et avait prit ses jambes à son cou, les larmes aux yeux. C'était certainement très enfantin, mais elle ne pouvait s'en empêcher, elle se devait d'éviter tout ce qui lui rappelait ce moment brouillé dans sa mémoire. Au moins, elle pouvait se réjouir qu'aucun militaire ne soit au Sud du mur de séparation, il était impossible qu'un d'eux est été catégorisé, il n'aurait sûrement pas pu permettre à la vermine de travailler avec eux, le gouvernement devait être exigeant même pour ses employés.

Où est-ce que je suis encore tombée...

Perdue dans ses pensées, agitant les bras doucement pour ne rien heurter, Maxine avait poursuivit son chemin en avançant tout droit, sans penser qu'elle se perdrait sûrement. Elle avait complètement été absorbée par la remémoration de ses souvenirs. Elle s'était même surprise à frôler ses cicatrices, alors qu'elle s'était complètement interdite d'y prêter attention. Bien que ce n'était pas la première fois qu'elle outre-passait ses interdictions. Maxine n'était pas le genre de jeune femme très forte de caractère et n'arrivait jamais à se retenir, même si ce qu'elle fait la blesse.
Encore une fois, elle repartie pour un autre monde, jusqu'à ce que brutalement, une vieille souche d'arbre la ramena à la réalité. En deux secondes, elle se retrouva par-terre, le visage en sang, car elle se l'était fendue sur le mur de la maison derrière la souche. Une vive douleur l'a frappa aussi à l'épaule et à la cuisse gauche. Elle ne pouvait pas vraiment savoir ce qui était arrivé à son épaule et à sa cuisse, mais elle sut rapidement pour son front puisque l'odeur du sang envahit rapidement son nez. Malheureusement, pour ajouter au comble de son malheur, elle eut un haut-le-coeur et vomit. Elle eut juste le temps de pousser ses cheveux avant que son petit-déjeuner ne refasse surface. Maxine ne put retenir ses larmes qui coulèrent vivement, jusqu'à en devenir incontrôlable. Elle essaya d'essuyer le sang du mieux qu'elle pouvait, pour ne pas revivre le scène qui venait de se produire.

S'il vous plaît, il y a quelqu'un...

Ses mots furent faiblement poussés par le vent, et n'était qu'un murmure à peine audible. Elle ne pouvait que prier, au point où elle était.

Trainé au Santa Cruz Hospital. Je n'aurais jamais cru que cela m'arriverait un jour. Il y a quelques semaines, cet endroit était un véritable enfer pour moi, et je refusais d'y aller, même quand j'étais blessé. La raison? Voir autant de douleur, sentir la mort s'approcher à grand pas, regarder ces êtres hurler, pleurer, je n'arrivais plus à le supporter. Je voyais déjà la douleur dans les yeux des membres de la Communauté de l'Est, et je refusais de voir la même chose autre part. Tijuana ressemblait à un énorme champ de bataille. Des corps, parfois décomposés, jonchaient les rues de la ville, et heureusement que le sable était là pour aspirer chaque goutte de sang déversées pendant les rixes. Je ne pourrais même pas imaginer ce que cela serait si la ville était entièrement bétonné. Un revolver à la ceinture, un couteau au niveau de la cuisse, et une arme dans les mains, j'avançais vers la frontière de la place Neutre. Des gens par dizaines s'y rendaient aussi, mais moi, on ne m'arrêta pas pour me fouiller, pour essayer de savoir c que je cachais. Un simple regard, un hochement de tête à la garde de la Place, et je passais, sans retirer aucune de mes armes. Le privilège des chefs. Il ne me fallut que dix petites minutes pour rejoindre l'hôpital. Non, je n'étais pas blessée, et non je n'allais pas chercher des médicaments ou des bandages. Enfin je devrais prendre cette excuse pour ne pas passer pour une imbécile tout de même. J'avais envie de savoir si elle allait mieux. Et j'avais aussi simplement envie de la regarder, et de sentir son odeur délicate. Un vrai cliché mais tant pis, si ça pouvait la faire changer d'avis sur ma petite personne.J'allais m'engouffrer dans la bâtisse quand j'entendis une voix, quelqu'un hurler à l'aide. Je regardai autours, ne voyant rien, puis mes yeux se fixèrent sur une tache brune au fond, près de plusieurs arbres.Avançant rapidement, je me mis a courir quand je vis que la tache brune était une personne, allongée sur le sol, le visage en sang. "Calmez vous, ne vous inquiétez pas!" Balbutiai-je en me mettant à genoux. Écartant quelques mèches de cheveux de la jeune femme, je vis qu'elle venait de vomir. Elle avait du se prendre uns sacré coup, et je me demandais même si elle n'avait pas une commotion. Elle avait du se prendre l'arbre, vu qu'aucune balle n'était dans son corps, aucune marque de coup...C'était assez étrange en réalité. Comment avait-elle pu se prendre un tronc d'arbre sans le voir? Me retournant rapidement vers l'hôpital, personne n'était dehors, et pourtant j'aurais eu besoin d'un brancard. Mais heureusement, je me souvenais que Christer, un ami et surtout mon second m'avait donné quelques bandages, au cas où, et l'avait foutu dans ma veste. Retirant ma veste, je déchirais un petit bout de t-shirt pour pouvoir essuyer le sang qui coulait de sa tempe. " Je vais vous faire rapidement un pansement, pour arrêter le saignement, le temps vous porter jusqu'à l'hôpital d'accord?" Fis-je en essuyant son front. Prenant le bandage qui était dans la veste, je le déroulais, et me rendit compte qu'il était a peine assez grand pour faire de tour de tête. Heureusement qu'elle n'était pas très grande. " Vous avez de la chance, dans l'armée, j'ai appris a faire des bandages. Ce ne sera pas très joli, mais ça vous ira bien...." Je voulais faire un peu d'humour pour la calmer, mais je n'étais vraiment pas douer dans ce genre de conversation.

"Calmez vous, ne vous inquiétez pas!"

Lorsque cette voix apaisante atteignit les oreilles de Maxine, elle eut le même effet qu'une dose de morphine. La douleur parut s'estomper presque s'effacer, ses hauts-le-coeur aussi. Lorsqu'elle sentit l'inconnu essuyer le sang, un sourire timide s'afficha sur ses lèvres. Maxine avait oublié le monde dans lequel elle vivait maintenant, il aurait pu simplement l'achever d'une balle en plein coeur ou dans la tête. Elle s'était attendue à ce qu'il l'aide et heureusement c'est ce qu'il a fait. La jeune femme pouvait relaxer et le laisser faire sans rien dire.

"Je vais vous faire rapidement un pansement, pour arrêter le saignement, le temps vous porter jusqu'à l'hôpital d'accord?"

Merci beaucoup...

Elle n'avait pas sur quoi répondre d'autre. Il était gentil, c'était la moindre des choses que de le remercier. Elle était très contente d'être tombée sur un homme bon, car la plupart de ceux qu'elle avait rencontré pour l'instant l'avait déçu. Elle s'était souvent demandé s'il en existait.

" Vous avez de la chance, dans l'armée, j'ai appris a faire des bandages. Ce ne sera pas très joli, mais ça vous ira bien...."

Cette dernière phrase eut, cette fois, l'effet d'un choc électrique. Elle eut instinctivement le réflexe de pousser l'homme et de reculer à l'aide de ses talons, en donnant des coups dans le sol. Le sable qu'elle avait fait s'envoler alla se loger dans ses blessures et un peu dans sa bouche aussi. Elle se remit à pleurer de plus belle et à cracher en même temps, pour évacuer les intrus dans sa salive. Comment était-ce possible ? Comment un soldat avait pu tomber dans l'autre côté du mur ? Comment l'avait-il retrouvé ? Il voudrait sûrement recommencer, quel homme pourrait s'empêcher de profiter d'une femme aveugle et sans défense. C'était sûrement idiot de penser ainsi, de laisser tomber lâchement de cette façon.

S'il vous plaît, ne me touchez... Vous avez déjà eu ce que vous vouliez... Une fois ce n'est pas assez...

Elle continuait à reculer jusqu'à ce qu'elle frappe le mur de la maison et Maxine n'avait pas vraiment la force de se relever. Inconsciemment, poussée par le sentiment de survie, elle marmonna des supplications. Ses jambes se paralysèrent de peur, elles tombèrent raides et immobiles sur le sol. Ses bras avaient la chair de poule, Maxine se mit à se gratter le droit avec une ardeur étrange. Lorsqu'elle était écrasée par le danger, c'était une manie qui se manifestait automatiquement. La jeune femme n'arrivait plus à réfléchir. Les souvenirs envahissaient sa tête et bloquait totalement son corps et son esprit. Elle ne faisait pas une très bonne renégate, si ce n'était de la sécurité de la place Neutre, elle serait sûrement déjà morte à l'heure qu'il est, seulement c'était plus fort qu'elle. Sa cécité l'avait empêché de grandir avec une personnalité forte, elle n'avait pas non plus apprit à se défendre.

S'il vous plaît, ne recommencez pas... je ne le supporterai pas.

marmonna-t-elle, d'une voix saccadée par des pleurs et des hoquets.

(Désolée, j'espère que c'est pas trop mauvais...)

Le mince sourire d'Aahron se transforma en une moue nerveuse quand la gamine le repoussa avec force, le faisant tomber sur le sol. Il n'eut pas le temps de se rattraper, et de la regarder qu'elle essayait déjà de s'enfuir, de reculer, de ne plus etre proche de lui. Le jeune homme ne comprenait rien, et restait spectateur de la scène, interloqué par ce qu'elle murmurait. Elle avait violemment réagi après qu'il est parlé du fait qu'il était militaire. Avait-elle eu un problème avec l'armée? Certainement vu la détresse qui pouvait se lire sur son visage. Elle était terrifiée, totalement pétrifiée par la présence du chef de l'Est. Aahron attrapa le bout de bandage qui était tombé au sol, le rangea, et se releva. Il resta a quelques mètres de la petite, qui venait de se cogner violemment contre un mur. " Calmez vous, je ne vous ferais rien..." Essaya-il de murmure en avançant doucement vers la jeune fille. Les seules fois où il avait vu cette terreur su le visage d'une personne, s'était en temps de guerre. Sur les visages des femmes. Certains soldats étaient indignes de leur rôle, indigne de l'armée, et se prenaient pour des dieux. La petite avait surement du être victime de la violence d'un d'entre eux. Aahron se rappelle un jour, d'avoir trouvé une femme et son enfant, dans une maison en ruine. Jack était encore avec lui a ce moment là, et les jumeaux avaient aidé la jeune fille a s'enfuir. Elle avait été retrouvé quelques heures plus tard, son corps criblé de balle. Elle avait a peine 15ans. Et jamais Aahron n'avait vu une telle peur sur le visage d'une adolescente, jamais. Elle savait intérieurement que leur intervention ne servirait à rien et qu'elle mourrait elle aussi.
Plus il s'approchait, plus il voyait la jeune fille mouver, essayant presque de s'enfoncer dans le mur de pierre. Aahron se retourna vers l'hopital, espérant que quelqu'un soit à la sortie, mais personne. Si June était là, elle saurait quoi faire lui....lui était un bon a rien en ce qui concernait les blessés. Il savait soigné, oui, mais calmer les gens, les mettre en confiance, s'était une autre pair de manche. " Ecoutez moi, je ne vais rien vous faire mais il faut vous rendre à l'hopital, sinon vous perdez tout votre sang, et je ne veux pas etre responsable de ça!" Fit-il par dire à la jeune fille d'un ton presque violent. Ce n'était surement pas la bonne manière de s'y prendre mais tant pis. Aahron se rapprocha encore de la petite, et l'attrapa rapidement pour la poser violemment sur son épaules et commencer à marcher vers le Santa Cruz." Calmez vous!" Elle était plus mouvante qu'un ver de terre, et ses mains frappaient avec force le dos du Soldat. Tenant sa taille et ses jambes, Aahron entra dans le hall de l'hopital, et quelques personnes le regardèrent étrangement " C'est pas moi qui ait fait ça, d'accord?! June...Le Docteur Williamson est là?" Une jeune infirmière lui fit signe que non, Aahron souffla avec exaspération et posa la jeune fille sur une table de fortune" Vous allez vous calmer car sinon je demande à ce qu'on vous foute deux grammes de morphine pour vous endormir, okey?!

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