" Vous voulez savoir ce qui m'a pris? Vous voulez comprendre mon geste? C'est très simple en fait. Vous voyez, j'ai été élevé dans le Connecticut, dans une maison banale, avec des parents normaux et... Bien sur quei j'ai été aimé! N'allez pas croire que tout les terroristes viennent de familles pauvres et violentes! Bon. Très tôt, je m'intéressais au fonctionnement du monde, j'aimais bien regarder les animaux, comprendre comment ils marchaient...Oui, j'étais curieuse. Ce qui a changé? L'arrivée de ma petite soeur, Amber. J'avais 7ans quand elle est née, et au départ, je la jalousais, car mes parents s'occupaient beaucoup d'elle. Puis ils m'ont apprit un matin qu'elle était malade, qu'elle avait un bobo au cœur. Au départ, je n'ai pas trop compris, et je l'ai encore plus jalousé mais au fil des mois, je me suis rapprochée d'elle, jusqu'à me cacher dans sa chambre d'hôpital pour y dormir! Si c'est ça qui m'a poussé à devenir scientifique? Oui, inconsciemment, je voulais trouver un remède, même si je savais que ça n'existait pas. Les années ont passé, Amber est devenue une adolescente qui passait ses journées dans un lit d'hôpital, et moi une toute jeune chercheuse, qui restait soit au labo', soit auprès d'elle. Où était nos parents? En fait, ils s'étaient résignés à l'état de leur fille. Mais...En réalité ils faisaient tout pour que Amber abandonne, me demandant même de lui expliquer qu'elle n'avait pas d'autre solution. Pourquoi ils voulaient qu'elle laisse tomber? Ils avaient pris conscience qu'elle serait envoyée au Sud, et dans son état...Elle se ferait tuée en quelques heures. Quand je l'ai compris, j'avais 24 ans et les passeports commençaient déjà à être envoyé. Amber n'a rien reçu bien entendu. Alors c'est là que j'ai mis en place cette opération : avec des anciens amis de l' université, on voulait libérer un virus très contagieux lors d'une réunion au Pentagone, où les plus grands des Etats-Unis seraient présents. Une attaque bactériologique, oui c'est ça, mais seulement pour les rendre malade. Ça nous a pris à peine deux ans à mettre ça en place. Comment on a fait pour entrer dans le Pentagone? L'un de mes amis avait été invité à ce petit repas, comme scientifique de l'année ou quelque chose du genre. Il a voulu se sacrifier pour nous. Jamais je n'ai voulu tuer quelqu'un. Je pense que le dosage n'était pas bon, et quand on a compris qu'on avait fait une erreur, ils étaient morts. Oui je sais qu'il y a eut 53 décès par ma faute. On voulait juste les rendre malade, vous savez,pour qu'ils comprennent la douleur...Mais ce qui était fait, était fait. Ensuite? Je suis restée quelques jours dans mon appartement de New Haven, et j'ai décidé d'aller me balancer aux flics. Je supportais plus cette petite voix qui me disait que j'avais tué tout ces gens, ça devenait trop lourd à porter. Je savais que mon passeport allait m'être repris après, donc j'ai été voir Amber. Je lui ai parlé, d'elle, de moi, de nous, de nos moments de bonheur quand elle avait encore la force de marcher, et...J'ai enlevé calmement les mèches qu'elle avait pour respirer. J'ai retiré les seringues de ses bras, j'ai arrêté la machine qui pompait son cœur. La dernière chose dont je me souviens c'est son sourire, et sa voix qui me dit de survivre et de ne pas essayer de la rejoindre. Quand je suis sortie de la chambre, mes parents étaient là, ils m'ont pris dans leur bras et m'ont dit qu'ils étaient fiers de moi. Et maintenant je suis là, devant vous, à vous expliquer pourquoi j'ai tué 53 personnes pour l'amour de ma sœur. Et vous voulez savoir pourquoi je ne fais pas partie de la catégorie 4? J'ai tué des gens, et pourtant je ne suis qu'un un esprit en désaccord avec le monde. Vous voulez savoir la vraie raison de cette catégorisation? Ils n'ont pas trouvé le temps de me faire passer en jugement. Trop pressé d'envoyer la populace en Enfer."

"Je ne me considère pas comme une gamine vous savez. Je n'ai que 18ans, mais j'ai l'impression d'avoir vécu énormément de choses. Pardon? Si je suis en colère contre le gouvernement? Non, ils...ont choisi leur camp, comme nous tous. Oui je suis née en Russie, et j'ai immigré en Amérique à l'age de 15ans. Pourquoi? Mon père était New Yorkais, ma mère venait de Moscou, et... J'ai vécu mon enfance en Russie, puis ils décidés que l'Amérique était l'endroit idéal pour ma protection...Pourquoi devais-je être protégée? Depuis que je suis petite, je...je n'aime pas énormément les garçons, je préfère les...Oui, les filles. J'ai eu des amourettes avec des garçons, mais s'était juste pour garder les apparences, vous voyez. Ce qui a déclenché cela? Vous savez il n'y a pas de boutons on ou off, c'est comme ça, je ne vais pas dire que c'est inné, mais on ne peut changer ce qu'on ressent. Quand est ce que mes parents ont compris que j'étais bisexuelle? Très tard. Les parents ont toujours plus de difficulté à s'avouer la vérité. Je leur ai parlé de ça à l'age de 13ans, je leur ai dis que...je voulais me marier avec une fille, pas un garçon. Je crois que ma mère s'est mise a rire, pensant que s'était une blague. Ils m'ont dit que ça changerait, que dans quelques années, j'aurais dix gars à mes pieds mais...ça n'a pas changé. Des garçons m'attiraient mais c'est avec les filles que je me sentais le mieux. Ma première petite amie? Elle s'appelait Anna. Elle était...très belle, extravertie, tout le contraire de moi. J'avais 13ans. Pardon? Ah, vous savez, j'ai vécu mon enfance dans une famille assez riche, donc, les problèmes de l'extérieur, je ne m'en préoccupais pas. Oui comme ce problème de Mur. Je ne m'intéressais pas à cette histoire, au contraire de mes parents, qui passaient leur journée devant les infos. J'avais 15ans quand ils sont venus me voir dans ma chambre, et m'ont demandé si j'étais vraiment sûr d'aimer les filles plus que les garçons. Je leur ai répondu oui, d'un ton franc et...très mature selon mon père. Après cela on a décidé de déménager pour les Etats Unis, car à Moscou, les nouvelles vont plus vite qu'a New York et on aurait appris...ce que j'étais. Et mes parents refusaient que je sois envoyée au Sud. Pardon? Vous trouvez ça jeune pour décider de son avenir? Je n'avais peut être que 13ans, mais j'étais sûr de moi, et si je changeais, je changeais, tout simplement, ce n'était pas important. Mes parents voulaient juste me protéger, un point c'est tout. Aux Etat-Unis, s'était très différent de la Russie. J'ai eu quelques petits amis, et je suis même tombée amoureuse d'un garçon. Ca n'a pas duré longtemps mais, s'était la première fois que je ressentais ce sentiment envers un homme. Oui j'ai eu une petite amie aussi, Jessica, mais elle, elle m'a quitté, ayant peur d'être envoyée au Sud. Oui, mes parents acceptaient mon choix, ils m'avaient juste demander d'être discrète. J'avais à peine 16ans quand j'ai commencé à voir des gens partir pour le Sud. Des voisins, des amis du lycée, un prof. Certains gardaient la tête haute quand l'armée venait les chercher, d'autres...hurlaient, pleuraient. Oui nous avions reçu nos passeports pour le Nord, mais...ça devenait trop dur. Je me disais que je n'avais pas ma place dans cette région, que moi aussi je devrais être emmenée par l'armée. J'en faisais des cauchemars et je me demandais, ce qu'ils feraient à ma famille, s'ils apprenaient dans le futur que j'avais menti...Oui voila, c'est là que j'ai décidé de me rendre toute seule au commissariat. J'ai pris un sac avec des vêtements, quelques photos, j'ai laissé un mot à mes parents, les remerciant, et surtout, m'excusant de ne pas avoir fait ça plus tôt, et je suis partie. Comment ça c'est déroulé? J'ai juste déposé mon passeport sur l'accueil d'un commissariat et j'ai dis" Je ne le mérite pas, je suis bisexuelle, et je refuse de vivre avec ce secret toute ma vie." La femme qui était devant moi est restée stoïque, et j'ai du lui répéter deux fois pour qu'elle comprenne que je voulais vraiment être arrêtée. Et maintenant je suis là, devant vous. Non, je n'ai pas peur. Je suis fière de moi pour une fois. J'ai préféré protéger ma famille et ne plus me cacher, plutôt que de vivre dans le mensonge et la peur...Merci...Est ce que vous...Vous auriez fait la même chose que moi? Non? En même temps, vous ne pouvez pas comprendre, nous ne vivons pas dans le même monde.

" "C'est ce que l'on doit appeler la « Pente Fatale »! Ça devait arriver de toute façon. Que le monde dérape et que je fasse partie du lot des jetés. Quand on a appris que un mur avait commencé à être construit, on a tout de suite vu le truc venir. Qui ça nous? Mes frères de sang et moi. Enfin vous, vous nous appelez "gang". C'est la classe quand même, j'avoue. Faut dire que vous n'avez pas la même notion de loyauté les keufs et tout le reste. Nous, quand y'en a un qui se fait planter, tu peux être sur que celui qui a fait ça...et bah il va pas vivre encore longtemps. Mais bon, vous, vous préférez nous foutre en prison ou juste nous taper dessus. Vous êtes trop marrant n'empêche. Et ouais, moi j'suis né dans le Bronx. Le quartier des artistes comme on dit chez nous. Je suis né dans la rue et je mourrais dans la rue. Ouais, j'avoue ça fait un peu cliché. J'suis pas né dans la rue, mais j'y ai toujours vécu. C'est ma mère qui m'a élevé. Elle avait pas vraiment le temps pour s'occuper super bien de moi et de tout ce que je faisais. Elle arrêtait pas de travailler pour qu'on puisse vivre un minimum bien. Elle voulait juste que j'aille bien à l'école et que je sois pas malade. Mais quand tu vis dans le Bronx,...c'est quasi impossible, mec. Alors je sortais avec de potes plutôt que d'aller en cours. J'aurais pas dû, je sais. Je dois avouer, j'ai pas le même niveau scolaire que les autres gosses de mon âge. J'ai un peu de mal...Mais, moi tout ce que je voyais, s'était ma mère qui bossait comme une tarée pour se faire cracher dessus par son patron et n'avoir presque pas de tunes à la fin du mois. J'ai voulu l'aider un peu. Alors, j'ai monté un petit business avec deux/ trois mecs que j'avais rencontré. J'ai fait quelques cadeaux à ma mère et puis je suis passé à un plus gros business. Du genre qui rapporte plus de frics, mais aussi plus d'emmerdes. Y'a deux trois bagnoles, deux trois bijoux et autres trucs qui se sont tirés de chez leur propriétaire, si vous voyez ce que je veux dire... Mais malheureusement, le truc dans l'business, c'est qu'on est jamais tout seul. Et ça, ça tourne assez mal en général. Un soir qu'on trainait avec les frères, on s'est fait serrer par une dizaine de mecs entre deux rues. J'ai pris deux balles dans l'ventre et une dans le genoux droit. J'ai encore les marques aujourd'hui. J'ai fait un long séjour à l'hosto. Ma mère a eu très peur. J'l'ai beaucoup déçu. J'me suis senti vraiment trop con. J'aimais pas la voir pleurer. Et ça été encore pire, quand les flics sont v'nu me choper à ma sortie de l'hôpital. J'ai vraiment eu honte. J'voulais pas qu'elle voit ça. J'ai juste eu le temps de lui dire au revoir...J'espère qu'elle va bien. J'espère qu'elle m'en voudra pas toute sa vie.""