"Ca va être rapide, mon histoire ne mérite pas d'être racontée. Pourquoi? J'ai détruit la vie de dizaines de personnes, j'ai tué des gens, j'ai abandonné des amis. Regardez où j'en suis maintenant. Non, je ne regrette pas ce que j'ai fais, je ne regretterais jamais même si...des choses auraient pu être évité. Je suis né dans une famille de militaire très réputée. Mon grand père, mon père, mon frère, moi, nous avons tous servi sous le drapeau Americain. Oui, nous étions jumeaux. Mais Jack a toujours été...plus faible que moi, physiquement et psychologiquement. Non, ce n'est pas une critique, l'armée c'était pas son truc, c'est tout. Il préférait les filles, la musique, le cinéma et...Ouais, pourtant notre père nous a tout les deux envoyé au front, même s'il savait que Jack n'y survivrait pas. C'était un colonel haut gradé, impliqué dans les décisions sur le Mur de Séparation. Non, à l'époque j'étais d'accord avec ce qu'il se passait dans le monde, j'étais tellement aveuglé par...l'envie que mon père soit fier de moi que je faisais tout ce qu'il disait. Au contraire de Jack, oui. Lui s'est engagé juste pour ne pas avoir de probleme avec notre père, et surtout pour qu'on reste ensemble. Il a été tué lors de notre première intervention, en Afghanistan. Je me souviens encore de le voir s'agenouiller, et tomber sur le sol, de voir son sang s'écouler de son front et.. Il est mort sur le coup. Ouais, ça a été une fracture dans ma vie, j'avais 22ans, et je venais de perdre mon jumeau, ma moitié. J'ai demandé à mon père de quitter l'armée, et il a refusé, me disant que si je faisais ça, je salissais la mémoire de Jack et sa réputation. Donc oui, je suis restée dans l'armée et j'ai gravi les échelons pour mon frère. Plus les années avançaient, puis je commençais à me rendre compte de la folie du Mur de Séparation, et c'est quand j'ai vu des gens partir pour le Sud, des femmes, des gosses que j'ai compris que je devais faire quelque chose. Je me suis proposé pour aller chercher les gens chez eux et les escorter jusqu'au centre avant l'envoi au Sud. J'avais leur dossier ouais. Vous avez tout compris, je lisais leur fiche, et à mi chemin, je m'arrêtais, je leur filais de l'argent, de faux papiers et je leur disais de s'enfuir. Ça a duré pendant quelques temps, et j'étais fier de moi. Mais un jour, tout a changé. Je devais aller chercher des gamins, cachés par un médecin. J'avais dans l'idée de les faire s'évader mais mon co-équipier a voulu m'accompagner pour une fois. Il a tué l'une des gamines sous la pression. Elle avait 12ans. Il s'est suicidé d'une balle dans la tête ensuite. Excusez moi...Ouais, j'ai libéré l'autre gosse mais la femme refusait que je la laisse partir, elle avait l'air...aussi bouleversé que moi. Après...J'ai littéralement pété un câble. Je suis resté enfermé pendant des jours dans mon appartement, sans boufer du canapé, sans dormir. Je revoyais encore le visage de cette gamine et le regard de cette femme... Je suis arrivé, lors d'une réunion de hauts fonctionnaires , dont me père faisait partie, juste avant la fermeture des Murs. J'ai ouvert le feu, et j'ai tué...15 personnes. Oui, selon les médecins, j'ai fais une sorte de crise de folie, mais...J'étais conscient de ce que je faisais, et quand j'ai tiré sur mon père, j'ai eu l'impression d'être libéré d'un poid si lourd qu'il...qu'il m'avait empêché de vivre... Jack aurait fait la même chose, il aurait détruit ce Mur, il aurait massacré cette armée de malheur, il...Maintenant je vais pouvoir respirer, même si j'ai tué des gens. Le Sud ne me fait pas peur, pour moi, c'est ma libération. Ma seconde chance.

" Je ne regrette pas ce que j'ai fais, vous savez. Ma mère m'a toujours dit de suivre mes instincts, et mon cœur. C'est ce que j'ai fais, même si maintenant je me retrouve seule. Pardon? Je ne vois pas ce que mon père a avoir la dedans! Il nous a quitté , ma mère et moi, quand j'avais 5ans, c'est tout. Si j'en ai souffert? Il m'aimait vous savez, et je ne lui en veux pas. Ma mère lui a demandé de partir, il l'a fait, refusant que sa fille ait une enfance malheureuse, avec des parents qui se déchirent. Il est mort quand j'avais 17ans, une crise cardiaque, je l'ai appris par un simple coup de téléphone. S'il me manque? On est venu pour parler de mon père, ou de ce qui m'amène ici? Bien sûr. Je n'ai rien à vous dire sur mon enfance, j'ai été aimé, j'ai reçu une bonne éducation, c'est tout. J'ai fais mes études à Austin pour devenir institutrice, et c'est là que j'ai rencontré Edouard. C'était un étudiant un peu paumé, le genre de gars que vous regarder à peine au début, mais qui laisse une trace dans votre esprit. Il voulait devenir prof lui aussi, on a sympathisé, on est sorti ensemble en quelques semaines. C'était tout le contraire de moi, il était timide, j'étais extravertie, il était sans famille, j'avais une mère adorable. Oui, on s'est fiancé quand on avait 21ans. Le mariage a suivi quelques mois plus tard. On a fini nos études, je suis devenue institutrice à Austin, lui professeur au collège. Le plus beau moment dans notre vie commune? Quand j'ai débarqué dans son établissement, à 10heure du matin, et que je lui ai dis qu'il allait être papa.Jamais j'n'avais vu un tel bonheur sur un visage. Comment on l'a appelé? Maya, le nom de sa mère. Elle était adorable...Un vrai petite ange. Oui, on avait une vie parfaite, on avait un enfant, on s'aimait, puis...Tout a basculé. On ne parlait jamais du Mur de séparation, je trouvais ça horrible, et je refusais d'en discuter. Mais une nuit, il m'a réveillé et il m'a dit qu'on allait devoir se quitter, et que...on ne se reverrait jamais. Je n'ai pas compris et, j'ai cru qu'il rigolait, mais quand j'ai reçu mon passeport, ainsi que celui de Maya et que lui...il n'avait rien, j' lui ai demandé de m'expliquer. Il m'a avoué avoir tué un gosse quand il avait 13ans. Accident de la route. Il a passé 5 ans en prison pour mineurs. J'comprennais enfin pourquoi il avait toujours cet air triste, et surtout...Pourquoi il faisait tout pour aider les adolescents de son collège.Au début j'ai accepté, puis...J'ai décidé que je ne pouvais pas l'abandonner. Vous voulez que je vous raconte..? D'accord. Il y a deux jours, il était au travail, son dernier cour avant son départ.. J'ai amené Maya chez ma mère, et je lui ai dis de prendre soin d'elle, et de lui dire à quel point ses parents l'aimaient. Edouard est revenu du boulot vers 16heure, un groupe de militaire devait venir le chercher. Il n'a pas demandé où était Maya, il savait ce que j'allais faire, il me connaissait par cœur. Quand ça à frappé à la porte, je lui ai dis de rester assis, j'ai été ouvrir, et...J'ai sorti une arme que j'avais acheté chez un vendeur. J'ai tiré. Encore et encore, et encore. Les trois militaires ont été touché. Edouard est arrivé, a pris doucement l'arme de mes mains. Il m'a embrassé, a séché les larmes qui coulaient sur mes joues puis...J'ai entendu la détonation, j'ai senti du sang sur mon visage, et Edouard est tombé sur le sol. Un des militaires encore en vie venait de le tuer, d'une balle dans la tête... Je ne me rappelle pas ce qu'il s'est passé ensuite. Il parait que je suis restée stoïque,pendant quelques minutes, et quand la police est arrivée...J'étais sur le sol, tenant son corps dans mes bras, sans pleurer, le regard vide, le visage ensanglanté. Pourquoi j'ai fais ça? Je refusais que ma fille pense que j'avais abandonné son père, et je refusais...de laisser l'homme de ma vie partir seul. Et je ne regrette pas, même si...il est mort par ma faute. J'ai tué ces hommes, mais c'est son sang à lui que j'ai sur les mains. Le sang de l'homme que j'aimais. Et ça, jamais je ne l'oublierais.

"Quoi? Pourquoi vous riez? J'ai un truc sur la figure qui vous fait marrer? Bien sur. Allez vous faire voir, je fais ce que je veux de ma vie! Je sais que vous êtes au courant que je ne suis pas gay! Mais je veux aller au Sud! Pourquoi? La question à dix mille balles du jour! Vous êtes vraiment couillon vous les militaires...Okey je reste poli! Je travaille à la CIA. Enfin non, je travaillais à la CIA, mais ça vous le savez déjà, et...je suis obligé de raconter cette histoire? C'est vu avec vos patrons! Okey. Je viens d'une famille typique de la Californie, j'ai vécu une adolescence et une enfance tranquille. Non, je n'avais pas de problème, j'étais le genre de petit garçon qui restait sur la plage, seul, les yeux dans le...non je n'étais pas couillon, juste solitaire. Dès mon plus jeune age, je me suis intéressée à l'informatique, et je me suis mis à pirater des sites, des comptes à l'age de 16ans. Oui j'étais un petit génie dans ce domaine, et..Non mes parents ne savaient rien, imaginez leur tête si vous leur apprenez que leur fils à réussi à pirater les fichiers secrets de la CIA. J'avais 22ans, j'avais arrêté la fac car je m'ennuyais j'voulais un nouveau défi. Ouais, pour moi s'était amusant de pirater la grande CIA! Allez, un jour plus tard, j'ai été arrêté par les flics pour une raison totalement stupide - vol de gâteaux dans un supermarché. Oui, bien sûr que ce n'était qu'une raison officieuse pour pouvoir me contacter. Quand j'ai vu deux mecs en costard cravates devant ma cellule, j'ai compris qu'ils avaient réussi a savoir qui avait piraté leur fichiers. J'ai été engagé à la suite de cette...bêtise. Mes supérieurs disaient que mes connaissances en informatiques pouvaient leur être très utiles. En gros, voila. Pardon? J'dois vous dire pourquoi je suis ici? Mais vous le savez! D'accord. En résumé, un contrat pour me tuer a été mis en place y'a quelques mois de cela. Pourquoi? J'ai piraté des choses pour le compte de la CIA que je n'aurais pas du...Et depuis pas mal de gens, de l'est surtout, veulent ma mort. Ouais, je sais ça fait un peu film hollywoodien merdique, mais bon, quand ça vous tombe dessus, vous rigolez moins. Oui voila, j'ai donc émis l'hypothèse que si on m'envoyait au Sud, je pourrais être protégé, je ne serais pas tué et...Non, ils n'ont pas accepté, j'étais trop précieux pour eux. Mais entre mon boulot, et ma vie, je préférais garder ma vie, sincèrement. Non je n'ai ni femme ni enfant, mon travail ne m'a pas laissé le temps d'avoir une vie privée. Donc, j'ai fais mes petites valises, et je me suis rendu plusieurs fois dans un bar gay. Je savais qu'il y a parfois des...flics qui venaient pour arrêter les homosexuels. Et un jour, j'me suis fais prendre, mon passeport m'a été retiré, j'ai été étiqueté catégorie 2 et hop, dans un convoi. Non, mes supérieurs n'ont rien pu faire, on ne peut pas revenir en arrière... Je sais, j'aurais du devenir scénariste et faire de ma vie un film, mais bon. Oui je suis conscient que je vais surement y laisser ma peau, mais je préfère être tuer pour une raison évidente au Sud, plutôt que de mourir sous les balles d'un pauvre tueur à gage.

"Je croyais pouvoir me passer de cet entretien vu ma situation. Ca fait bizarre de se retrouver à cette place. Généralement, c'est moi qui fais les interrogatoires et non moi qui les subit. Peu importe. Je m'appelle Jeanne Martine Epps, mais tout le monde m'appelle Jean ou Epps. Je suis née en Arizona où j'ai grandis dans une famille de militaire. Mon père avait été soldat de l'armée de Terre, ma mère de même et lorsqu'il a eu 21 ans, mon frère Ben s'est engagé dans les Marins. Nous avons toujours eu l'esprit très patriotique dans ma famille. C'était un peu normal que je suive le chemin que l'on avait tracé pour moi. Enfin, mettons au clair une chose, j'ai choisi moi-même mon métier. Personne ne m'y a obligé ou poussé. C'était mon choix. D'ailleurs, je n'ai pas fait exactement comme les autres membres de ma famille. J'ai choisi le FBI plutôt que l'armée. Pour certain, il n'y a pas grande différence, mais moi je préfère. Et puis, l'uniforme ce n'était pas vraiment pour moi. J'ai donc passé les épreuves pour intégrer le FBI, lorsque j'ai eu mon diplôme et ma majorité. J'étais extrêmement pressé. J'avais travaillé un temps avec des flics pour me faire une idée, fait quelques patrouilles histoire de me faire la main. Mais le jour où je suis devenu officiellement agent du FBI, ça été un grand jour. J'étais un peu comme une gamine. La plaque, le badge et le flingue légal ! Non, je n'aime pas trop les armes en général. Comment ? Ma mésaventure ? Non, je suis vraiment obligé d'en parler de ça aussi ? Bon, très bien. Un jour que j'étais en planque avec un co-équipier, j'ai...j'ai merdé. On surveillait un gars qui était soupçonné pour trafic de drogue. Et lorsqu'est arrivé le moment de le prendre en flagrant délit, j'ai déconné. Je nous ai fait repérer et les coups de feu ont commencé à partir. Nous avions ordre de l'arrêter, saint et sauf. Et a un moment que l'avait dans ma ligne de tire, je ne sais pas ce qu'il s’est passé...il m'avait vu et j'ai cru que...qu'il allait me tirer dessus. Mais, j'ai été plus vite que lui...enfin c'est ce que je croyais. Je lui ai mit une balle entre les deux yeux. D'après mon co-équipier je n'étais pas en danger. Je l'ai tué alors qu'il ne le fallait pas. C'est ce qu'on appelle dans mon métier une bavure. Le mec que j'ai tué était non-seulement un trafiquant de drogue, mais il aurait pu nous aider à démanteler un réseau tout entier. Disons que l'avoir abattu, sans réelle raison, n'a pas vraiment plut à mes supérieurs. On m'a doucement fait comprendre que j'avais fait une connerie. J'ai eu un interrogatoire comme celui-ci, j'ai vu un psy pour essayer de comprendre ce qu'il s'était passé. Et puis, il y a un an on m'a demandé de ranger mon bureau. C'est là que j'ai réellement compris ce qu'il s'était passé. J'ai rendu ma plaque, mon flingue et tout ce que cela représentait. Ma famille n'a pas compris. Ils l'ont très mal prit. Et puis, un jour mes parents, mon frère ont reçut un passeport pour le Nord...et pas moi. Ce jour là, ça été la fin de Jeanne Epps. J'ai pas fait de la prison, mais je crois que je vais en faire maintenant..."