Age
vingt ans
Lieu de Naissance
toronto, ontario, canada.
Catégorie:
première catégorie
Raison de son Envoi au Sud :
elle est aveugle des suites d'une accident avec son frère.
Communauté:
solitaire, elle vit dans la zone neutre pour des raisons médicales, mais elle croit qu'elle devra quitter l'endroit bientôt.
Rôle dans la Communauté
aucun pour le moment.
Traits de Personnalité:
gentille; douce; serviable; compréhensive; respectueuse; pacifique; végétarienne; insécure; naïve; enfantine; paranoïaque; exigeante (sur certains points); polie; cultivée; menteuse; aimable; faible; inoffensive.

J'étais belle, sans prétention. J'étais aimée, sans vantardise. J'étais cachée, pour mon bien.

J'étais le deuxième cadeau que la vie faisait à mes parents, mon grand frère était passé avant moi. Mes parents avaient enfin la famille qu'ils espéraient, celle qu'on voit dans tous les films Hollywood, la famille parfaite. Nous vivions dans un quartier réputé de Toronto, mon père et ma mère détenait un héritage imposant, en plus de leur salaire dépassant de beaucoup la moyenne. Tout allait bon train, moi et mon frère avions une très belle relation, j'apprenais rapidement les rudiments de l'être humain et mes parents réussissaient à être présent dans ma vie de petite fille de façon régulière. Seulement, le 13 mai 2069, tout s'arrêta. Un malheureux évènement détruit notre famille jusque alors, si belle. En fait, moi et mon frère, d'après ce qu'on me raconta, êtions entrain de jouer sur le balcon du premier étage, lorsque mon aîné se fâcha pour une bêtise que j'aurais, soit lui volé son jouet, et m'aurait poussée. Je serais tombée, mais ma chute fut amortie puisque j'ai survécu, par contre j'ai subis des séquelles. Mon nerf optique c'est déchiré et je suis maintenant atteinte de cécité. Lorsqu'il fait jour, je perçois faiblement la lumière, puisque je vois comme si un voile gris recouvrait mes yeux et la nuit c'est un voile noire qui les couvrent. Comme la plupart des aveugles, mes autres sens se sont améliorés, j'arrive à me représenter les traits d'une personne grâce au toucher et j'arrive à reconnaître les gens par le son de leur voix.
À la suite de l'incident, mon frère devint mon plus grand protecteur, personne ne pouvait m'approcher sans passer par lui d'abord. Il me suivait partout, m'aider à m'habituer à ma condition. Je savais qu'il voulait se racheter et j'en étais la fille la plus heureuse, je lui avais déjà pardonnée tout lorsque j'eus l'intelligence de comprendre la situation, mais lui regrettait sans cesse. Les remords le rongeait. Pas simplement pour ce qui était arrivé, parce qu'il m'avait condamné à être bientôt séparée de lui et de mes parents. En effet, les explications du mur de Séparation étaient clairs et nets dans la tête de ma famille. Tous, sauf moi dans ce temps-là, savaient ce qu'il m'arriverait lorsqu'il serait temps de séparer la population. Ils décidèrent de tenter le tout pour le tout, et me cachèrent au reste du monde dès l'âge de 6 ans. Il continuait de parfaire mon éducation, à jouer avec moi, à prendre soin de ma personne et tout... Seulement, je ne pouvais plus sortir... C'était pour forcer les gens à m'oublier... Même si très peu de gens étaient au courant de ma situation.
En vieillissant, Grégoire, mon frère, continua à s'en vouloir et toujours remettre la faute sur lui. Rien ne pouvait lui changer les idées, si bien qu'il finit par tomber dans la drogue et les gangs malfrats. Mes parents ne remarquaient rien de bien nouveau chez lui, "crise d'adolescence" se disaient-ils... Mais moi, je le voyais changer. Moins présent, plus évasif. Il parvenait à tout faire gober à nos parents... Un jour, il rentra à la maison, couvert de sang et ecchymoses... Des blessures graves, trop graves. Il mourut des suites de celles-ci. On l'avait empoisonné et la guérison n'était pas arrivé à se faire. Après ça, ce fut mon tour de tomber dans les remords, j'avais tué mon frère...
Le deuil prit plusieurs années, pour moi et mes parents aussi, mais il ne s'atténua pas. Pourquoi ? Parce que la blessure qui se refermait fut ré-ouverte, lorsqu'un groupe de soldats m'arracha à mes parents. On m'avait trouvé, malgré le stratagème. Mes parents furent pardonnés, mais je devais quand même me rendre au Sud. On m'embarqua dans un convoi, pour y vivre... la pire expérience de ma vie.

Ma douleur n'a pas de limite, elle est agressante.

Mes pleurs n'arrivaient pas à couvrir les rires. J'étais la seule "renégate" dans le convoi, d'après ce que j'avais pu comprendre. Je n'en étais pas certaine, mais ce bien ce qu'il me semble avoir entendu. Eux, ils étaient plusieurs. Cinq ou six, je n'aurais sut le dire, mais ils trouvaient quelque chose d'amusant dans la situation c'était certain. J'entendis parler de récompense, de traque... J'en avais déduis, que je faisais partie de ceux qui avaient tentés d'échapper aux sorts, mais qu'on tentait de retrouver. Était-ce vraiment des soldats qui me transportaient, alors ? J'eus la réponse lorsqu'une main frôla ma cuisse...
Ne fait pas ça, elle est aveugle... Et puis, on est pas là pour ça..
- Juste un peu... s'il te plaît, regarde-la...
- J'en veux un peu, moi aussi...
Je comptai six voix, finalement. Une qui voulait mon bien, cinq autres qui voulaient un peu de plaisir... La seule de mon coté tomba dans un bruit fracassant de mâchoire qui craque sous un poing violent. Après, tout ce que je me rappelle c'est une douleur atroce à la tête et une main froide sur ma cuisse...
Lorsque je repris conscience, on me demandait mon nom, je devais être à la frontière. On m'analysa ensuite, pour comprendre la raison pour laquelle je n'avais pas de "passeport". Mon anomalie fut vite décelée et on me transporta ailleurs, j'ai tenté de dénoncé mes convoyeurs précédents, mais la personne à laquelle je m'étais adressée me ria au nez...
- Tu sais pas ce qui t'attends, toi...
J'aurais reconnu cette voix entre mille, mon cauchemar recommença. Par contre, cette fois la douleur fut beaucoup plus grande et je mis plus de temps à revenir à moi...

Je ne suis rien, je ne suis personne, comment puis-je survivre ?

"La place neutre", "la centrale des soins", "la ville des docteurs"... L'endroit où je sortis de mon coma. Quatre mois s'étaient écoulés depuis mon arrivé au Mexique. J'avais été battue et livrée aux médecins de Tijuana, dans un coma profond et porté par un homme inconnu des habitants. Il était resté à mon chevet quelques temps, m'a-t'on dit, mais il était partit s'installé à l'Ouest pour aider à la construction de la communauté. À mon réveil, j'eus besoin d'un autre mois pour reprendre la pleine capacité de mes membres, puis on m'aida à me remettre sur pied. Mes sept premiers mois au Sud se résument à un lit d'hôpital, ou ce qu'il en reste et de la réhabilitation. Par la suite, je réappris à vivre. On m'expliqua la situation, la ville où j'étais, les gens qui m'entouraient... J'apprenais sur mon nouvel environnement et aussi à y vivre en tant qu'aveugle.
Lorsque je fus pleinement capable de me mouvoir dans ce qu'on appelait la "place Neutre", j'ai tenté de remercié mes sauveurs. J'essayais de rendre service aux médecins, aux infirmiers. J'ai essayé de prendre ma place du mieux que je pouvais, d'essayer de devenir essentiel à leur vie, pour rester.. pour être en sécurité... pour fuir ce qui m'attendait. Je savais que je devrai partir un jour ou l'autre... Il ne gardait que ceux qui était vraiment utile et les gens commençaient à tenter d'y entrer pour les mêmes raisons que moi, pour la sécurité...
Quand je partirai, je veux retrouver celui qui m'a emmené ici, je lui dois une fière chandelle... et il pourra sûrement m'expliquer pourquoi j'étais dans le coma...