« D’accord. Augmentez la dose de morphine et voyez si ça fait effet dans une demi-heure. Il faudra trouver quelque chose d’autre si ce n’est pas le cas. » « Bien. » L’infirmière inclina la tête et partit sur un trot rapide. Sur son visage, ni sourire ni aura de remarque déplacée. Si Benjamin était habituellement la cible de moqueries, du à son physique peu avantageux, lorsqu’il s’agissait de son boulot personne n’avait envie de rire. Talentueux chirurgien, il était respecté par ses collègues et ses décisions étaient rarement discutées. Rien ne lui allait mieux au final que cette blouse de docteur qui le boudinait un peu. Rapidement il griffonna quelques notes sur le dossier qu’il tenait à la main et s’avança dans le couloir de sa démarche pataude et dansante. Déjà il cherchait à anticiper les effets du traitement et les possibles réactions du corps de son patient. Sur ce plan là il n’aimait pas être pris au dépourvu.
Il releva la tête et dans le chaos qui régnait à l’hôpital son regard se porta au-delà d’une porte ouverte. Sur le lit de cette chambre gisait une jeune femme, teint pâle et cernes immenses, le regard dans le vague. Il se dégageait d’elle une telle tristesse, et une beauté si transcendante qu’il resta cloué sur place. Il cligna deux fois des paupières, et se pinça – aïe ! – pour être sûr de ne pas être victime d’une hallucination due aux vapeurs de médicaments qui flottaient dans l’air. Mais non elle était bien là. Il s’approcha encore et se posta dans un coin où il croyait pouvoir voir sans être vu. Il n’aurait su vraiment le définir, mais dans le regard de cette femme il voyait quelque chose qu’il avait déjà vu des milliers de fois chez lui. C’était un regard perdu. Habité par la douleur et l’incertitude. Usée, aussi sûrement que lui l’avait été par les remarques et les regards sans équivoque sur son embonpoint.
Soudain il sentit qu’on le regardait et sortant de sa torpeur il remarqua que c’était « elle ». Sursautant il fit un pas sur le côté pour échapper à son regard et se heurta à un chariot de réanimation qu’on avait laissé là. Poussé par son élan il embarqua le matériel avec lui dans une formidable chute dont l’écho résonna longtemps dans le couloir. Il se releva aussitôt et disparut dans le ventre de l’établissement.
***
Il avait les mains moites. Pourquoi est-ce qu’il avait les mains moites ? Elle n’était qu’une patiente comme les autres, atteinte d’une insuffisance cardiaque, affection somme toute banale et qu’il avait rencontrée des milliers de fois. Alors pourquoi est-ce que ses mains étaient moites ? Il jeta un dernier regard sur le dossier qu’il avait en main, s’y accrochant comme un nageur à la dérive. Un pas en avant puis deux et il fut soudain au centre de la pièce.
« Mademoiselle Fowles ? Benjamin O’Neill. Je suis tombé sur votre dossier par… hasard et euh. Je suis chirurgien. Alors si vous le voulez bien on pourrait discuter de votre traitement ensemble. » *Wouhou génial rien de plus excitant que de parler d’émoglobine.*
« Le cœur c’est ma spécialité. »
*Dans tes rêves. C’est moi où ça sonnait comme une mauvaise réplique d’Hannibal Lecter ?*
Un silence s’installa et il se dandina d’un pied sur l’autre, mal à l’aise.
« Ok vous ne m’aidez pas en refusant de faire votre part de la conversation. Alors on recommence. Bon-… »« Vous n’êtes que le dixième à essayer. Alors allez-y de toute façon mon état ne peut que s’empirer. »« Bien. » Elle avait l’air d’avantage triste que la dernière fois, si une telle chose était possible. De tout son être émanait le même sentiment. Lassitude. La résignation était la pire des choses. Ca voulait dire qu’on ne croyait plus en rien. Et avec ce genre d’attitude, Benjamin était persuadé qu’il était impossible de guérir.
« Mais est-ce que les autres docteurs savent faire ça ? »Il disparut d’un seul coup et pendant de longues secondes ce fut comme s’il s’était totalement évaporé de la pièce. Lorsqu’il surgit de derrière le pied du lit ce fut dans un retentissant « I sweaaaar », premières notes de la chanson mythique des All 4 One, groupe mythiquement as been. Investit dans les paroles, il lui offrit une représentation haute en couleur de la chanson, oubliant que le ridicule aurait certainement pu le tuer. Mais bientôt le rire de la jeune femme couvrit presque totalement son fabuleux solo. Elle en riait encore, alors qu’il lissait les pans de sa blouse avec un air digne. Elle était stupéfiante quand elle riait.
« Allez debout on va profiter que ce soit la pause café des infirmières pour organiser un kidnapping surprise. Sautez dans votre chaise. »Elle s’exécuta et sans attendre il la poussa dans les couloirs, se plaquant aux murs tel un James Bond des temps modernes au moindre bruit, ce qui n’avait pas pour effet de les rendre plus discrets puisqu’elle devait étouffer ses rires de ses paumes. Arrivés à la cafétéria, ses joues avaient une intense couleur rose et elle avait l’air bien moins fragile.
« Première prescription. On ne guérit pas sans un bon gâteau au chocolat. Et même s’ils font une purée qui pourrait boucher les toilettes, le leur est à tomber. Voilà. » Fit-il en déposant une assiette devant elle. Alors qu’elle le fixait il agita la main pour l’encourager et ajouta
« Il n’y a que moi qui ira en prison s’ils nous choppent alors allez-y. »« Sarah. »« Sarah… Enchanté je suis celui qui vous sauvera la vie. En toute modestie. » Et une fois de plus elle emplit la salle de son éclat de rire.
***
La pluie tombait si fort qu’on aurait dit un rideau qui obstruait l’horizon. L’orage avait éclaté quelques minutes plus tôt à peine et pourtant rien ne semblait pouvoir faire bouger Benjamin. Il avait passé la soirée la plus étrange de sa vie et sa conclusion épique l’avait plongé dans un profond trouble. Il n’était plus capable de bouger le moindre muscle. Il n’avait pourtant pas changé. En apparence il était toujours la même personne, ce clown un peu maladroit que les gens prenaient en sympathie. Ce qui avait d’ailleurs été le cas avec Sarah, la petite blonde qu’il avait prise sous son aile et avec laquelle il avait fini par lié une amitié. Ils s’étaient vus souvent depuis qu’elle était sortie de l’hôpital et Benjamin avait apprécié la voir petit à petit reprendre du poil de la bête.
Il ne pouvait pas nier que souvent, il s’était surpris à rêver de quelque chose de « plus » entre eux mais jamais il n’avait réussi à y croire, raison pour laquelle il restait dans les limites imposées par l’amitié. Il était un frère, un confident, un conseiller et il appréciait le confort que cela lui apportait. Il avouait même que les regards qu’on posait sur lui quand il était en sa compagnie nourrissaient son orgueil car ils étaient pleins de surprise et d’incrédulité. Mais ça… Il porta une main à ses lèvres, en effleurant doucement le velouté du bout des doigts. Elles avaient encore ce goût improbable de la cerise, celui des lèvres de Sarah. Il était certain que s’il fermait les yeux il pourrait encore son souffle sur son visage et la légère pression qu’elle avait exercée sur son corps en se collant à lui. Pourtant tout semblait sortir tout droit d’un rêve.
Il trouva enfin la force de s’éloigner, refusant d’accorder un regard vers la petite maison à l’intérieur de laquelle elle avait disparue. Il ne voulait pas savoir si elle l’avait vu rester planté sur place pendant un bon quart d’heure. Il savait bien qu’à ce moment là il serait incapable de soutenir son regard quelle que soit l’expression qu’il y lirait. Il s’en voulait au fond d’avoir été aussi stupide, et de s’être laissé aller aussi facilement. Que pourrait-il découler de bon de tout ça quand elle se réveillerait ?
***
« Allo ? » « Benjamin ? »« … »« Je sais que tu es là je t’entends respirer. »« Veuillez laisser un message après le bip. Biiiiiiiip ! »« Benjamin. »« Biiiiip ! »« D’accord. Tu pourrais dire au gars fantastique que j’ai vu l’autre soir et que j’ai embrassé que j’aurais bien envie d’aller voir un film avec lui. Et que je voudrais l’embrasser encore. »« Biiiii-quoi ? »« J’ai envie de te voir. »Un soupir se fit entendre à l’autre bout du fil suivit d’un vacarme assourdissant.
« Aïe. »« Ca va ? »« Je suis juste tombé du lit mais je suis entier. »« Est-ce que tu veux bien alors ? »« Quoi ? »« M’emmener au cinéma. »« Je ne sais pas. »« De quoi as-tu peur ? »« De toi. »***
*Bougis. Nappe. Vin. Oh merde le vin ! J’ai oublié de le sortir du congél’ ! Pourvu que…
Non tout va bien il est pas congelé. Je vais quand même le laisser dehors pour éviter les dégâts. Je disais donc… Bougies ok… Nappe… ok. Pétales de fleurs. Double ok. Repas de rêve. Miam ! Bague. Dans la poche…*
Pour s’en assurer il tâta sa cuisse et esquissa un soupir quand ses doigts retrouvèrent les contours réguliers d’un petit écrin en velours. Tout était absolument parfait. Il n’y avait plus qu’à attendre que sa princesse arrive.
*Et si je pouvais arrêter de transpirer comme ça aussi. Mince alors on dirait un bœuf. Tu parles d’un truc glamour. C’est ridicule. C’est complètement fou. C’est…. *
« Hellow ! Il y a une coupure d’électricité ou quoi ? »Il sursauta, surpris de ne pas avoir entendu la porte d’entrée s’ouvrir et se fermer. Il se tourna face à elle et essaya de lui sourire mais sa tentative était pitoyable tant il était nerveux. Il ne s’attendait pas à ce qu’elle rentre aussi tôt. Pour tout dire il aurait presque préféré qu’elle ne vienne pas ce soir.
« Eheh tu es déjà lààààà… » Lâcha-t-il avec une pointe d’angoisse. Il se précipita vers elle et effleura à peine ses lèvres d’un baiser. Il transpirait trop. Il transpirait beaucoup trop !
« Laisse-moi prendre ta veste… » Fit-il en lui arrachant presque du dos.
« Tiens une coupe de champagne. » fit-il en revenant près d’elle. Un sourire stupide se peignit sur son visage et il avala sa coupe d’une traite puis s’en resservit une autre.
« Ouaaaah banzaiiiii… »« Ohlah tu es sûr que ça va ? »« Oui oui… » Il commença à s’agiter, ajustant des éléments de la table qui n’en avaient pas besoin.
* Calme-toi bon sang… Calme-toi !*
« Tu es magnifique ce soir. Je te l’ai déjà dis ? »« Non. »« J’en étais sûr pourtant. »« Non non. »« Bizarre. »« Benji ! »Il soupira et secoua la tête, tandis qu’elle le fixait avec un léger sourire en coin. De nouveau il s’avança vers elle mais réussit à se prendre les pieds dans la nappe et à renverser ce qui était dessus. Les bougies enflammèrent aussitôt la nappe et par pur réflexe il balança dessus son verre de champagne ce qui eut pour effet de les attiser.
« Oh mon dieu. OH MON DIEU ! » Tandis qu’il s’agitait dans tous les sens elle avait déjà réussit à se saisir d’un extincteur et à arrêter le début d’incendie.
« C’était pas loin… » Elle éclata de rire puis vint se poster à ses côtés, agrippant le col de sa chemise pour mieux venir se coller à lui. Aussitôt il piqua un phare ce qui eut pour effet d’augmenter l’hilarité de la jeune femme.
« Tu es sexy ce soir. »« Oh arrête… » Bafouilla-t-il confus.
« O’Neill. J’aimerais savoir ce qu’il se passe. La dernière fois que tu as paniqué comme ça c’est quand j’ai voulu prendre ta virginité. » Il devint plus rouge encore et elle éclata de rire.
« Benji… »« Tu veux m’épouser ? »« Quoi ? »« Oh non laisse tomber c’est juste complé- » Il essayait déjà de se défiler mais elle le retint et tint bon.
« Je n’attendais que ça. »« Quoi ? »« Benji. Oui. »« Mais… »« Chut… »« Sarah… »« Tais-toi gros nigaud. » Elle se hissa sur la pointe des pieds et fit glisser ses bras autour de sa nuque pour l’embrasser. Surpris il cligna plusieurs fois des paupières, les yeux écarquillés, puis fini par se perdre dans leur étreinte. Quand ils se séparèrent enfin il avait les lèvres en feu.
« Je peux voir ? »« Quoi ? »« La bague. »« Oh merde j’avais oublié. » Il se tortilla pour se défaire de ses bras et fouilla dans sa poche puis en retira l’écrin. Il n’attendit pas d’avoir repris son souffle pour l’ouvrir. Anxieux il la mit sous son nez et attendit un verdict. Elle ne dit rien, se contenta de l’agripper pour le pousser sur le canapé et se jeter sur lui. Lui toujours avec plus de prudence. Une tendresse matinée de gêne quand elle voulait défaire sa chemise ou laissait ses mains vagabonder sur lui.
« Attends ça sent pas le brûlé ? »« Eh merde ! » fit-il en se redressant d’un coup, en apercevant de nouvelles flammes.
***
- Citation :
- Benjamin,
J’aurai aimé trouver les bons mots pour t’écrire cette lettre mais ça n’en vaut peut-être pas la peine. Sache que si je fais ça, ce n’est que pour toi. Je sais que tu trouveras quelqu’un qui pourra t’aimer autant que tu peux donner ton amour. Tu es la personne la plus formidable qu’il m’ait donné de rencontrer. Mais je ne suis peut-être pas celle faite pour toi. Crois-moi j’aurai tout donné pour l’être. Et j’ai été sincère tout le long de notre relation. Je ne t’ai jamais menti sur mes sentiments. Encore moins sur le nous que nous formions. Je ne t’ai pas menti non plus sur mon désir de devenir ta femme. Mais à présent je ne peux ni être ta femme, ni ta patiente.
Si je t’écris cette lettre, c’est que je n’ai pas le courage de te faire face et que je ne trouverai jamais les mots en te regardant dans les yeux.
Je ne te demande pas de me pardonner, ni même de comprendre ma décision. Je te demande juste d’aller de l’avant et de ne pas me chercher. Je ne veux pas être retrouvée. Je veux être seule.
Sache que je t’ai aimé plus que n’importe qui.
Sarah.
Lorsqu’il avait lu la lettre c’était comme si une bombe venait d’exploser. Et pas du type de celle qu’il était en train de construire, non. Une bombe sentimentale qui avait mis à sac son assurance et son amour propre. Dans cette fuite il ne voyait pas d’acte héroïque ou de geste amoureux mais seulement la suite logique de leur relation. La belle et son ogre, c’était quelque chose qui ne pouvait marcher que dans un film. Pourtant il n’avait pu renoncer. Pas maintenant. Il avait remué ciel et terre pour essayer de lui obtenir un passeport, jouant de ses relations et donnant son nom comme faire valoir. Mais en ces temps troublés même le plus prestigieux des patronymes ne vous mettait pas à l’abri. Rares étaient ceux qui avaient réussi à se glisser hors des mailles du filet. Et leur sursis ne durerait pas.
Benjamin vérifia une dernière fois les connections de sa bombe. Il avait choisi une cible sans risque mais ayant une valeur symbolique, ce qui il était certain lui vaudrait son séjour tous frais payés dans le sud. Lui qui d’ordinaire n’aimait pas prendre la parole en public devrait sortir de sa zone de confiance et prendre des risques. Ce qu’il avait toujours évité. Il se mordit la lèvre tandis que le doute se taillait une belle part dans son cœur puis vint un moment où il aspira une grande goulée d’air et ou il se lança en avant. Saucissonné dans un jogging sombre, il trottina jusqu’au lieu de son méfait. Avant tout il vérifia que chaque pièce était vide et que personne ne risquerait rien. Puis il mit en place sa bombe, munie d’un minuteur – n’importe qui pouvait apprendre à faire ça grâce à internet – puis s’achemina vers la sortie. C’est là qu’il se rendit compte qu’il avait oublié de visiter une pièce ; Paniqué il s’y précipita mais pu constater qu’elle était aussi vide que les autres. Il poussa un soupir de soulagement et rebroussa chemin lorsqu’il se figea sur place. Le timing était serré mais il devait absolument y retourner. Il essaya de se mouvoir aussi rapidement qu’il lui était permis mais il manquait de souffle et une abondante transpiration collait ses vêtements à sa peau. Pourtant il y parvint et là ses doigts boudinés s’emparèrent d’un petit bocal où flottait mollement un poisson rouge.
« N’aie plus peur Flipper tu es sauvé ! » Un coup d’œil à a montre et il vit que le moment était grave. Il lui restait à peine une minute pour s’éloigner du bâtiment. Tous ses muscles criaient leur protestation mais il n’avait pas le temps d’écouter son corps. Il devait y arriver. Parce qu’il y avait un enjeu plus important.
C’est au moment où il descendit les dernières marches qu’il sentit le souffle de l’explosion dans son dos et qu’il fut projeté en avant. Le bocal explosa en milles morceaux à terre et le poisson frétillait encore sur le macadam lorsqu’on se saisit de Benjamin pour lui passer les menottes. Le bougre ne se laissa pas faire et insulta ses bourreaux, menaçant de faire sauter tous les bâtiments qui pour lui représenteraient le siège du crime. On ne prit même pas la peine de lui faire un procès. Il fut jeté sans cérémonie de l’autre côté du mur.
Un an plus tard
Face au miroir il avait bien de la peine à se reconnaître. D’une main il tâta ses joues qu’il trouvait un peu creuses. Ses doigts glissèrent sur sa peau hâlée par un léger bronzage. Sous ses doigts il sentait le jeu de ses muscles noueux, lui qui avait toujours cru en être cruellement dépourvu. Son ventre était lisse, laissant apparaitre une fine traînée de poils sous son nombril. Ses cuisses étaient solides, ses mains plus habiles. Même l’expression dans son regard était différente, mais il n’avait pas perdu la lueur de tendresse dans ses yeux noisette. Mal à l’aise avec son nouveau lui, il avait laissé poussé sa barbe pour se donner un peu d’épaisseur. Il n’aimait pas l’homme qu’il avait été avant, il ne savait pas si celui qu’il voyait dans le miroir méritait d’avoir plus de chance. En réalité il se sentait perdu.
« Benjamin ? »
« Oui ? »« Tu devrais essayer de dormir un peu. 48h de garde non stop ce n’est pas très sain. »
« C’est le jour du marché. Il faut que j’aille explorer du côté de l’est. Des fois que j’ai un peu de chance. »« Tu ne crois pas que tu aurais réussit à la retrouver depuis le temps ? »
« Qu’est-ce que tu veux dire ? » demanda-t-il alors que l’ombre du sourire d’une jolie blonde flottait devant ses yeux.
« Je veux dire que ça fait un an que tu cherches et ce sans succès. Que tu dors à peine et que tu te nourris encore moins. Ne le prends pas mal, quelques kilos en moins ça ne pouvait pas te faire de mal quand je t’ai connu. Mais j’ai l’impression que si tu continues comme ça tu vas te perdre. »
« J’ai déjà l’impression d’être paumé. Si je m’acharne comme ça c’est parce que me laisser du temps pour penser ne me réussit pas. Je… »« Tu ne t’es jamais dis qu’elle était peut-être morte ? »
« Non. »« Pourquoi est-ce que tu refuses de l’entendre ? De quoi as-tu peur ? »
« De moi. »