Age
36 ans
Lieu de Naissance
Miami, Floride, USA
Catégorie:
4
Raison de son Envoi au Sud :
Consomation de drogue et mise en danger de la vie d'autrui (ou tentative de meutre sous l'effet de la drogue plutôt)
Communauté:
Neutral-Place
Rôle dans la Communauté
Aide-Soignant et membre de la surveillance
Traits de Personnalité: Solitaire - Diplomate - Lunatique - Stressé - Intelligent?

Aujourd'hui a été une grande et surprenante journée. La vache! J'ai vraiment pas l'habitude d'être au centre de toutes les discussions et des attentions. Enfin si, à cause des parents et des hôtels, mais là c'était pas pareil. Aujourd'hui, c'était Michael par-ci et Michael par-là, c'était trop ouf! "Félicitations Anders", "Bravo à toi", etc. Aujourd'hui, je suis officiellement chirurgien. Whou! Ca me parait grand comme mot "chirurgien". Ca fait tellement longtemps que j'attendais ça. C'est vraiment trop bizarre. Sans déconner, c'est un truc de fou. Après des années à travailler, après des années à étudier la médecine, aujourd'hui je suis enfin chirurgien. Je veux dire reconnu par l'ordre des médecins avec augmentations de salaire et statut social élevé. Nan, parce que sans être avare, faut quand même le préciser. Etre chirurgien, ça gagne franchement plus cher. Même si y'a pas que le pognon dans la vie, ça fait toujours plaisir quand tu reçois ta fiche de paye.
Bref... Ah, ouais ça été une grande journée. D'abord quand je suis arrivé à l'hosto, tout les collègues m'attendaient de pied ferme. Ils avaient préparé une petite fête ses cons là! Enfin, ils avaient complètement métamorphosé la salle de pause en apéro géant. (Ils avaient eu une autorisation spéciale de la direction pour célébrer l'évènement). C'est Garrett qui avait tout préparé. Faudra que je me souvienne de lui faire un truc comme ça, un jour. Ah mec, il m'étonnera toujours. Même après les conneries qu'on a pu faire ensemble pendant l'internat de médecine, il me surprend encore. Ouais, parce qu'on en a fait des conneries quand même! Bah, j'ai pas toujours été le mec (posé) que je suis aujourd'hui. Qu'est-ce que j'ai pu être con à cet âge.
Bref, ...après le petit pot organisé en mon honneur (même le directeur de l'hôpital était là, la classe!), j'ai opéré mon premier patient. Enfin, en tant que VRAI chirurgien. Une appendicite sur une gamine de 8 ans qui s'appelait Amy. Elle avait même pas peur et absolument adorable. Après être sortie du boulot, je suis passé voir ma mère, comme je lui avait promis. A peine suis-je arrivé sur le pas de la porte, qu'elle m'attendait avec un grand sourire et les bras grand ouvert pour me féliciter. « Mon fils, enfin un grand et beau chirurgien » qu'elle n'a pas arrêté de répéter pendant plus d'une demi-heure. Elle semblait si fière de moi. Ca m'a fait vraiment plaisir. Maman a beau être riche et avoir l'air d'une top model, j'ai toujours l'impression de voir une bonne mama italienne quand je lui rend visite. Celle qui passe le temps à vous tenir par les joues et à vous serrer très fort. Un vrai bonheur.

Je crois que aujourd'hui a été un des jours des plus importants de ma vie. C'est con à dire, mais pour la première fois, j'ai senti que tout allait bien partout. Que j'étais à ma place et bien partout. Aujourd'hui j'ai tout ce que j'ai toujours voulu avoir, j'ai atteint tout mes objectifs et je peux dire sans prétention que je suis un peu content de moi. Ah, Garrett dit qu'il faudrait parfois que j'arrête de me lancer des fleurs, il a raison je pense.
Page du journal intime de Michael Arthur Anders

Il est 8h35 quand je prends mon tour de garde. J'ai pas fermé l'oeil de la nuit. J'ai arpenté toute la nuit les rues pour me trouver une nouvelle dose pour la semaine ou au moins pour la journée. Mais pas moyen de trouver un dealer dans le coin. A croire qu'ils avaient tous déserté comme des traitres. Tous des enc***s ses dealers. Je me suis pointé chez Milo, qui fournit les quartiers riches, mais il n'était pas là. Une des voisines m'a dit qu'il s'était fait embarquer par des flics, y'a environ une semaine et que depuis, elle avait plus de nouvelles. Une vrai poisse. Vers les deux heures du matin, les effets du manque avaient commencé à se faire de plus en plus ressentir. J'avais les mains qui tremblaient et j'arrivais plus à tenir droit. Il fallait que je me trouve une dose et vite, même de n'importe quoi. Sinon deux heures plus tard, j'allais convulser et ressembler à un chien en train de brailler. J'ai donc changé de quartier et fini par tomber sur Tony. Un mec bizarre qui m'a fourni une fois. Sa came était pas super, mais il me fallait absolument quelque chose.

« Tu veux quoi?
- De l'héro s'te plait.
- T'as beaucoup de fric?
- T'inquiète pas pour ça. Je te demande juste si t'as de l'héro ».

Il a sorti un petit parqué de plastique rouge rempli de poudre blanche et me l'a présenté sous le nez.

« Tiens, ça te va ça?
- Très bien. T'en veux combien?
- 75$
- C'est quoi l'embrouille? Je paye le double d'habitude.
- C'est la période de solde mec et moi je fais pas que des rabais sur les vêtements. De quoi tu te plains? »

Il afficha un grand sourire et mit à nouveau la came sous le nez. Je trouvais ça bizarre, mais je commençais à avoir froid dans tout le corps. Il me fallait quelque chose et tout de suite. Je lui fila les billets et il lâcha la boulette de plastique qui atterrit dans ma main. Vingt minutes plus tard j'étais gonflé à bloc.

Il est maintenant 8h50 et je me prépare pour aller au bloc. Je dois opérer une patiente du coeur. La dure et infernale routine qu'est devenu ma vie depuis deux ans maintenant. Un boulot de fou avec des horaires minables. Trois heures de sommeil par nuit et opérer des patients tout les jours. Sans oublier de toujours rester au top devant ses directeurs, ses grands médecins et confrères qui vous répètent sans arrêt que vous êtes la fierté de cet hôpital et un modèle de concitoyen. Alors que votre vie est devenu un enfer et un néant. Aucune vie de famille, de vie sociale ou sentimentale. Travailler, travailler, travailler, sans s'arrêter. Travailler, je l'avais pratiquement fait toute ma vie et j'avais travaillé dur pour arriver jusqu'ici. Et pour quoi aujourd'hui? Pour sourire et jouer le mec parfait devant tout le monde? Et pour qui? Pour les autres, les patients, les gens importants et tout ses interminables imbéciles de la santé qui se disent médecins alors qu'ils n'ont travaillé réellement que cinq ans en tant que tels! Mais, il ne faut rien laisser paraître...
L'opération commence. L'infirmière me passe le scalpel et j'incise le torse de la jeune femme. Je vois enfin ses organes, ses poumons, son coeur battre, le sang passer dans tout son corps. Je la sens respirer. L'opération continu pendant une bonne demi-heure. Je demande à une des infirmières de me passer une pince, mais elle ne répond pas. Elle est occupée. Je laisse deux secondes ce que je suis en train de faire et vais prendre la pince qui est sur une table stérile à ma gauche. J'entrevois alors le visage de la patience. Mais elle...elle sourit? Elle semble sourire, rire, se rire de moi! Non ce n'est pas possible? Je cligne des yeux, mais l'image persiste. Elle a la tête tourné vers moi. Elle me regarde et sourit. On dirait qu'elle se paye ma tête. C'est pas possible? Je reviens au dessus de sa poitrine ouverte. Qu'est-ce qui est en train de se passer? Pourquoi elle rit? Qu'est-ce qu'il y a de si drôle, hein? C'est moi qui drôle? Je suis en train de l'opérer du coeur pour la sauver et cette connasse est en train de se foutre de ma gueule?! Je suis en train de me péter la santé pour que cette connasse se foute de ma gueule?!?

« Crève sale pute...
- Pardon docteur? - demande une infirmière. »

J'appuie de nouveau avec le scalpel à l'intérieur de sa poitrine. Le sang commence à couler et les bip-bip de tensions se mettre à raisonner.

« Alors on se paye ma tête, c'est ça? Sale pute!, scande-je en enfonçant encore et encore le scalpel.
- Arrêtez docteur, vous êtes fou?, crie une infirmière en se précipitant vers moi.
- Crève sale pute! - répète-je.
- Arrêtez tout de suite!, crie l'autre infirmière en me prenant le bras. Au secours! Quelqu'un au bloc 4 d'urgence, le docteur Anders est devenu complètement fou », signale la première infirmière en panique.

La deuxième infirmière est en train de se battre avec moi. Elle a réussi à me faire lâcher le scalpel, mais cela ne va pas m'empêcher d'y retourner. Personne ne se paye ma tête, personne! L'infirmière me tient les poignées, mais je la pousse violemment sur le côté et me redirige directement vers la patiente.

« C'est elle qui a envie de crever. Jamais aucune reconnaissance. », crie-je avec violence et méchanceté.

La porte du bloc vient de claquer. Deux mecs balèzes ainsi q'un médecin viennent d'entrer. Les deux mecs se jettent sur moi et me colle contre le mur. Ils m'écrasent le dos et les bras contre le carrelage mural. Je me débats comme un fou. Après tout c'est elle qui a provoqué tout ça? Je réussis à foutre un coup de genoux dans le ventre d'un des deux mecs. Il se courbe de douleur et là, je vois un truc se diriger en plein mon visage. Et...et...j'ai mal à la tête...



La température a encore monter dans ma cellule. On doit frôler les 40°C facile aujourd'hui. Nous sommes le 31 août 2085 et je ne sais pas ce qu'il va advenir de moi a présent. Je ne sais pas quand arrivera le jour où je sortirais d'ici. Si je me fis à ma notion du temps et au petit calendrier que je me suis fait dans mon journal intime (la seul chose dont j'ai vraiment le droit ici), cela doit faire presque un an que je suis ici. Je ne sais pas combien de temps encore je vais rester là. Le mec qui dit être mon avocat ne parle pas beaucoup et quand il le fait, s'est pour tourner autour du pot. Un procès? Je ne sais pas si on peut qualifier de procès, l'interrogatoire où j'ai reconnu m'être attaqué volontairement à ma patiente sous l'effet de stupéfiants. En tout cas, c'est une des seules fois où j'ai eu l'impression de passer devant la justice, car sinon nada!
Mais qu'est-ce qu'ils préparent? Il se passe quelque chose dehors, je ne sais pas quoi, mais quelque chose change ou va changer. Nous sommes en 2085 et je suis un citoyen américain. Nous sommes dans un pays libre et je ne suis pas un terroriste alors pourquoi suis-je (encore) ici? Ils n'ont aucunes raisons de me garder ici, surtout sans explications. Le gouvernement a une idée en tête. Je ne sais pas ce que c'est, mais je sens que le projet va bientôt se concrétiser. Je le vois bien à la façon dont les surveillants pénitenciers me regardent ou regardent certains prisonniers. Les murmures et les discussions suspectes sont de plus en plus nombreuses et de plus en plus vives. Dans tout ce que j'arrive à entendre, la plupart est incohérent. Mais j'ai réussis à entendre une phrase qui, depuis un mois reste dans ma tête et revient constamment. « Ils seront de l'autre côté et nous pas » avait rit un gardien. De l'autre côté de quoi? Est-ce que s'était une image? Parce que si s'en était une, cela ne présageait rien de bon. De quoi parlaient-ils? Plus j'y réfléchissais, plus cela me faisait peur. Je m'imaginais les pires scénarios: un génocide, une exile ou quelque chose d'autre encore. Je ne savais pas.
Je sors tout à coup de mes pensées. On vient d'enfoncer une clé dans la porte de ma cellule. Je me lève tout à coup. La porte s'ouvre et au lieu d'un gardien, c'est un homme en costard-cravate qui entre dans ma cellule.

« Bonjour Monsieur Anders, dit l'homme d'une voix clair.
- Bonjour...monsieur? - demande-je en levant la voix.
- Je me présente, Jacob Blunt, secrétaire d'état au projet Séparation.
- Séparation? - demande-je intrigué.
- Séparation de la race humaine en deux parties », dit-il en toute simplicité.

J'eus une haut le coeur.

« J'vous d'mande pardon?, crie-je.
- Vous n'êtes pas sans savoir que les différents gouvernements de la planète ont financé, depuis quelques années, la construction d'un mur géant séparant l'hémisphère nord du sud.
- Oui, je sais ça, hurle-je tout à coup.
- La construction de ce mur a pour but final de non seulement séparer la planète en deux mais aussi de séparer l'humanité de deux races ou deux groupes distincts.
- Deux races? Pardon, dites-moi que s'est une blague?
- Je ne suis pas de ses hommes qui rigolent Monsieur Anders.
- Quoi?!?
- Dans quelques mois le mur sera fermé et la population mondiale sera divisée en deux groupes. Un premier groupe qui restera au nord et un groupe au sud divisé lui-même en quatre catégories.
- Comment ça nord-sud, de quoi est-ce que vous parlez?
- Cette séparation a pour but de purger la race humaine afin de construire une société à proprement dit « parfaite ». »

Je m'écroulai sur mon lit. Ce qu'il venait de dire était irréel, INHUMAIN!

« Excusez-moi de vous demandez ça, mais vous avez entendu parler du nazisme et de la seconde-guerre mondiale? - demande-je, outré.
- Nous n'allons tuer personne Monsieur Anders. Nous allons simplement séparer l'humanité en deux.
- Mais allez voir un psy mon dieu!
- Je vais très bien, merci, me rit-il au nez. Étant classé dans la catégorie 4 des groupes de personnes pouvant nuire à une bonne humanité, vous serez expédié au sud de l'autre côté du mur de séparation.
- Mais vous êtes un grand malade! Comment vous pouvez faire ça? - hurle-je.
- Cette décision a été murement réfléchit et décidée depuis longtemps. C'est pour le bien de l'humanité. »

Je me précipite vers lui et le plaque contre le mur et le tient fermement par le col. C'est inadmissible, irréel, horrible, absolument ignoble.

« Comment ceci peut-être pour le bien de l'humanité alors que cette action est proprement en elle-même inhumaine? Comment des hommes sensés peuvent faire ça, hein? » - lui crie-je dessus.

L'homme me prend les mains et s'efforce à m'éloigner de lui.

« Calmez-vous Monsieur Anders. Ce comportement est précisément ce qui vous fait envoyer de l'autre côté du Mur.
- Espèce de salopard.
- Je ne crois pas monsieur.
- Mais dites-moi, si je fais partie de ceux qui peuvent corrompre la société. J'espère que vous vous comptez dans le lot? ».

L'homme ne dit rien. Pour toutes réponses, il se contente de me sourire et de se dégager de moi.

« Au revoir Monsieur Anders. »

L'homme me sourit une dernière fois et sort de ma cellule.

Comme je l'ai écrit ci-dessus nous sommes aujourd'hui le 18 juillet 2086 et cela fait maintenant quelques temps que je suis à Tijuana au Sud, de l'autre côté du Mur de Séparation. Rejeté comme de nombreux par une société utopiste inhumaine et raciste. Nous essayons tous de vivre avec cette pensée et de créer un monde « sudiste », comme disent certains, qui tient debout. Ici, à Tijuana, parmi les quatre communautés, ou comme moi en zone neutre (ceux qui n'ont pas voulu choisir), nous essayons d'oublier pourquoi nous avons été envoyé de l'autre côté. Parce que malgré les rixes entre les différentes communautés, nous sommes tous dans le même panier. C'est vrai qu'on a parfois l'impression que Tijuana est un immense Bronx, mais le semblait de gouvernement que nous avons créé est là pour faire régner un minimum d'ordre et installer des règles.
D'un point de vue matériel, la vie est assez difficile à Tijuana. Les centrales ne sont misent en marche que la nuit pour éclairer la ville et l'eau n'est disponible que tôt le matin et un minimum le soir. Tout cela en vue d'une économie d'énergie. Tout cela semble très précaire, mais il faut juste s'y habiter. De toutes façons, on a pas vraiment le choix. A Tijuana, on fait avec ce que l'on a. La répartition du territoire et des ressources a été faite à peu près équitablement, mais cela n'empêche pas les jalousies et tout ce qui s'en suit.
Quelques travaux ont été fait ses derniers temps à l'hôpital universitaire. D'un point de vue médical et sanitaire cela ne fait pas de mal. Il faut dire que le Mexique n'a jamais vraiment eu le même niveau social, sanitaire et budgétaire que les Etats-Unis. C'est frustrant de manquer de matériel quand vous avez quelqu'un qui est à l'agonie. Mais dans ses cas là, nous ne pouvons compter que sur notre savoir médical et sur les « secondes solutions » qu'on nous apprenaient à la fac de médecine. De toute façon, à Tijuana je ne suis plus qu'aide-soignant. Adieu pour moi la chirurgie. Je préfère m'ouvrir moi-même les veines avec un scalpel que de refaire du mal à quelqu'un. C'est à cause de la chirurgie et de la drogue que je suis ici. Tout comme j'ai balancé la drogue, j'ai balancé la chirurgie. Je la laisse à June, elle y arrive très bien toute seule.
Le marché inter-communale va commencer dans quelques jours. Je vais demander à June si ça lui plairait qu'on y aille ensemble. J'en ai marre d'y aller tout seul. J'espère qu'elle dira oui. Il faut que j'achète de la bouffe, j'ai plus rien à manger. Le problème à Tijuana, c'est que l'argent n'existe pas. Ici, tout ce troque, mais le problème c'est que c'est pas toujours facile de trouver quelques choses à troquer. Je vais finir par plus avoir meuble si ça continue comme ça. Je sais pas encore comment je vais me débrouiller. Y'a bien une cafetière en double qui traine, ça peut toujours trouver preneur.
Merde, il va bientôt faire nuit, il faut que j'aille prendre mon poste de garde à la frontière. J'ai encore écrit que des conneries dans ce journal.

Page du journal intime de Michael Arthur Anders

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