Age
Vingt-neuf ans.
Lieu de Naissance
Virginie - Newport
Catégorie:
Catégorie 4
Raison de son Envoi au Sud :
Assassinat - Tentatives de meurtres.
Communauté:
West community
Rôle dans la Communauté
Aucun
Traits de Personnalité:
En apparence: Vulgaire, froide, introvertie, loyale, casse-cou, violente, bornée.
En profondeur: Soucieuse, protectrice, perdue, nostalgique, curieuse.

Toujours être dans la norme, entrer dans les rangs et se vouloir irréprochable. Dieu sait à quel point ce genre d’attitude me faisait bouillir. La norme… foutue connerie. Et pourtant j’ai du m’y plier pendant un certain nombre d’années. Vingt-cinq pour être précise. Durant vingt-cinq ans. Un quart de siècle. Mon Dieu que c’était long. Mes parents. Eux aussi ne supportaient pas cette condition de gentil chien bien dressé. Et pourtant, ils subissaient. Tous les deux. Était-ce trop difficile de comprendre que je n’en pouvais plus ? Soyons réaliste. Une fille comme moi dans un monde comme ça. Une grosse tâche oui. Je devais toujours me tenir droite, impeccablement polie et souriante. Je devais garder au fond de moi la femme que j’étais réellement. Putain.

Il s’appelait Max. Max Adams. Il était gentil, protecteur et drôle. Il me faisait rire. Avec lui, et seulement avec lui, je pouvais être qui je voulais sans me soucier de ce que les gens allaient penser, sans me soucier de ce qui pouvait bien m’arriver. J’étais inconsciente et tellement heureuse. Max. Il était beau. Max. Pourtant il était malade. Terriblement malade. Les médecins lui avaient diagnostiqué une maladie génétique quasiment incurable. Beaucoup trop avancée pour qu’un traitement ne fasse effet. Les médecins ? Eux. Ils l’ont vendu. Max ne se sentait pas vraiment mal avant tout ceci, il souriait. Mais lorsqu’il a appris qu’il devait être envoyé au Sud, sa colère et sa douleur furent insatiables. Il en voulait au monde entier d’être ainsi. D’être malade. Il se demandait pourquoi lui ? Pourquoi Dieu lui faisait-il endurer ça ? Il ne comprenait pas. Et ce foutu mur. Je le haïssais au moins autant que lui. Inhumain, tout bonnement inhumain. Les grandes puissantes avaient enfin trouvées le moyen de nous parquer comme des bêtes. De nous isoler et de laisser le noyau indemne. Connerie. Max était orphelin. Ses parents l’avaient abandonné quelques jours après sa naissance, sur le bord d’une route. Classe non ? Il fut tout de même élevé par sa grand-mère paternelle. Gentille et affectueuse, mais malade, elle aussi. Pourtant il ne lui en voulait pas à elle, il en voulait à ce mur. Toutes les nuits il se réveillait en criant, en hurlant. En sueur. Il avait peur de ce qu’on pourrait lui faire là-bas, alors qu’il était à quelques mois de la mort. Moi je ne disais rien. Que vouliez-vous que je dise ? Il allait mourir et je le savais. Il allait être envoyait loin de moi, de l’autre côté du mur… je le savais aussi. J’avais déjà quitté mes parents lorsque Max était forcé de rester cloitré au lit. Ils me disaient de le quitter, qu’il causerait ma perte avec sa maladie et que, je finirais bien par m’en remettre. Quelle bande d’hypocrite, d’ordures… Ils ne comprenaient pas. De toute façon ils ne comprenaient rien à rien. Il était malade, je n’allais pas le laisser mourir seul. Qu’auriez-vous fait vous ?

Un soir, je rentrais du travail et j’ai entendu des bruits, des rires provenant de notre chambre. Ses amis étaient venus lui tenir un peu compagnie. Ce que j’appréciais, au moins il n’était pas seul. Mais ces amis là étaient plutôt peu fréquentables. La plupart n’étaient pas en accord avec la loi. Drogue, armes… j’en ai vu des vertes et des pas mûres croyez-moi.
Après leurs départs, j’ai trouvé une arme sur le lit.

« Max dis leur d’arrêter de faire trainer leur merde partout. »
« C’est à moi. »
« Quoi ? Putain tu sais ce qu’il peut nous arriver si on trouve ça ici. »
« Assis-toi Jo, et tais-toi. »

Il se redressa avec peine et me regarda bien droit dans les yeux. Il m'expliqua tout. Ce qu'il comptait faire. Pourquoi il voulait le faire. Je n'étais bien-sûr pas d'accord. Comment pouvait-il me demander une telle chose ? Lui faire ça ? Jamais. Jamais Max. Jamais je ne pourrais te faire ça. Et pourtant j'y fus contrainte. Une semaine plus tard, son état avait empiré. Il mourait à petit feu, je pouvais le sentir. Son âme s'éteignait... Et comme si cela ne suffisait pas, Alejandro, le propriétaire de l'arme que Max avait récupéré, l'un de ses amis, avait été tué. Ses amis devaient être envoyés de l'autre côté du mur. Mais pourtant la police vint frapper à notre porte ce soir là.

« Non, reste-là, ne va pas ouvrir. »
« Regarde-moi bien Max, Alejandro est mort, Hector t'a vendu. Que veux-tu que je fasse bordel ? »
« Je vais mourir, Jo. »

Je le savais, et son nez avait déjà commencé à saigner. Je l’aidais à contenir le saignement depuis deux heures déjà. Les médecins me l’avaient dis… Je pris sa main et la serra dans la mienne. On pouvait entendre le bruit de dehors, le bordel des sirènes. Tout alla très vite. Trop vite. Max sortit l’arme de sous son oreiller et me le tendit. Je me souvenu instantanément de ce qu’il m’avait demandé.

Citation :

« Je peux pas faire ça. »
« Si tu peux et tu vas le faire. Jo, regarde-moi. Regarde-moi. Je suis malade. Je vais mourir. Ils vont m’envoyer de l’autre côté. Tu sais ce que ça veut dire. Je suis condamné. Tu ne peux rien faire. Si ce n’est ça. S’il y a bien d’une main de laquelle je veux mourir c’est bien la tienne. Tu presseras la gâchette. Tu me tueras. Tu t’enfuiras et tu recommenceras une nouvelle vie. Tu m’entends ? Regarde-moi s’il te plait. Promets-le-moi Jordana. Promets-moi que tu le feras. Pour moi. »

Ses mots avaient résonné en moi comme la cloche d'une église. Mon Dieu. Max. Il me fixait, il voulait que je le fasse. L'arme dans ma main. Je me suis approchée de son visage pour l'embrasser une dernière fois. Puis j'ai tiré. J'ai tiré... La tête je crois, je ne sais plus. La porte céda sous les coups des policiers et dans la foulée, je me suis surprise à leur tirer dessus. Trois policiers. Blessés. Je fus arrêté. Les menottes. En m’éloignant de la pièce, je ne pouvais m’empêcher de regarder Max. Je ne l’avais pas vu sourire depuis si longtemps…

Jugée pour meurtre, tentatives de meurtres sur trois agents de police. Tijuana me voilà.

Citation :

« Tu presseras la gâchette. Tu me tueras. Tu t’enfuiras et tu recommenceras une nouvelle vie. Tu m’entends ? Regarde-moi s’il te plait. Promets-le-moi Jordana. Promets-moi que tu le feras. Pour moi. »

Comment m’enfuir après l’avoir tué ? Tijuana ou ailleurs, pour moi la vie aujourd’hui n’est plus la même. Pas sans lui. Et quand bien même j’aurais voulu m’enfuir, où aller ? Chez mes parents ? Tijuana est nettement plus accueillante mine de rien. J’ai donc été envoyé ici. Ce qui a aggravé mon état –soi disant- est l’état dans lequel se trouve l’un des trois policiers sur lequel j’ai tiré. Il est devenu paraplégique. Sa famille doit m’en vouloir à mort. Et je suppose que s’il me voyait et qu’il était encore capable de tenir une arme, il me ferait la peau. Je ne peux que le comprendre. Jordana, ma fille, je suis si fière de toi disait ma mère. Son aînée, sa pseudo-fierté. Je suis pratiquement certaine que plus aucunes photos de moi ne figurent chez eux à présent.

Je vis à l’Ouest, la communauté de l’Ouest. Je me fiche de savoir si la ville a ou non le plus important stock d’armes, je me fiche de savoir si les logements y sont biens. L’océan. C’est ce qui m’a guidé là-bas et j’y resterai. Max me disait qu’un jour, il m’y emmènerait. À l’Ouest. Que mes yeux devaient au moins voir une merveille comme celle-ci avant de ne plus rien voir. La chaleur, le bruit de l’eau, le sable. Je commence à aimer cette foutue ville maintenant. J’y ai même un emploi. Enfin, ce n’est pas tellement le genre de chose favorable à mettre dans un CV. Après avoir tué Max, j’ai été jugée. Et en attendant mon transfert, je me suis demandé ce que je pouvais faire là-bas. Rester cloitrer chez moi ? En attendant de me faire descendre, violer ou voler par un taré ? Non. Il m’avait dit de commencer une nouvelle vie. C’est ce que j’ai choisi de faire. Sur quinze balles, une a servie à tuer Max, trois autres à blesser les policiers. Onze balles perdues dans le vide. J’étais une vraie merde. Aujourd’hui, sur un chargeur complet, aucune de mes balles n’est perdue. Je me suis entraîné dur pour cela, et je me souviendrai toujours de ma première fois. On me reproche souvent d’être irréfléchie, et c’est justifié. J’avais entendu dire qu’un homme, un dealer je crois -ou quelque chose comme ça, en fait je m’en fous- était recherché par un membre de gang. Tijuana ressemble à l’enfer, mais si on sait écouter et se vendre, on peut vite créer son petit coin de paradis. Ici les femmes sont aussi dangereuses que les hommes, et j’ai fais mes preuves. Une prime donc. Petite, mais pour débuter ce n’est pas mal. J’ai donc cherché. Pendant deux semaines jusqu’à ce que cela me semble évident. Je cherchais à l’Ouest, comme tout le monde. Mais il était au Nord. Autant dire que jusque là-haut, je me sentais menacée. On n’est jamais trop prudente hein ? Marco Stiolo. Un jeune blanc, gringalet, qui se faisait passer pour le parrain de la drogue. Admettons. Ce qui me fit le plus rire, c’est lorsqu’il me supplia de la laisser en vie.

« Donne moi une seule bonne raison. »
« Je… je mais je suis innocent. Madame, pitiiiiié. »

Il larmoyait. Je ne pensais pas que le voir à genoux me ferait autant douter. Et j’ai douté. J’ai baissé mon arme et j’ai reculé. Il s’étala au sol. Innocent ? Max l’était aussi… et pourtant. Je n’arrivais pas à relever le canon de mon arme. Il pleurait et me remerciait. Mais quelque chose n’allait pas. J’ai compris qu’il avait tenté de m’embrouiller peu après lui avoir tourné le dos. Une balle, puis deux. En pleine tête. Salopard. Couteau à la main. Rusé pourtant. Mais pas assez. Je me suis très vite fait à cette situation de ‘mercenaire’ croyez-moi. Tuer ou être tué ? Le choix est très vite fait.